Lettre N° 12 L'Europe au secours de l'Iran



Trump, toujours lui.
Le mal aimé ou plutôt le détestable.
Chacun de ses pas sont critiqués autant que ceux d'Obama étaient adulés.
Il s'est sûrement trompé de siècle ce Bonaparte américain.
Pourtant l'Europe compose bien avec l'Iran, les pays du golfe persique, Poutine et autres dictateurs.
Pire que ça, elle s'évertue à maintenir sous respiration artificielle l'accord sur le nucléaire iranien qualifié de "pire accord" par Donald alors qu'en toute logique l'Europe aurait pu s'en laver les mains.
Mais dans cette affaire, l'Europe tient le relais que Obama a mis dans ses mains et refuse de changer de cap, et il y a plusieurs raisons à cela.

1) La France est en guerre contre le terrorisme et déploie son armée sur divers théâtres d'opération armés et soutenus idéologiquement par l'Iran. 
Trump en fait son cheval de bataille donc face à cet "égo exacerbé" l'Europe tient tête quitte à se mettre du côté du Satan qui soutient et arme ses ennemis.
Curieux non ?

2) En 2015, la France avec six autres nations signe l'accord négocié par Obama et encourage aussitôt ses entreprises phare à s'implanter massivement en Iran. TOTAL, PSA, SANOFI, AIRBUS ont investi des milliards dans ce marché nouveau représentant 80 millions d'âmes.

Et le cow-boy vient mettre tous ces investissements en péril et exige le retrait sous peine de sanctions.
Le coup est rude et il faut sauver la face.

Rappelons que la BNP qui avait eu le tort de braver l'embargo contre l'Iran s'était vue infliger une amende de 9 milliards en 2014.
Les entreprises qui se sont lancées depuis 2015 à la course à l'échalote s'en souviennent et ont aussitôt pris des positions de repli.
Depuis ce jour, 7 août 2018, les sanctions sont effectives pour le marché automobile et aéronautique.

Mais l'Europe ne baisse pas la culotte et tente de mettre en place un plan destiné à protéger les entreprises "qui se sont engagées dans des affaires légitimes avec l'Iran" dixit Frederica Moguerini, chef de la diplomatie européenne.
On croit rêver!
Le mot "légitime" passe mal. 
Et l'Iran appelle aujourd'hui les Européens à la soutenir face à Trump.
C'est le monde à l'envers.

Mais nous tiendrons bon! On va pas laisser Trump étrangler le peuple iranien sur le plan économique. 
Et pourquoi ?
Parce que la voie fixée par Obama va dans le sens opposé:  faire entrer les pays voyous dans l'économie mondiale afin qu'ils prospèrent et s'alignent sur le mode de pensée occidental.

L'européen moyen pense en européen avec la philosophie des Voltaire et Rousseau.
Erreur grotesque. Ce mode de pensée ne fonctionne pas au Moyen-Orient resté au moyen âge.

La femme orientale n'a pas le droit de cornaquer un chameau alors pourquoi conduirait-elle une voiture ! On est encore là! 
Imprimer bien cette image.

Alors mettons en vigueur la loi dite de "blocage" mise en place en 1996 pour contourner les sanctions avec un mécanisme financier "immunisant les entreprises" qui continueront à commercer en Iran et pourquoi pas un fonds destiné à les indemniser pour les pertes qui leur seraient causées par les sanctions américaines. 

Mais perdre le marché américain est d'une toute autre envergure et tout le monde s'accorde à dire que ces moyens de protection sont illusoires et ne pourraient fonctionner qu'avec des entreprises de petite taille qui ne sont pas placées dans le commerce outre atlantique. Donc ce plan est sans utilité.

3) Le peuple iranien se soulève!
Aux armes les couillons!!
C'est la stratégie de Trump.

Il est persuadé que le meilleur moyen d'en sortir c'est de soutenir les opposants au régime et d'encourager le peuple souffrant à se soulever contre le régime corrompu des ayatollah.
Alors on coupe les robinets et on met le régime à genou.

Il est vrai que depuis juin 2018 plusieurs villes importantes y compris Téhéran, Ispahan ont connu des manifestations populaires contre l'inflation galopante provoquée par la chute du rial et contre la corruption, pour se terminer par des slogans antigouvernementaux.
Ils sont peu nombreux. On parle de tout au plus 1.000 personnes mais la conscience populaire s'éveille.

La colère s'adresse au régime critiqué dans son soutien financier aux palestiniens ou aux milices islamistes ce qui démontre une certaine clairvoyance populaire qui a bien compris que les sanctions américaines vont causer un marasme sans précédent.
C'est le volet numéro deux de l'action Trump: contraindre l'Iran à cesser son soutien au terrorisme.
Mais l'Europe n'en a cure et se tire une balle dans le pied.

On combat le terrorisme mais sans frapper le nerf de la guerre. Et l'argent du peuple iranien est utilisé pour armer ceux qui frappent la France.
On est en pleine schizophrénie.
Mais faire tomber le régime des Mollah n'entre pas dans le périmètre de l'action de Mme Frederica Moguerini. Elle soutient les ayatollah contre Trump. De qui tient-elle son pouvoir ?
Et la bombe atomique dans tout ça ?
Mais en général, les européens sont d'accord pour considérer Trump comme un fou furieux qui risque de mettre le monde économique en péril, ce qui pourrait expliquer que faire feu de tout bois contre ses actions va dans le bon sens.

4) L'Iran détient une arme fatale.
Bloquer le détroit d'Ormuz par lequel transite 30 % du pétrole mondial.
Là ça ne rigole plus!

L'Europe ne peut risquer une crise pétrolière simplement pour s'aligner sur Trump.
C'est la quadrature du cercle.
Soyons bon enfant. 

Il ne faut pas acculer le serpent dans ses derniers retranchement.
40ème étage, jusque là ça va!
39ème étage: jusque là ça va!

Bien à vous

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