Lettre 48 Qui sera le prochain premier ministre

Voilà 15 jours que les élections à la Knesset ont eu lieu et le président de l'Etat a confié à Natanyaou mandat de former une coalition afin de recueillir une majorité de députés et permettre ainsi la constitution d’un gouvernement stable.

Or en considération des forces en présence et du gel des positions des uns et des autres, il  n’est pas en mesure d’aboutir.

Le bloc de droite incluant les partis religieux stagne à 56 sièges et jusqu’à présent malgré les pourparlers engagés, personne n’a accepté les propositions de Natanyaou et ce dernier refuse de s’allier avec un autre parti (Notamment Bleu-Blanc) en abandonnant les partis religieux.

On se trouve donc dans une situation de blocage et la coalition nationale souhaitée par le président de l’État demeure un vœu pieux.

Le journal très autorisé Maariv a titré « Lieberman le cheval mort devenu l’homme politique clé ». Dans l’immédiat celui-ci garde le silence et se mure dans le refus de toute concession quant à la participation des partis religieux à une éventuelle coalition. 

Natanyaou menace de rendre le mandat au président s’il n’y a pas d’avancée rapide. Et dans cette hypothèse Ganz (Parti Bleu-Blanc) disposerait alors d’un nouveau délai de 28  jours pour tenter de former à son tour une coalition.

Il y a fort à penser qu’il se trouvera dans la même impasse que la droite.

Selon la loi électorale, après deux échecs, tout député (Même non chef de parti) dispose de la faculté de solliciter le président de l’Etat pour tenter de former une coalition. Le délai est alors réduit à 21 jours. A défaut, c'est le retour ubuesque aux urnes.

Lieberman aurait ainsi la possibilité de prétendre à son tour au mandat de former la coalition et devenir le troisième homme capable d’aboutir et devenir le nouveau premier ministre de l’État. Mais avec qui ?

Est-ce bien là son plan?

Pourquoi chercher à faire tomber Natanyaou si ce n’est pour prendre sa place.

Mais un autre scénario inquiète Bibi.

Et c’est là que le bât blesse. Des voix se sont élevées dans son propre parti pour envisager l’avenir du Likoud sans lui. Crime de lèse majesté.

Aussi pour renforcer sa position, il a tenté de pérenniser le bloc de droite, partis religieux inclus, en leur faisant signer un engagement de ne pas s’allier avec d’autres que lui. Il n’a obtenu qu’un vague engagement verbal.

Après ce demi-échec, il a annoncé la tenue de primaires “éclair” pour ce faire désigner comme chef incontesté du Likoud. Or contrairement aux primaires antérieures où il était le seul candidat sérieux, une personnalité respectée du Likoud, Gidéon SAAR, a twitté “Je suis prêt”.

Illustration.
Gideon Saar, ancien ministre de l'éducation puis de l’intérieur

Natanyaou a senti le vent du boulet et s’est aussitôt rétracté. Au lieu de primaires, il va "convoquer" cette semaine le comité du parti pour se faire désigner comme seul et unique représentant.

Il y a fort à penser que ce mode de management unilatéral pour ne pas dire totalitaire va laisser des traces et déjà certains lui reprochent d’avoir par deux fois, échoué à titre personnel  à la formation d’une coalition.

En cela sous-entendu que tout autre dirigeant du Likoud n’aurait aucun mal à réussir à sa place.
.
Et pendant ce temps les affaires pénales de Natanyaou suivent leur cours.

L’enquête préliminaire qui a duré près de deux ans dans les quatre dossiers le concernant touche à sa fin.

Conformément à la procédure pénale israélienne, Nétanyaou a demandé à être entendu par le procureur de la république afin que ses avocats développent leurs arguments en défense et tentent ainsi de persuader le parquet de classer ces affaires.

Ces auditions vont durer quatre jours à compter du 2 octobre, puis il est fort possible que le conseiller juridique du gouvernement communique ses conclusions définitives au parquet avant la fin de l’année.

Bien sûr, ses avocats soutiennent qu’ils ont apporté de nouveaux éléments propres à le disculper.

S’en suivra néanmoins sa mise en accusation éventuelle, mais tant qu’une décision de condamnation définitive ne sera pas prononcée, rien n’obligera Natanyaou à se démettre de ses fonctions ministérielles si par un tour de force dont il est coutumier, il finit par aboutir.

Par contre il est bien évident que les partis de gauche refuseront toute coalition avec le Likoud si Nétanyaou bien que mis en accusation demeure à la tête de ce parti .

Se déroule ici une partie de poker menteur où le temps joue contre Natanyaou puisqu’alors le Likoud et ses membres se trouveraient confrontés au dilemme de maintenir leur soutien à leur chef ou de rechercher un autre dirigeant en remplacement.

Dans l’immédiat à droite on fait bloc en apparence, mais les premières fissures sont apparues.

En vérité, c’est le sort du Likoud qui se joue et de la force de ses membres à provoquer une mutation de sa direction.

Il ne manque pas de personnalités propres à assurer cette succession bien que le leader actuel s’accroche au pouvoir comme à une bouée de sauvetage.

D'aucuns lui promettent quelques années de prison. Ceci explique cela !!


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