lettre 28 Munich ou la colère divine

En 1972 les jeux olympiques se déroulèrent à Munich.

Le groupe terroriste palestinien Septembre noir (De triste mémoire) composé de 8 membres s'introduisit dans le village olympique le 5 septembre à 4h30 du matin et prit en otage la délégation sportive israélienne, opération qui s'acheva par l'assassinat de 11 sportifs.



Les épreuves olympiques ne furent pas suspendues. À 8 h 15, une compétition de dressage hippique se déroula selon le programme. Inouï!!

Les terroristes demandèrent qu'un avion soit affrété pour les conduire au Caire avec leurs otages.

Dans l'improvisation la plus complète, la police allemande décida de donner l'assaut sur le tarmac de l'aéroport avant le décollage.

Aucun otage ne survivra.

Seuls trois terroristes seront capturés vivants.

Face à ce massacre, Israël demandera de mettre fin aux jeux; mais aucune autre délégation nationale ne s'associera à cette demande. Seuls cinq sportifs d'autres pays décideront en signe de solidarité de quitter les jeux avec la délégation israélienne.

Les Jeux olympiques reprendront 24 heures plus tard, après un office à la mémoire des athlètes israéliens assassinés.

Fermer le ban !!

Depuis le terrorisme a frappé sans relâche.

Devant ce désintérêt des nations, Israël a reconsidéré sa politique en matière de lutte contre le terrorisme. Peu après l'événement, le premier ministre israélien Golda Meir décide d'organiser une riposte et charge les services secrets israéliens de l'opération Colère de Dieu (en hébreu מבצע זעם האל Mivtzah Zaam Ha'el)), aussi connue sous le nom d'opération Baïonnette.

Une liste de 35 personnes à abattre ayant mouillé de près ou de loin dans divers attentats est alors établie. C'est la « liste noire » de Golda Meir, ou « liste Golda ».

Il faut dire que quelques mois plus tard, les trois terroristes furent libérés par l'Allemagne pour obéir aux exigences de pirates de l'air qui avaient détourné un avion de la Lufthansa.

Deux d'entre eux seront abattus par le Mossad au cours de cette chasse à l'homme.

Ces événements ont été adaptés au cinéma dans les films L'Épée de Gédéon sorti en 1986 et Munich de Steven Spielberg sorti en 2005.

Quels sont les enseignements à tirer de cette tragédie.

On se souvient que l'argument essentiel pour la poursuite des jeux se fondait sur le respect des sportifs qui s'étaient préparés durement pour participer aux épreuves.

"The show must go on"

En fait rien. Un événement en efface un autre.

La vie continue.

Sauf que ce drame qui a endeuillé à jamais la pureté de cette cérémonie apolitique et anti discrimination; et que le terrorisme a élu domicile aux endroits les plus sacrés de l'humanité.

Ainsi en va-t-il du marché de noël, de Charly hebdo ou d'une école juive de Toulouse. Les symboles de la république laïque et démocratique ne sont pas épargnés.

Aucun lien avec les cimetières ? avec Simone Weil ? avec Alain Finkelkraut ?

         

Si, il y en a au moins deux: Frapper les plus vulnérables et sans risque d'être puni? Ou si peu.

Faut-il rétablir la liste de Golda et la colère divine ?

Nous ne sommes pas loin en France de voir des milices se livrer à des actions de représailles comme au bon vieux temps de l'OAS.