Lettre 27 Antisémite ou antisioniste

Voilà que la question juive rebondit.

Mais de quoi est-il question ? Quel est le sens des mots.

Israël a une histoire; pas toujours bien connue.

Définissons d'abord le sionisme:
Mouvement politique et religieux, visant à l'établissement puis à la consolidation d'un État juif en Palestine.

Selon Wikipedia:
Le sionisme est une idéologie politique nationaliste fondée sur un sentiment national juif, apparue au xixe siècle, et qui entend permettre aux Juifs d'avoir un État en terre d'Israël.

Ce mouvement a été initié par Théodore Herzel, journaliste juif hongrois chargé de couvrir le procès du capitaine Dreyfus et assiste à Paris à sa dégradation en 1894 sous les cris de "mort aux juifs".

Lui qui, comme Dreyfus, était éloigné de la foi juive en éprouvera un sentiment de profonde indignation et militera pour la création d'un foyer juif dans la patrie ancestrale d’Israël dont les juifs avaient été chassés par les romains  au cours du premier siècle.

Le sionisme moderne puise ses racines en réaction à l'antisémitisme qui sévissait également en Europe de l'Est où les pogroms étaient légions.

Au fil du XXème siècle, les nations ont reconnu et admis le caractère légitime de cette aspiration nationaliste comme une réponse aux souffrances subies par le peuple juif et à la nécessité de lui accorder un refuge.

C'est en ce sens qu'il faut comprendre la "déclaration de Balfour" de 1917  dans laquelle le gouvernement de sa majesté déclare  que le Royaume-Uni est favorable à l'établissement d'un « Foyer national juif » en Palestine; avec mention qu'après le démantèlement de l'empire ottoman, l'Angleterre avait reçu mandat de la société des nations de gouverner la région.

C'est ici que l'histoire trébuche et que se niche la première fâcherie judéo-islamique.

Car bien sûr si à cette époque la Palestine n'est  que terres incultes où règne la malaria, ou désert de sable, il existe une population autochtone arabe qui va progressivement se lier au réveil nationaliste arabe lequel verra naître les nations arabes actuelles.

L’antisémitisme atteindra son apogée avec la Shoah, alors que les anglais avaient fermé aux juifs l'accès en Palestine.

Le "livre blanc" limitait à 350 par mois le nombre de juifs autorisés à émigrer, chiffre ridiculement bas au regard des millions de juifs cherchant à fuir les persécutions.

Après la libération des camps de la mort en 1945, les anglais n'ont pas ouvert largement les portes et ont persisté dans cette ridicule limitation sous la pression des nationalistes arabes qui combattaient ce qu'ils considéraient comme une invasion sioniste.

Ici l'histoire trébuche une seconde fois et l'antisionisme  prendra une forme nouvelle avec les conflits armés qui suivrons la création de l'état d’Israël en 1948 (Guerre des six jours en 1967, guerre du Kippour en 1973 etc..)

Il ne s'est pas agi de simple conflits territoriaux, mais d'une volonté de tuer dans l’œuf l'état sioniste naissant et de "jeter les juifs à la mer".   

Que ceux qui pensent qu'il ne s'agissait que de paroles en l'air ne s'y trompent pas. L'islam nous a fourni en tous temps la preuve des exactions extrêmes à laquelle elle est capable y compris aujourd'hui avec l'EI.

Aujourd'hui, Israël puissance atomique, dont l'économie se place au meilleur rang mondial, lance des satellites et le dernier en date hier "Berechit" (Genèse) lequel doit alunir le 9 avril prochain faisant d'Israël la quatrième nation spaciale !!



Pourtant incapable de régler un conflit qui persiste depuis 100 ans !!

Mais ainsi que l'antisémitisme persistera tant qu'il y aura un juif sur terre (Et peut-être même après!!) l'antisionisme persistera tant que l'état d’Israël ne sera pas rayé de la carte.

C'est du moins la thèse actuelle de ceux qui prennent fait et cause pour le "peuple palestinien occupé et opprimé".

Et comme les propos antisémites sont pénalement sanctionnés par le loi française, il suffit pour la contourner de se cantonner au sionisme, assertion camouflée en insulte.

Mais quelle différence y a t-il entre l'antisionisme et les profanations de cimetières, les graffitis antisémites sur les vitrines ou sur l'effigie de la meilleure d'entre tous, ou les insultes contre un académicien qui n'ont pour seul défaut d'être juifs ?

Le tout procède du même sentiment de haine dont la source s'est complexifiée en se mâtinant de politique et de conflit inter religieux.

A la différence que cet antisémite tue à nouveau.

Comme au pire moment du nazisme, tuer un juif devient un haut fait, et pas seulement en Israël.

