Lettre 67 Bleu-Blanc explose en vol

Le "Plonetère" politique est demeuré complet après les 3èmes élections. 

Devant cette impasse, il fallait bien que l'un ou l'autre cédât.

On aurait ou penser que Libermann (7 Mandats) à droite du Likoud finisse par le rejoindre pour former une coalition majoritaire. Mais il est resté droit dans ses bottes.

Bien que le Président Rivlin ait confié mandat à Benny Gantz du parti Bleu-Blanc (Centre-gauche) pour tenter la formation  d'une coalition puisqu'il était soutenu par 61 députés (dont ceux de la liste arabe unie), au moins deux d'entre eux étaient opposés à entrer dans une coalition avec le soutien de cette liste arabe.

Donc pas de majorité.

C'est là que le magicien Bibi va jouer son va-tout.

La Knesset devait se réunir en assemblée plénière  pour mettre en place les diverses commissions et désigner son Président, poste jusque là occupé par Yuli Edelstein, lieutenant de Natanyaou.

Et l'opposition forte de ses 61 mandats était décidée à le faire tomber pour désigner un membre du parti Bleu-Blanc, proche de Yaïr Lapid, et farouche opposant de Natanyaou.

La feuille de route visait ensuite à faire voter une loi interdisant à Bibi de demeurer premier ministre en raison de sa mise en accusation.

Bibi a considéré qu'il s'agissait d'un casus belli rendant impossible toute négociation future pour créer un gouvernement d'entente nationale.

Lors de la réunion d'ouverture, Yuli Edelstein a refusé de quitter le perchoir et a suspendu sur le champs les travaux de la Knesset estimant que, selon les usages, un tel vote ne pouvait avoir lieu que lorsqu'un gouvernement est constitué pour éviter un blocage politique.

Du jamais vu !!  L'opposition criait à l'imposture fascisante.

La cour suprême saisie du sujet s'est prononcée toutes affaires cessantes pour fustiger l'attitude du président de la Knesset en lui intimant l'ordre de procéder à cette élection sans délai.

Edelstein invoquant un cas de conscience refusa de respecter cet oukase reprochant au pouvoir judiciaire de dépasser ses prérogatives mais a fini par donner sa démission.

Le doyen de la Knesset a été désigné dans la foulée pour convoquer celle-ci et procéder à l'élection. Bibi sentant le vent du boulet a approché Gantz à plusieurs reprises pour le persuader de ne pas franchir la ligne rouge. Il lui a proposé de former un gouvernement d'urgence face à la crise du Corona dont il serait le premier ministre pendant 18 mois avec rotation au profit de Gantz.

C'est alors que, coup de théâtre, Gantz a choisi une solution intermédiaire en proposant d'occuper le poste temporairement, proposition qui a recueilli les voix du Likoud.

C'est alors que Yaïr Lapid s'est désolidarisé de Gantz mettant fin à leur partenariat et provoquant la dissolution de fait de Bleu-Blanc. 

יאיר לפיד בני גנץ  (צילום: אלכס קולומויסקי)Le torchon brûle entre Gantz et Lapid

Tout s'est passé comme un "Blitz" aux échecs .

Rappelons que le parti Bleu-Blanc est le rassemblement de deux partis de centre-droit, Yech Atid (Pour l'Avenir) dirigé par Yaïr Lapid et Hosen Israël (Résilience d'Israël) dirigé par Benny Gantz.

Gantz a estimé que Lapid était source de blocage puisqu'il refusait toutes les propositions de Natanyaou, notamment l'offre de coalition avec rotation sur 18 mois.

Lapid a été affublé du surnom "La poupée qui dit non". (En hébreu: doubone lo lo = l'ourson non non)

Et c'est au pas de course que ce gouvernement semble devoir se former, avec Natanyaou comme premier ministre, Gantz comme vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères.

La gauche est effondrée et crie à la traîtrise. Des manifestants reprochent à Gantz de trahir un million d'électeurs. Déjà un député de son parti refuse cette alliance jugée contre nature et en dépit de toutes les promesses électorales.

Mais Gantz a bien compris que le pays allait tout droit vers des quatrièmes élections avec des sondages qui donnaient Bibi largement gagnant.

Il y a un an Gantz voulait déjà faire alliance avec Natanyaou pour former une coalition éclectique d'union nationale. Mais Lapid avait refusé, hostile à tout compromis avec Natanyaou. Il semble préférer des quatrièmes élections.

Gantz a justifié de son choix en tweetant: "Israël avant tout!"

Natanyaou reste maître de la situation malgré quelques concessions liées au partage des portefeuilles.


Résultat de recherche d'images pour "gantz netanyahu government"
Le Président Rivlin a réussi l'improbable union 

Il reste à définir comment sera entérinée la rotation entre Natanyaou et Gantz. Mille choses peuvent se produire en 18 mois et Natanyaou n'hésitera pas un instant à se saisir de tout motif pour mettre cette rotation en échec. Il a plus d'un tour dans son sac !

Et quid de son procès dont l'ouverture a été reportée à deux mois alors qu'on imagine mal les Juges s'en prendre à un premier ministre en exercice auréolé par le suffrage populaire.

Certes, Gantz fait un million de mécontents, de gauche principalement, mais il répond aux vœux du plus grand nombre ce qui pourrait apporter un apaisement après une année de chaos politique.

Et puis il a beaucoup appris au regard de sa courte carrière politique. Si son coup d'essai n' pas été un coup de maître à la Macron, il a pris pied dans le panier de crabes et a pris date.

En politique, patience et longueur de temps......   

Pendant ce temps, la crise du Corona a poussé Israël a prendre des mesures de confinement total. Il y a un million de chômeurs puisque les contrats de travail dans les entreprises à l'arrêt sont rompus.

Par contre, il y a peu de décès (10 tout de même) et comparativement, il y a 20 fois moins de malades qu'en France.

Les israéliens tentent de copier le modèle coréen.

Le magicien Bibi est là !! Et bien là. Le Corona-virus n'a qu'à bien se tenir.

















Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Lettre 189 Journal de guerre J+8

Lettre 229 L’UNRWA au service du terrorisme

Lettre 193 Journal de guerre J13+14