Lettre 25 "Mort aux terroristes"

Au moment où le moyen-orient est à feu et à sang il est question en Israël de remettre la peine de mort à l'ordre du jour.

Certes, nombre de pays voisins n'ont pas encore renoncé à la peine capitale et les exécutions en 2017 sont légions en Arabie Saoudite (144), Bahreïn (3), Egypte (34), Emirats Arabes Unis (1), Irak (125), Iran (Des centaines), Jordanie (15), Koweït (7) Maroc , Palestine (6), Syrie (Aucune d'information), Yémen (2)......

A peine croyable !

En Israël la question rebondit avec acuité depuis la recrudescences des attaques terroristes en 2019 dont le dernier en date, hier, où une jeune fille de 19 ans Ori Hansbacher qui rentrait chez elle par un chemin de terre près de Jérusalem a croisé un terroriste palestinien armé d'un couteau et qui l'a mortellement poignardée .

אורי אנסבכר (צילום: אלכס קולומויסקי)

Le terroriste a été appréhendé en Palestine où il s'était réfugié dans une mosquée. Il s'est rendu sans résister.

Bien sûr le lendemain de l'attentat, tout le monde crie "mort au terroriste", réaction légitime s'il en est.

Si le cœur s'emballe, la tête doit rester froide.

Petit historique de la peine capitale

Nous ne remonterons pas jusqu'à la loi du talion.

Du temps du mandat anglais (1917-1948) la peine de mort était prononcée d'office pour les crimes de sang. La mort était donnée par pendaison.

L'application de la loi anglaise a persisté après l'indépendance jusqu'en 1954 et plusieurs condamnations à mort ont été prononcées par les tribunaux civils ou militaires et exécutées.

En 1954 la peine de mort a été supprimée.

Elle n'a été maintenue qu'à titre exceptionnel pour les actes de haute trahison et pour les crimes contre l'humanité ou contre le peuple juif.

L'exemple le plus célèbre relève du jugement du nazi Adolphe Eichmann, après son enlèvement en Argentine par le Mossad et sa condamnation à mort en 1962 pour crime contre le peuple juif. Il a été pendu et son corps brûlé (Juste retour des choses)  puis ses cendres ont été dispersées en mer.



Les tribunaux militaires peuvent aussi prononcer la peine de mort pour les actes de trahison les plus graves . Les condamnés sont passés par les armes.

Les actes de terrorisme commis en Palestine dans les secteurs sous contrôle israélien (Judée- Samarie) relèvent des tribunaux militaires et sont donc passibles de la peine de mort mais la sentence nécessite l'unanimité des juges.

Le 3 janvier 2018 le rétablissement de la peine de mort a été votée en première lecture pour les crimes de terrorisme commis en Israël, sur proposition du Likoud de Natanyaou par 52 voix contre 49 après des débats houleux.

Le fondement de cette loi repose sur le combat déterminé contre le terrorisme qui frappe l'humanité selon le slogan qu'un terroriste qui donne le mort aveuglément ne mérite pas de vivre.

Ce serait en fait une nouvelle forme inédite de crime contre l'humanité.

Mais face à une opposition tant du conseiller juridique du gouvernement que du chef du Shin Bet (Service de sécurité intérieur) le processus législatif a été interrompu.

L'attentat d'hier relance la polémique et divers ténors politiques demandent que la loi soit définitivement votée, de même que soit appliquée avec sévérité la loi interdisant le versement par l'autorité palestinienne du salaire prévu pour les actes de terrorisme entraînant la mort à savoir en l’occurrence 20.000 shekels par mois soit 5.000 € !!! Et ce pendant toute la durée de l'incarcération.

Et cela avec l'argent du contribuable européen.

Il y a là un hiatus fort caractéristique  du conflit israélo-palestinien, le crime n'ayant pas la même perception de l'endroit où l'on se place.

Encourager, soutenir et récompenser le meurtre engendre par opposition l'exigence de la mise à mort du coupable comme une réaction salutaire.

Comme la négation de la position adverse et l'affirmation que le terrorisme, quelle qu'en soit sa forme et ses justifications, demeure un acte contraire aux fondements de l'humanité.

Mais la vie et la mort n'ont pas la même valeur dans les deux camps. Mourir en Chaïd est un acte de haute bravoure dont les bienfaits rejaillissent sur toute la famille.

En réplique, la peine de mort serait un mal nécessaire bien qu'il soit évident que son effet dissuasif est en l’occurrence absent.

Le combat n'est pas que juridique; il est conceptuel.

En période électorale il va sans dire que les dés sont pipés et que la loi sur la peine de mort sera au centre des préoccupations.

Badinter où es-tu ?

Bien à vous.



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