Lettre 82 Palestine, le rideau est tombé

 Trump a-t-il sifflé la fin de la partie ?

Pendant la cérémonie de signature de l'accord de paix entre Israël et deux pays arabes ( Les Etats arabes unis et le Bahreïn) une salve de roquettes était tirée de Gaza sur le sud d'Israël causant deux blessés dont l'un gravement touché.

La réaction de Tsahal fut immédiate mais proportionnée.

En Judée Samarie le Fatah a certes tenté de provoquer une manifestation mais sans succès. Les palestiniens désœuvrés semblent résignés face au New Deal qui se dessine au Moyen Orient et dont ils sont les dindons de la farce.

Et que dire du plan du siècle présenté il y a à peine six mois et pour lequel les pays arabes se sont mobilisés financièrement pour alimenter le panier de la mariée.

Jared Kushner présente le deal du siècle aux pays arabes

Il vient d'être enterré lors de cette cérémonie à la Maison Blanche alors surtout que la ligue arabe, celle des trois "non" de Khartoum, a refusé de condamner cet accord de paix au grand dam des palestiniens.

Les trois "non" de Khartoum de 1967:

  1. pas de paix avec Israël,
  2. pas de reconnaissance d'Israël,
  3. pas de négociation avec Israël.

Nous entrons dans l'ère des trois "oui" et Trump nous promet que cinq autres pays sont prêts à emboîter le pas.

Les palestiniens ont par trop tiré sur la corde. 

Trop c'est trop!!

A force de s'enferrer dans un refus systématique de toute solution, et en refusant à nouveau le plan du siècle de Trump, ils ont coupé la branche sur laquelle ils étaient assis.

Mahmoud Abbas rejette le plan du siècle de Trump

Exit le plan du siècle et bienvenue au nouvel ordre israélo-arabe.

Pour sauver la face, les deux pays arabes signataires insistent la nécessité de la création d'un état palestinien. Mais dans l'immédiat, les termes de cet accord de paix ne sont pas dévoilés et devront être ratifiés par les parlements respectifs. 

Autant dire que les palestiniens qui ne sont pas appelés à se prononcer et qui l'ont d'ores et déjà fustigé seront les grands oubliés sur l'autel de l'hypocrisie diplomatique dont les précédents sont légion.

Les pays arabes auraient ainsi évité l'annexion d'une partie de la Judée-Samarie annoncée avec détermination par Bibi. Effet d'annonce ou réelle volonté de concrétiser le grand Israël?

Comme un écho lointain dans le désert, la solution à deux états se perd dans les sables.

Vous avez dit Palestine ? Mais qui donc a inventé ce concept ?

De 1948 à 1967 cette région occupée et gérée par la Jordanie aurait pu être proclamée indépendante en face de l'état hébreu né en 1948. Mais c'eut été une création "ex nihilo" sans réalité ni politique ni historique et faute d'un souffle nationaliste indépendant, cette éventualité est restée lettre morte.

La Palestine n'a existé que par la transposition par les européens des aspirations indépendantistes arabo-africaines avec les échecs dramatiques que l'on connait. 

La "Palestine" n'a jamais eu vocation à devenir indépendante et ses habitants n'ont pas demandé au début du 20ème siècle à voir leur région coupée en deux pour permettre la création de deux états vivants cote à cote en paix.

Les pays arabes ont de tout temps refusé le plan de partage voté par l'ONU en 1948 et les Palestiniens n'ont été que l'idiot utile du clan arabe comme caillou placé dans la chaussure sioniste.

Mais Israël a appris à courir avec ce boulet attaché à ses basques. Il a si bien couru qu'il a dépassé de loin ses voisins notamment sur le plan militaire et économique et le lite-motif de sa destruction est devenu obsolète voire ridicule.

Désormais le rideau est tombé!! L'état juif diabolisé est devenu fréquentable et pour cause.

Après avoir fait fleurir le désert, solutionné le problème de l'eau par désalinisation, développé une technologie High Tech digne de la Silicone Vallée, s'être inscrit dans l'exemplarité démocratique, Israël semble avoir gagné ses lettres de noblesse et trouvé grâce auprès de pays ennemis amenés à faire un choix cornélien. 

Israël allié atomique de poids (grâce à la France) est devenu incontournable sur l'échiquier oriental. 

Centrale nucléaire de Dimona (Une église, une mosquée et une synagogue plaisantent les guides)

Ceux qui prétendent que "la paix pour la paix" sans arrière pensée n'est que la face visible et qu'en réalité il ne s'agit que d'une affaire de gros sous ont certainement raison.

Trump n'est pas un philanthrope et c'est là son moindre défaut. 

Il nous affirme que d'autres pays arabes vont emboîter le pas. On sait déjà que depuis des années, l'Arabie Saoudite nourrit des relations en secret de polichinelle avec Israël. Mais pour retourner sa veste, Ben Salman doit avoir l'agrément du père et du peuple et il faut donner du temps au temps.

Oman est le prochain pays sur la liste des candidats à la normalisation puis l'Arabie Saoudite devrait suivre si toutefois Trump est réélu. 


Cette normalisation admise comme une avancée historique de la paix au Moyen-Orient est le seul succès de diplomatie extérieure à mettre au crédit de Trump et il s'en fait les gorges chaudes sur le plan électoral. 

Mais ce qui se dessine c'est avant tout un front commun face à l'Iran qui s'est infiltrée aux confins de ces pays pétroliers, au Yemen, au Liban, en Irak et en Syrie par milices interposées. 

Ce qu'on voit de là-bas, on ne le voit pas d'ici et vice versa. Les pays pétroliers sunnites sont obnubilés par les appétits hégémoniques de leur voisin iranien.

Il est symptomatique que l'Europe continue à soutenir l'Iran à contre courant alors que la menace de conflit généralisé est bien réelle.

Alors la Palestine dans tout ça? Cadet de leur souci.

Mais soyons attentifs à la suite car les palestiniens n'ont pas disparu de la carte et il faudra bien les intégrer ici ou là.

Le problème c'est que personne n'en veut. Ni l'Egypte pour Gaza, ni la Jordanie pour le Judée-Samarie, et ce sont les deux premiers pays a avoir signé des accords de paix avec Israël (Egypte 1979; Jordanie 1994).

Certains israéliens prônent leur intégration pure et simple comme citoyens israéliens après l'annexion de la Judée-Samarie. 

Il semblerait même que du côté palestiniens cette option est favorablement envisagée. La situation économique des citoyens arabes israéliens les fait rêver.

Et pourquoi pas sous forme fédérale.

Comme toujours, la réponse est dans la question.

Mais comme on le sait, la tradition juive répond à une question par une autre question. Et de se poser la question rituelle: "Est-ce bon pour nous ?" L'avenir le dira.

Alors on fait comme avec la Covid; on attend un vaccin qu'on ne voit toujours pas à l'horizon et faute de grive on mange du merle. 

Côté Palestiniens, n n'est jamais trahi que par les siens.


Commentaires

  1. Excellent résumé de la situation du moment
    Il y a des bases de solutions
    ( partielles ) mais comme tout est tellement construit sur des sables mouvants ...
    Et en cette période de confinement trop de cons finis dans cet éternel dossier Et des appétits toujours insatiables pour cet Éden né des sables
    On n’ose y croire
    Ca ne fait repenser à ce juif qui a fait 18 “trous en un “ le jour de Kippour et qui ne trouve personne à raconter son exploit lol

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