Lettre 40 La diplomatie à la manœuvre


Conférence du Bahreïn

Nous sommes à 15 jours de ce qu'il est convenu d'appeler "Le sommet" au cours duquel le plan Marshall pour le développement de la Palestine sera dévoilé.

Bahreïn : carte

L'autorité palestinienne a tenté de le torpiller en activant ses relais auprès du monde arabe lequel jusqu'à une période récente faisait bloc avec la cause palestinienne.

Si dans un premier temps, seuls deux pays ont timidement adhéré à cette initiative (l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis), le Maroc l'Egypte et la Jordanie viennent d'annoncer leur participation faisant ainsi imploser le front commun.

Comment analyser cet isolement de la politique du refus affichée par la Palestine ?

Il est constant que depuis que l'Amérique de Trump a déplacé son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem malgré l'annexion par Israël de Jérusalem-est à dominance arabe, son impartialité dans le conflit est contestée. Le plan de paix ne pourrait donc qu'accoucher d'un fruit amer faisant la part belle aux israéliens.

L'idée est donc d'attendre la chute de Trump aux prochaines élections qui se profilent dans moins de deux ans. Wait and see !!

Mais de leur côté, les pays arabes ont à plusieurs reprises critiqué le refus palestinien de s'asseoir à la table des négociations gelant ainsi toute avancée possible, position considérée comme un alignement avec le dictât iranien.

Nous voilà ainsi à la croisée des chemins.

Et Trump l'a bien compris: Diviser pour régner.

Et cette division Chiite-Sunnite laisse peu de choix aux pays concernés. La peur d'un Iran puissant doté de l'arme atomique fait trembler les états pétroliers qui se savent menacés à terme, ce d'autant plus que leur régime soutenu par la rente du pétrole risque fort de péricliter à terme, dès que cette manne aura perdu de son acuité.

On peu néanmoins s'étonner de l'empressement de la Jordanie à adhérer à ce somment et au clan anti-iranien si l'on se souvient que sa population comprend environ 30% de réfugiés palestiniens qui ont fuit leur terre en 1948.

Le "petit roi" de Jordanie a toujours adopté une position de conciliation avec son voisin israélien et son regard se tourne vers l'occident et non vers l'obscurantisme islamique.

Quant à l'Egypte, après avoir fait chuter le régime des frères musulmans de sinistre mémoire, le Président AL SISSI n'a de cesse de tenter de ramener le calme à sa frontière avec Gaza, alors qu'il est confronté à un mitage du Sinaï où il peine à éradiquer les milices de Daesh qui s'y sont introduites.

Périodiquement l'armée égyptienne y livre des combats certes limités mais meurtriers. C'est catastrophique pour le tourisme.

Reste à savoir ce que ces pays pourront apporter dans le panier de la mariée. Car il va bien falloir financer ce plan ambitieux d'industrialisation de la Palestine.

L'idée serait de détourner les flux financiers pour assécher les fonds d'aide alloués à l'UNRWA et les affecter à des investissements productifs.

La canne à pêche plutôt que le poisson dans l'assiette.

L'Europe n'est pas partenaire de ce sommet et risque de se retrouver isolée et seul financier de l'aide aux réfugiés.

Le palestinien ABBOU MAZEN l'a bien compris et préfère de loin la manne sans contrepartie des états occidentaux à l'obligation de gérer des investissements sous le contrôle strict d'un consortium capitaliste qui sera autrement comptable du destin des fonds.

A ce jour, personne n'a de contrôle sur les fonds alloués généreusement à l'Autorité Palestinienne (En ce compris par le contribuable français) dont la comptabilité est d'une porosité remarquable.

En parallèle, le Qatar finance à coup de millions de dollars le régime pro-iranien de gaza mais la Palestine n'en voit pas un copeck.

La pieuvre iranienne

Avec la victoire inattendue du régime syrien soutenu sans relâche par Poutine, l'Iran pousse ses pions et y installe des bases militaires sensées apporter un soutien au régime en place.

Mais il s'agit principalement de bases logistiques comprenant des pas de tirs destinés à atteindre Israël.

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Missiles dirigés vers le Golan israélien

Plusieurs tentatives de tirs de missiles sur le Golan israélien se sont soldées par réaction musclée de l'aviation israélienne qui a bombardé et détruit ces bases faisant au passage des victimes syriennes et du Hezbollah iranien.

Poutine semble détourner le regard tant il voit d'un mauvais œil ce déploiement de force qui n'apporte rien au redressement du pays.

Il n'y a pas une semaine sans que l'aviation israélienne pilonne les structures militaires iraniennes implantée en Syrie au moyen de ses drones sophistiqués fabriqués par la société ELBIT et qui seront présentés au prochain salon aéronautique du Bourget.

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Drone de fabrication israélienne (Société ELBIT)

Où cela nous mène-t-il ?

Il est évident que face au nœud coulant américain qui étrangle l'économie iranienne, la seule contre-attaque possible s'oriente vers l'allié israélien.

Et le Hezbollah iranien est prêt. Son armement est considérable. Il s'y entraîne depuis des mois tant au sud Liban qu'en Syrie où il agit librement le long de la frontière avec Israël. Il ne s'agit plus que d'une question d'heure. 

Tsahal sait que le danger vient du nord.

Jusqu'à présent, les échanges de propos doux-amers entre Trump et le Rouhani ne font qu'illustrer le bras de fer engagé, mais la flotte américaine se renforce dans le détroit d'Ormuz et une simple étincelle pourrait dégénérer en conflit que personne ne souhaite, pas même Trump.

Le premier ministre japonais vient d'atterrir à Téhéran dans une mission de conciliation tendant à apaiser les tensions avec l'Amérique.

Le Japon est un bon client de l'Iran avec lequel il entretien des relations économiques suivies mais qui sont en péril compte tenu de l'embargo décrété par Trump.

L'échec de cette initiative pourrait avoir de graves conséquences car le guide suprême semble attacher de l'importance à cette rencontre qui ressemble à une tentative ultime avant le pas dans le vide.

Comme à l'accoutumée attendez-vous au pire mais espérez le meilleur.

Une mission parlementaire anachronique

Et pendant ce temps, nos députés français qui ont visité Gaza ont rendu un rapport d'enquête sur la Palestine qui accuse Israël d'apartheid en raison de la limitation de la circulation imposée aux palestiniens outre notamment le mur construit sur la ligne de démarcation.

Deux députés, Meyer Habib et Claude Goasguen se sont élevés contre leurs collègues dans une allocution remarquée. Je préfère vous renvoyer à l'original plutôt que de déformer maladroitement leur propos:


Est-il possible de se prononcer sur les difficultés d'un pays en guerre comme s'il s'agissait d'une simple destination touristique.

Les pays d'apartheid se fondaient sur une ségrégation ethnique ce qui n'est absolument pas le cas d'Israël, dont la cour suprême veille au respect des droits de l'homme et fait droit régulièrement aux requêtes de palestiniens qui s'estiment lésés.

Certains dirons que c'est précisément parce qu'Israël est un pays démocratique que l'on est en droit d'exiger de lui une moralité exemplaire y compris face au terrorisme et à la menace d'extermination.

Mais c'est en baissant la garde que l'empire romain a sombré.

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