Lettre 50 Fin de l'ère Natanyaou
Les 28 jours impartis par la loi sont écoulés.
Natanyaou a échoué pour la seconde fois à rassembler une majorité parlementaire de 61 députés lui permettant de constituer un gouvernement.
Lors des élections précédentes d'avril 2019, face au même échec, il avait fait voter la dissolution du Parlement provoquant de nouvelles élections dont le résultat ne fut guère différent.
Mais il s'était engagé à remettre le mandat au Président afin que celui-ci désigne son adversaire pour qu'il tente à son tour de former une majorité.
Et ce n'est pas sans amertume qu'il a jeté l'éponge.
Le Président RIVLIN n'a pas tardé dans sa mission et a organisé mercredi soir une cérémonie officielle au cours de laquelle il a mandaté Benny Gantz chef de file du nouveau parti de centre-gauche pour constituer le gouvernement.
Benny GANTZ (à gauche) est investi par le Président RIVLIN
Et voici que l'ancien chef d'état-major GANTZ officiellement investi apparaît comme le potentiel premier ministre.
Face au double échec de Natanyaou, Gantz a désormais les cartes en mains et c'est à lui de mener la danse, même s'il n'a que peu d'atouts dans son jeu.
Mais la question n'est pas là.
Bibi est au pouvoir non-stop depuis 10 ans et a remporté toutes les élections depuis lors. Il s'est taillé une réputation de seul Homme ayant la carrure de chef d'état et seul capable de tenir tête aux ennemis de l'intérieur et de l'extérieur.
Il a représenté Israël aux quatre coins de la planète et reçu par les plus grands avec rang privilégié sur le plan diplomatique avec un soutien inconditionnel de Trump.
Et voilà que subitement il chute; et que les commentateurs tournent leur yeux vers celui qui hier, n'était considéré que comme le "super soldat" venu de nulle part, et que troquant son habit militaire contre celui de prétendant à la magistrature suprême, est regardé avec des yeux de Chimène comme celui qui va débarrasser le pays d'un politicien devenu par trop encombrant.
Au Moyen-Orient, le peuple veut un homme fort et Israël ne déroge pas à la règle.
Et voilà que Bibi, destitué en quelque sorte, est rattrapé par ses affaires puisque le parquet général vient de laisser entendre que arguties de ses avocats n'ont rien changé à la donne et qu'il sera mis en accusation pas plus tard que fin novembre 2019.
L'étau se resserre et l'agenda de Bibi risque bien de s'assombrir car ce qui pouvait paraître hier comme de l'acharnement judiciaire, risque de tourner au lâcher de chiens pur et simple.
Benny Gantz a d'ores et déjà contacté tous les chefs de parti afin de leur proposer une union nationale large telle que souhaitée par le Président Rivlin.
Dans l'immédiat, Natanyaou tient ses troupes mais le bloc de droite laisse déjà apparaître certaines fissures. Le parti juif orthodoxe "Schass" aurait laissé entendre qu'il ne s'opposerait pas à une alliance à condition que le statu quo soit respecté.
Gantz et Natanyaou doivent se rencontrer sous peu et le deal suivant lui serait proposé: Natanyaou premier ministre pendant deux ans puis rotation avec Gantz mais sans le bloc de droite, ou avec le bloc de droite mais sans Natanyaou.
Il s'agit à n'en pas douter d'une tentative de déstabilisation du bloc de droite sachant qu'à défaut d'accord, Benny Gantz a la possibilité de former un gouvernement dit "minoritaire" avec le soutien des deux partis arabes lesquels demeureraient hors du gouvernement.
Ceci suppose que Liberman accepte ce deal sachant que tous les pronostiqueurs ne donnent pas cher d'un tel gouvernement.
Mais alors, en cas de retour aux urnes, Benny Gantz se présenterait avec la casquette de premier ministre, situation ô combien plus confortable.
Et last but not least, si Gantz devait à son tour jeter l'éponge au terme des 28 jours, le mandat retournerait à la Knesset et chaque député pourrait présenter une liste majoritaire apte à constituer un gouvernement.
Il n'y a pas de précédent à une telle hypothèse mais c'est visiblement ce qui trouble le plus Natanyaou sachant que les appétits risquent de s’aiguiser et dans son propre camp, certains attendent leur heure pour le lâcher, intérêt national supérieur oblige.
Surtout si entre temps sa mise en accusation est tombée.
Le magicien d'Oz risque de voir sa baguette magique fondre et son carrosse transformé en citrouille. Et la chaussure de cristal aller comme un gant au pied du général Benny.
Sortir du "Plonteur" dans lequel la démocratie a plongé Israël.
