Lettre 88 Un vaccin nommé Désir

 Le vaccin n'était pas attendu avant un an selon les plus optimistes c'est-à-dire vers fin 2021.

Trump l'avait promis aux électeurs dès novembre 2020 !! Et la Fake News s'est révélée exacte. Personne ne l'a cru. Mais en Israël, la population qui ne peut que se louer du soutien de ce président sortant y a cru dur comme fer.

Un autre ami d'Israël et pas des moindres, n'est autre que Albert (Israël Abraham) BOURLA né en 1961 dont les parents sont des rescapés grecs de l'holocauste.

Albert BOURLA est depuis 2019 le dirigeant des laboratoires PFIZER avec lequel Israël dispose de relations privilégiées. 

Mais ce laboratoire a décidé de livrer les commandes en fonction de leur chronologie et si Israël a commandé 8 millions de doses permettant de vacciner une partie importante de sa population, elle n'était pas forcément en tête de liste.

Mais un accord est survenu et en échange d'une livraison massive, Israël transmettrait les données sur les effets indésirables ou dommages collatéraux. 

Mais en plus, Israël a joué sur deux tableaux en commandant également les mêmes vaccins chez Moderna à raison de 6 millions de doses couvrant ainsi la totalité de la population.

La vaccination a commencé fin décembre, le Premier Ministre donnant l'exemple comme premier vacciné, suivi par le Président RIVLIN.


Depuis c'est la course à l'échalotte!

Oubliée la question des effets indésirables et haro sur les septiques quant à son efficacité.

La fierté citoyenne est d'avoir la date la plus proche que son voisin. Une sorte de privilège du premier vacciné. En Israël, on aime être le premier, devant les autres. L'officier de Tsahal montant à l'assaut de l'ennemi ne lance-il pas "suivez-moi".

Si au départ 60 % de la population était disposée à la vaccination, très vite se fut la bousculade générale.

Il faut savoir qu'en Israël, il n'existe qu'un seul numéro d'identification qui sert à toutes démarches administratives, bancaires, ou commerciales.

C'est aussi le numéro de sécurité sociale. 

Et chaque assuré dispose de son dossier médical sur Internet et peut par son espace personnel, réaliser toutes les démarches, que ce soit prise de rendez-vous avec les médecins, les laboratoires, les dispensaires et hôpitaux....

En contrepoint, la caisse de maladie intervient régulièrement pour communiquer avec ses assurés.

Voilà le secret de la rapidité fulgurante de la mise en place de la vaccination.

D'un seul clic le rendez-vous était pris.

Mais il fallait aussi que la logistique suive. 

Les quatre caisses de maladie concurrentes ont redoublé d'efforts pour mettre en place des centres de vaccination de "campagne" fonctionnant H24 avec leur personnel qualifié. Pas moins de 250 dans tout le pays.

Aucune formalité n'était exigée, l'administration de santé n'ayant pas de prise sur ces caisses autonomes parfaitement rodées pour les diverses campagnes de vaccination.

Centre de vaccinations improvisé dans un gymnase

Le rythme s'est accéléré jusqu'à 150.000 par jour de sorte que deux millions de personnes de plus de 60 ans ont reçu la première dose et seront vaccinées en double fin janvier.

La totalité de la population des plus de 18 ans sera vaccinée à fin mars. Et la prétendue pénurie annoncée pour la semaine prochaine sera effacée par l'arrivée dimanche d'un million de doses de MODERNA.

Mais la politique n'est pas innocente.

Les élections sont fixées au 23 mars prochain; c'est dire si cette frénésie médicale n'a pas pour seul but de sauver la population.

Bibi veut aussi sauver sa tête.

Il fait face à plusieurs défections dans son propre camp et la gauche reprend des couleurs avec la venue en campagne du maire de Tel-Aviv, Ron 'Houdahi lequel vient de fonder son parti "Les Israéliens" avec pour leitmotiv une dénonciation de la corruption.

Ron 'Houdahi maire de Tel-Aviv de puis 22 ans

Les sondages actuels ne permettraient pas au Likoud de Natanyaou de former un gouvernement alors, la victoire contre la pandémie pourrait résonner avec un victoire politique.

Israël n'est-il pas présenté comme le model mondial de la vaccination. De la à s'attribuer tout le mérite de cette réussite, il n'y a qu'un pas. 

L'homme n'est pas avare en autosatisfaction.

    

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