Lettre 66 Naissance d'Israël



Il est souvent question de la guerre d’indépendance de 1948 à la suite de laquelle l'état d'Israël a été créé.

Comment en est-on arrivé là ?

Et pourquoi l'état promis aux palestiniens a avorté ?

L'histoire a-t-elle trébuché en permettant aux uns ce qui a été refusé aux autres pour la simple raison qu'ils ont perdu la guerre.

Revenons aux sources.

Le sionisme a pris de l'essor depuis 1880 avec pour point de levier le congrès sioniste dirigé par Théodore Herzel  lequel s'est réuni la première fois à Bâle en 1897 avec pour objectif la création d'un foyer juif en Palestine ottomane.

Les anglais ayant reçu mandat de la Société des Nations (Organisme prédécesseur de l'ONU) ont soutenu ce mouvement, soutien concrétisé dans la fameuse déclaration de Lord Balfour en 1917.

Un flot continu d'émigrants  a permis à la population juive de passer du chiffre de 30.000 vers 1880 à 750.000 en 1948 en ce compris la forte immigration de l'après-guerre liée en partie à la libération des camps de la mort et aux personnes déplacées.

Ainsi la population de l'Etat a doublé entre 1947 et 1950 passant à 1.500.000 habitants, la création de l'état ayant fonctionné comme une pompe aspirante grâce à la levée des stricts quotas imposés par les britanniques.

Quant à la population arabe, elle est passée de 500.000 en 1882 à 1.300.000 en 1948.

C'est dire que la Palestine mandataire comptait à la veille de la guerre d’indépendance une population totale de 2.000.000 d’âmes dont 1/3 étaient juifs.

Tels étaient en 1948 les futurs récipiendaires des deux états devant être créés avec la partition de la Palestine.

182b.jpg

Le mandat donné par la SDN à l'Angleterre devait permettre de favoriser la création à terme d'un état juif dont les contours étaient vagues face à deux populations qui au fil du temps vont se combattre.

Les arabes de Palestine vont se révolter en 1936 contre les anglais et les juifs pour mettre fin au mandat britannique ainsi qu'à l'immigration juive. 

De leur échec militaire suivra le démantèlement des forces paramilitaires arabes ainsi que l'exil de ses dirigeants.

En contrepoint, les forces armées sionistes vont se renforcer et vont s'enrôler massivement dans l'armée britannique en 1940 pour combattre les nazis au Moyen-Orient.

Au contraire, les dirigeants arabes en exil (dont Mohammed Amin al-Husseini,grand mufti de Jérusalem) choisiront le camps de l'Allemagne nazie. 

 Ils obtiendront néanmoins la promesse de la création d'un État unitaire dans les dix ans, dans lequel Juifs et Arabes partageront un gouvernement qui permettrait de préserver les intérêts de chaque communauté

Description de cette image, également commentée ci-après
Nationalistes arabes lors de la révolte de 1936

C'est dans ce contexte que divers plans de partage vont se succéder, le dernier voté à l'ONU en 1947 prévoyant un découpage respectant la densité respective des populations.

Résultat de recherche d'images pour "plan de partage palestine 1947"
Plan de partage de l'ONU en 1947

En vertu de ce plan, les britanniques doivent se retirer  au plus tard le 1er août 1948 et la partition doit être effective le 1er octobre 1948. 

Ce plan est accepté par la communauté juive mais rejeté  par la quasi totalité des dirigeants de la communauté arabe.


La Ligue arabe annonce son intention de prendre « toutes les mesures nécessaires pour empêcher l'implémentation de la résolution » et certains États arabes déclarent leurs intentions d'attaquer l'État juif.

Une guerre civile oppose les belligérants à partir du 30 novembre 1947 et lorsque les Anglais quittent la Palestine le 15 mai 1948 la première guerre israélo-arabe éclate.

David Ben Gourion proclamera la création de l'Etat d'Israël la veille soit le 14 mai 1948 et en deviendra le premier dirigeant.


Ben Gourion lit la déclaration d'indépendance sous le portrait de Théodore Herzel

L'état d’Israël sera reconnu par une large majorité lors d'un vote historique à l'ONU. 

Il faut bien comprendre que le conflit n'oppose pas que deux populations qui revendiquent le même sol, mais tous les pays arabes entourant la Palestine totalisant cent millions d'habitants qui entrent en guerre contre le jeune état hébreu lequel compte 750.000 habitants.

Sur le papier, l'intervention militaire de pays arabes contre Israël avec l'envoi de corps expéditionnaires égyptien, syrien, irakien et trans-jordanien était gagnante. 

Mais l'état hébreu naissant disposait d'une armée secrète organisée, la Hagana, dont ses membres avaient combattu aux côté des alliés et dont la motivation et le moral était remarquable.

Quatre armistices séparés seront conclus de février à avril 1949 à Rhodes entre les belligérants.

Israël obtient un territoire bien plus large que celui prévu par le plan de partage. L'Egypte s'octroie la bande de Gaza et la Jordanie annexe la Cisjordanie et Jérusalem-Est.

Il n'est donc plus question d'un état palestinien absorbé par ceux-là mêmes qui étaient sensés venir à son secours.

Fermer le ban !!!

JPEG - 432.4 ko
Territoires conquis par Israël à l'issue de la guerre d'indépendance

Après la guerre de 1967 dite "des six jours" opposant les mêmes pays arabes (Liban en sus), Israël occupera la Cisjordanie  et Gaza, territoire que le premier ministre Ariel Sharon évacuera unilatéralement en 2005. L'Egypte s'en désintéressera.

Divers plans de paix ont été refusés par les palestiniens sous l'égide de leur dirigeant charismatique Yasser Arafat.

Résultat de recherche d'images pour "Yasser Arafat"
Yasser Arafat décédé le 11 novembre 2004

Le plan de paix de Mr Trump lui aussi refusé par les palestiniens vient encore réduire le territoire qui leur est alloué.

Un état prospère, soutenu par une idéologie  inébranlable et un destin historique, aux côtés d'un état embryonnaire qui a fait des choix par dépit faute d'un soutien fraternel.

Certains soutiennent qu'aux yeux des arabes, le destin des palestiniens n'est pas de fonder un énième état arabe, mais de servir de boulet aux chevilles de l'entité sioniste.

Comprenne qui pourra.
















Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Lettre 189 Journal de guerre J+8

Lettre 229 L’UNRWA au service du terrorisme

Lettre 193 Journal de guerre J13+14