Lettre N° 23 Gilets jaunes



Nous voilà au seuil d'une nouvelle année laquelle a commencé comme elle a pris fin; avec les éternels gilets jaunes.

Il parait que plus de 60 % de la population lui apporte son soutien et que la partie silencieuse du bon peuple français ne se prononce pas ou si peu.
Et voilà qu'au plus haut niveau de l'Etat, ceux dont la démission est réclamée chaque samedi se plient à un exercice d'agenouillement sensé ramener les contestataires à une table de négociation bien dégarnie.
Comment imaginer que Macron accepte de revenir sur sa réforme fiscale accordant "aux riches" une exonération de l'impôt sur les grandes fortunes; réforme qui était la pierre angulaire de son programme permettant de faire revenir ceux qui étaient selon lui le moteur de l'économie.
C'est pourtant là qu'il est attendu et s'il ne plie pas, il se rompra sur l'échafaud dressé par quelques anarchistes du genre et autrement opiniâtres que le gouvernement. 

Il ne pourra pas non plus rester droit dans ses bottes avec sa limitation de vitesse à 80 km/h que nul n'attendait; ni avec ses multiples coupes sombres dans les revenus des plus fragiles.

Exit l'augmentation de 100 € par mois sur le SMIC qualifiée de miettes dans un océan de cadeaux faits aux entreprises du CAC 40. 
Et pendant ce temps l'économie bat de l'aile et nul commentateur ne s'interroge sur la façon de financer ce qui devrait ressortir de cette grande concertation populaire couplée aux cahiers de doléances.

Mais le peuple le veut et cette grande croisade inédite lancée par des anonymes vient bousculer l'ordre des choses.
Le parlement n'a pas la faveur du peuple puisqu'il est aux ordres du pouvoir exécutif. Qu'à cela ne tienne, les sans culottes vont montrer au gouvernement comment s'en passer par le vote des ronds points. 

C'est là semble-t-il que le pouvoir législatif a élu résidence, encouragé par des klaxonnes aussi éphémères que faux-cul.
Mais ce que le peuple veut, Macron le veut, quitte à baisser la culotte.
Et de se gausser sur le fait que les violences ont été évitées, sans se rendre compte que c'est le gouvernement et non les casseurs qui rentre dans le rang !!

Voilà qui nous réserve de belles envolées lyriques au terme desquelles il faudra bien que quelqu'un paie; et rira bien qui rira le dernier: je vois déjà poindre une hausse de la TVA ou de la CSG qui rappelons le sont les impôts les plus lourds, supportés par tous y compris les plus modestes.

Victoire à la Pyrrhus dans laquelle le vainqueur de la bataille laisse tant de plumes qu'il ne peut plus voler.
Et bien entendu d'accuser le grand capitalisme qui aura mis ses marrons au chaud.

Décidément le sans culotte est toujours le dindon de la farce.
Certains ont osé rappeler que le français était l'européen le plus mal classé dans le monde du travail et ici les 35 heures sont définitivement considérées comme une pantalonnade.

Ce qui est certains, c'est que le pouvoir d'achat a pris du plomb dans l'aile et que certains s'enrichissent la nuit quant d'autres rament tôt le matin pour nourrir la famille.
Sauf à remettre la veuve en fonction, cette mini révolution accouchera d'un mal de gueule après beuverie car rien de très sérieux ne parait pouvoir résulter si ce n'est davantage de dettes et de fuites des capitaux.

Macron t'es foutu, les anarchistes sont dans la rue.
On a tous crié ce genre de slogan tout en sachant que personne n'y croyait. Mais c'est un parfait défouloir et ça décrispe les mâchoires.

Et d'en conclure qu'aujourd'hui un nouvel acteur a été porté sur les fonds baptismaux dont l'enfant n'a encore ni nom, ni visage et encore moins d'âme: Les réseaux sociaux
Rendez-vous compte!! Il a suffit d'un simple appel populiste pour réveiller une conscience qui sommeillait. Toutes les révolutions sont parties d'un événement bénin qui devait être sans suite.

Et pour une raison que les historiens détermineront, la souris accouche d'une montagne, le pétard mouillé prend la forme d'un champignon atomique.

Il faut croire que tous les ingrédients étaient présents pour que la formule E= MC2 explose à la gueule du gouvernement.
J'ai peur que cette source anonyme et difforme de pouvoir ne soit le catalyseur du mécontentement.

Plus d'élection. D'ailleurs ils ne votaient plus depuis longtemps.
Mais un tel pouvoir aussi populaire et libertaire soit-il, laisse la place à toutes les dérives sur des slogans autrement inquiétants.
Imaginons un instant qu'un événements dresse une partie de la population habilement manipulée contre une autre sur des fondements sulfureux.

Vous m'avez compris, je ne veux pas ouvrir la boite de pandore, mais le danger parait réel.
Aujourd'hui c'est la lutte légitime du faible contre le nanti. Mais demain, à qui le tour !!

Mais rien n'est joué. Le gouvernement joue la montre.
Le chien aboie; la caravane passe! Dicton oriental que Macron semble vouloir utiliser pour fatiguer l'adversaire. Je crains que les contestataires n'en sortent désabusés et plus acharnés qu'avant.
Qu'ils soient tous bénis.

Bien à vous

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