Lettre 89 Israël modèle mondial antivirus

Beaucoup de commentaires sur la réussite d'Israël face à la pandémie méritent d'être rectifiés tant ils sont comme d'habitude biaisés.

Premier constat, les Israéliens sont prêts à la guerre, dos au mur, et ils ont été exemplaires face à la vaccination avec toutefois quelques bémols, et pas des moindres.

Ici, la guerre contre le virus n'avait pas besoin d'être décrétée. Tout le monde avait compris que la vaccination était la seule issue. Et suivant l'exemple du gouvernement, les prises de rendez-vous ont été massives et respectées.


Natanyaou premier vacciné montre l'exemple

La France s'en était remise à l'Europe pour l'achat des vaccins au meilleur prix. Grave erreur car la course à l'échalotte dépendait du prix à payer et Natanyaou, en bon commercial, a compris que chaque jour gagné sur la pandémie réduit considérablement le gouffre financier lié aux aides publiques.

Livraison du vaccin Pfizer à l'aéroport de Ben Gourion

Israël a donc passé commande très tôt et n'a pas hésité à faire deux concessions à Pfizer:

* Payer 40% plus cher que les autres

* Transmettre les données statistiques sur l'efficacité et les effets secondaires centralisés par les quatre caisses de maladie 

Pour Pfizer c'est de l'or en barre et les livraisons vont bon train.

A ce jour, la presque totalité des plus de 60 ans a reçu le premier vaccin et le second sera achevé vers le 10 février. Les personnes vulnérables seront donc protégées.

Depuis 8 jours, la vaccination des plus de 45 ans a débuté.

Bref, le vaccin Pfizer est efficace dans les proportions annoncées.

Mais ce vaccin est-il efficace notamment face aux mutants ?

La professeure Gili Reguev cheffe du service immunologie de l'hôpital de Shiba chargée d'étudier l'efficacité et les effets secondaires du vaccin est très optimiste.


Professeure Gili Reguev

Les premiers tests réalisés sur 102 vaccinés démontrent que 100 personnes ont secrété des anticorps à très haut niveau d'immunité, bien plus que ceux qui ont contracté le virus.

Elle précise que la qualité des anticorps pourrait permettre une immunité sur une période d'un an mais demeure l'incertitude des mutants à venir.

Car, et c'est une quasi certitude, le virus ne va pas disparaitre et il va nous falloir vivre avec ses mutations futures sans pouvoir certifier que l'immunité persistera.

La recherche devra également démontrer si les personnes vaccinées demeurent contaminantes ou non. Dans l'immédiat, la professeure Reguev insiste sur la nécessité de respecter les gestes barrières même après vaccination.

Quant à l'immunité collective, elle n'est pas pour demain précise-elle. Il faudra vacciner les enfants pour atteindre entre 70 et 90 % de la population. Cette vaccination commencera en mars pour les 12-16 ans et à condition qu'ils l'acceptent à l'instar des gens âgés, mais ce n'est pas gagné.

D'une façon générale, ce chercheur nous prépare au fait que les années à venir ne ressembleront pas exactement à celles que nous avons connues mais ce sera supportable.

Que faut-il comprendre ? Une limitation de la liberté d'aller et venir ? 

En contrepoint, la population israélienne dans sa diversité ne partage pas la même discipline face à la pandémie.

La population arabe tarde à se faire vacciner. C'est une question culturelle.

Quant à la population juive orthodoxe, elle est réticente aux gestes barrières et aux instructions gouvernementales car elle n'obéit qu'à la "voix de son maître" comprenez les instructions d'un sage dominant dont les principes religieux stricts peuvent échapper au commun des mortels.

Ainsi deux exemples illustres cette dichotomie:

* La fermeture des écoles religieuses n'est pas hermétique et chacun est libre de décider s'il renonce ou non à l'étude, pierre angulaire et fondamentale du judaïsme.

* Les mariages rassemblant entre 500 et 1.000 participants se poursuivent malgré l'interdit et l'intervention de la police


Et cela n'est pas sans conséquences car dans le secteur orthodoxe, la pandémie fait rage. 

Et en parallèle à la vaccination au grand galop, les hôpitaux sont au bord de l'implosion tant les équipes médicales sont harassées et le manque de lits fait craindre l'insoutenable pratique du tri.

La professeure Reguev  promet que la courbe va très vite s'inverser grâce à la vaccination complète des personnes vulnérables avec une baisse corrélative de la mortalité.

On a franchi la barre psychologique des 4.000 morts dont 1.000 décès rien que pour le mois de décembre.

Israël devrait donc demeurer dans le confinement strict pour le moins jusqu'à fin janvier.

Barrage de police à Tel-Aviv avec contrôle de respect des limitations

L'Europe semble avoir raté une marche. Le retard à la vaccination va engendrer en France de nouveaux confinements (Au pluriel) et la population ne pourra peut-être jamais atteindre la fameuse immunité collective; sauf à trouver un vaccin plus facile à administrer massivement.

Ca n'est pas encore le cas.


 

Commentaires

  1. Triste mais combien édifiante comparaison avec notre pays. Ce jour les critiques vont bon train avec la fermeture de plusieurs centres de vaccination faute de produit mais pas de candidats.De quoi pousser encore davantage à l'exaspération.Oui il faut miser sur d'autres vaccins pour y arriver .Israël a fait le choix du "quoi qu'il en coûte" mais d'une façon très différente et financièrement beaucoup plus pertinente.Ici nos élites n'ont jamais du apprendre quoi que ce soit sur la théorie du choix des investissements.Par contre ils savent fort bien tresser des paniers percés...De quoi alimenter une nouvelle fois la rhétorique des anti-européens....

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    1. Plus la situation est difficile, plus les carences se font cruellement ressentir.

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