Heureux qui comme Ulysse......
Natanyaou a échoué pour la seconde fois à rassembler une majorité parlementaire de 61 députés lui permettant de constituer un gouvernement.
Lors des élections précédentes d'avril 2019, face au même échec, il avait fait voter la dissolution du Parlement provoquant de nouvelles élections dont le résultat ne fut guère différent.
Mais il s'était engagé à remettre le mandat au Président afin que celui-ci désigne son adversaire pour qu'il tente à son tour de former une majorité.
Et ce n'est pas sans amertume qu'il a jeté l'éponge.
Le Président RIVLIN n'a pas tardé dans sa mission et a organisé mercredi soir une cérémonie officielle au cours de laquelle il a mandaté Benny Gantz chef de file du nouveau parti de centre-gauche pour constituer le gouvernement.
Benny GANTZ (à gauche) est investi par le Président RIVLIN
Et voici que l'ancien chef d'état-major GANTZ officiellement investi apparaît comme le potentiel premier ministre.
Face au double échec de Natanyaou, Gantz a désormais les cartes en mains et c'est à lui de mener la danse, même s'il n'a que peu d'atouts dans son jeu.
Mais la question n'est pas là.
Bibi est au pouvoir non-stop depuis 10 ans et a remporté toutes les élections depuis lors. Il s'est taillé une réputation de seul Homme ayant la carrure de chef d'état et seul capable de tenir tête aux ennemis de l'intérieur et de l'extérieur.
Il a représenté Israël aux quatre coins de la planète et reçu par les plus grands avec rang privilégié sur le plan diplomatique avec un soutien inconditionnel de Trump.
Et voilà que subitement il chute; et que les commentateurs tournent leur yeux vers celui qui hier, n'était considéré que comme le "super soldat" venu de nulle part, et que troquant son habit militaire contre celui de prétendant à la magistrature suprême, est regardé avec des yeux de Chimène comme celui qui va débarrasser le pays d'un politicien devenu par trop encombrant.
Au Moyen-Orient, le peuple veut un homme fort et Israël ne déroge pas à la règle.
Et voilà que Bibi, destitué en quelque sorte, est rattrapé par ses affaires puisque le parquet général vient de laisser entendre que arguties de ses avocats n'ont rien changé à la donne et qu'il sera mis en accusation pas plus tard que fin novembre 2019.
L'étau se resserre et l'agenda de Bibi risque bien de s'assombrir car ce qui pouvait paraître hier comme de l'acharnement judiciaire, risque de tourner au lâcher de chiens pur et simple.
Benny Gantz a d'ores et déjà contacté tous les chefs de parti afin de leur proposer une union nationale large telle que souhaitée par le Président Rivlin.
Dans l'immédiat, Natanyaou tient ses troupes mais le bloc de droite laisse déjà apparaître certaines fissures. Le parti juif orthodoxe "Schass" aurait laissé entendre qu'il ne s'opposerait pas à une alliance à condition que le statu quo soit respecté.
Gantz et Natanyaou doivent se rencontrer sous peu et le deal suivant lui serait proposé: Natanyaou premier ministre pendant deux ans puis rotation avec Gantz mais sans le bloc de droite, ou avec le bloc de droite mais sans Natanyaou.
Il s'agit à n'en pas douter d'une tentative de déstabilisation du bloc de droite sachant qu'à défaut d'accord, Benny Gantz a la possibilité de former un gouvernement dit "minoritaire" avec le soutien des deux partis arabes lesquels demeureraient hors du gouvernement.
Ceci suppose que Liberman accepte ce deal sachant que tous les pronostiqueurs ne donnent pas cher d'un tel gouvernement.
Mais alors, en cas de retour aux urnes, Benny Gantz se présenterait avec la casquette de premier ministre, situation ô combien plus confortable.
Et last but not least, si Gantz devait à son tour jeter l'éponge au terme des 28 jours, le mandat retournerait à la Knesset et chaque député pourrait présenter une liste majoritaire apte à constituer un gouvernement.
Il n'y a pas de précédent à une telle hypothèse mais c'est visiblement ce qui trouble le plus Natanyaou sachant que les appétits risquent de s’aiguiser et dans son propre camp, certains attendent leur heure pour le lâcher, intérêt national supérieur oblige.
Surtout si entre temps sa mise en accusation est tombée.
Le magicien d'Oz risque de voir sa baguette magique fondre et son carrosse transformé en citrouille. Et la chaussure de cristal aller comme un gant au pied du général Benny.
Sortir du "Plonteur" dans lequel la démocratie a plongé Israël.
Heureux qui comme Ulysse......
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