La France traverse une période inédite de violences antisémites. 

Extrait d'un montage d'Esther Grinberg, diffusé sur Instagram (Crédit : https://www.instagram.com/esthergrinberg/)

Extrait d'un montage d'Esther Grinberg, diffusé sur Instagram (Crédit : https://www.instagram.com/esthergrinberg/)
11 assassinats en 10 ans. 


Un macabre tableau égrené avec amertume à chaque nouvelle victime : le meurtre d’Ilan Halimi en 2006 par « le gang des barbares », l’attentat de l’école juive Ozar Hatorah à Toulouse en 2012 où Jonathan Sandler, Gabriel Sandler, Arié Sandler et Myriam Monsonégo sont lâchement tués par Mohamed Merah, la prise d’otages à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris en 2015, où Yohan Cohen, Philippe Braham, François-Michel Saada et Yoav Hattab sont assassinés. Auquel pourrait venir s’ajouter ceux de Mireille Knoll et Sarah Halimi.
Et à chaque fois, la main de l'islam a guidé les criminels.

Les plus pessimistes y voient la montée incessante et continue d'une idéologie comparable à celle des nazis, nourrie par ce qu'il est convenu d'appeler "l'islamisme" qui a pris pied en France et en Europe avec une influence politique sournoise.

Et ceux là n'avaient aucun lien avec un sionisme activiste ou passif, ni connus pour être liés au capitalisme international.

De braves français moyens, comme le furent toutes ces victimes de la Shoah.

C'est ici la convergence du sionisme et de la religion.

Peut-on être juif sans faire allégeance à l'état d'Israël ?

Israël peut-il exister sans rester le pays des juifs ?

Voilà deux questions au cœur du débat.

Insulter Alain Finkelkraut comme "sale sioniste" en l'invitant à retourner en son pays c'es bien faire l'amalgame Juif= Israël

Mais les juifs de France se sont longtemps défendus d'être sionistes pour éviter précisément cet écueil. Juif mais français d'abord.

Ce n'est plus le cas aujourd'hui ce qui démontre que consciemment ou non, ils ont intégré la menace et bien compris qu’Israël constitue un état refuge sinon pour eux-même, du moins pour leurs enfants.

Et bien entendu les antisionistes verraient d'un bon œil un Israël sans juifs ou pour le moins dépourvu de toute référence biblique.

Or précisément la loi sur l'état-nation votée en 2018 déclare qu’Israël est le pays des juifs et d'eux seuls, comme concrétisation finale de la déclaration de Balfour de 1917 avec un pied de nez aux islamistes de tout poil.

Alors plus que jamais les juifs de France sont confrontés à cette équation complexe d'être ou ne pas être "juif-français-sioniste" avec le risque d'être taxés de double allégeance.

 Vieux débat d'intolérance: Reproche-t-on aux chrétiens d'avoir un attachement pour Lourdes ou le Vatican et aux musulmans de révérer la Mecque, ou aux joueurs de pétanque de s'abreuver de Ricard ?

Fait nouveau remarquable, les commentateurs ne se gênent plus de pointer les islamistes du doigt en faisant reproche à la gauche d'être le terreau de l'antisémitisme pour des raisons électorales.

Mais le gouvernement se garde bien de les dénoncer pour des raisons de paix sociale et c'est bien ce que la presse israélienne lui reproche.

Après les paroles de dénonciation, il était question de passer aux actes. Une manifestation peu suivie a réuni 20.000 personnes et a pu tout au plus rassurer quelque peu la communauté juive.

Quant aux antisémites, ils crieront au lobbying juif.

Macron parle de pénaliser les propos antisionistes. A voir  !! Quelques condamnations ne changeront pas l'ordre des choses.

Mais la racine du mal demeure intacte quant on sait que parallèlement le président n'hésite pas à s'immiscer dans les affaires intérieures israéliennes et à pactiser avec l'Iran, pays qui a décrété la destruction d’Israël.

La France a toujours eu une politique ambiguë au Moyen-orient  et on voit bien avec la crise des gilets jaunes que le désordre est maître-mot comme ce fut déjà le cas avec les zadistes en Loire-Atlantique.

La France recule et se trouve désarmée face aux les mouvements extrêmes. Les français se réveillerons un jour avec la gueule de bois. C'est le cas de Clermont-Ferrand.

Ce mouvement criminel ne s’arrêtera pas et surtout pas dans notre pays où l'enseignement de la Shoah est rendu impossible parce qu'incompatible avec la religion musulmane.

Le négationnisme est le terreau de l'antisémitisme et comme vous le savez, l'histoire est appelée à se répéter.

A bon entendeur salut !!








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