Lettre 93 La politique infectée par le Virus

 Les élections auront lieu le 23 mars prochain.

Et Natanyaou, toujours aux commandes, a fait de la lutte contre le Corona sa carte maîtresse. Il s'agit pour lui d'annoncer à la veille des élections que grâce à l'acquisition de millions de vaccins, le peuple israéliens pourra fêter Pessah' (La Pâques juive) en famille et sans autres restrictions.

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres.

Voici la situation actualisée du Corona:


Premier vaccin: 4.805.320

Second vaccin: 3.489.690

Vaccins du jour: 73.829

Contaminé ce jour: 3.332 (4,9%)

Malades graves: 704 dont 226 sous respirateur

Le tout sur une population d'environ 9 millions d'habitants

Seuls les pays qui ont fermé rapidement leurs frontières ont pu se transformer en "île verte" et limiter la diffusion du virus. 

En théorie, Israël aurait pu se transformer en île verte puisque les frontières avec les pays arabes voisins (Liban, Syrie) sont fermées ou ouvertes aves parcimonie (Egypte, Jordanie).

Mais il y a deux entrées qui posent problème: L'aéroport et la Palestine.


Carricature sur le virus entrant de Palestine en Israël: "OUVERT"

Si la voie aérienne a été rapidement fermée au début de l'année 2020, le tourisme a repris en été et surtout en fin d'année lorsque les accords de normalisation avec des pays arabes ont été signés.

Surfant sur cet évènement Natanyaou a encouragé les Israéliens a visiter les Emirats sans restrictions ni contrôle alors qu'il était clair que le virus et ses mutants anglais ou africains y sévissaient.

Environ 80.000 Israéliens se sont lancé à l'assaut de pays qui jusque la leur étaient interdits. 

Les conséquences ne se sont pas faites attendre: La mortalité a explosé en janvier 2021 avec environ 1.500 décès soit autant que sur les six derniers mois de l'année 2020.

Face à cette exploitation politique irresponsable, l'opposition a crié au scandale sanitaire, ce qui aurait valu en France de multiples plaintes pénales.

Prenant alors à contre-courant le taureau par les cornes, le gouvernement a fermé hermétiquement l'aéroport bloquant les touristes israéliens à Dubaï et les prenant au piège.

Nombreux étaient les Israéliens dans le monde entier en attente d'une possibilité de retour. 

Puis début février une commission spéciale a été mise en place pour délivrer parcimonieusement les autorisations d'entrée ou de sortie dans les seuls cas d'urgence.

Cette limitation du droit élémentaire d'aller et de venir est venu renforcer un autre droit fondamental: Le droit de vote.

Or il est apparu que les personnes autorisées à entrer en Israël comptaient pour 90 % des juifs orthodoxes lesquels sont autant d'électeurs patentés de Bibi.

La presse s'est saisie de ce passe-droit et un recours à été introduit devant la haute cour de justice. Le gouvernement craignant un désaveu a aussitôt changé son fusil d'épaule pour supprimer cette commission et autoriser tous les Israéliens à revenir au pays avant les élections.

A partir de dimanche, la voie aérienne sera ouverte mais aux seuls Israéliens, le tourisme international ce sera pour plus tard. Allez savoir quand !! 

Seules les personnes vaccinées et munie de leur "carte verte" seront dispensées de quarantaine. Pour les autres, ce sera soit l'enfermement en hôtel sécurisé, soit le bracelet électronique ou encore une application mise au point par la police qui permet de localiser la personne.

Mais cette décision a été prise contre l'avis du corps médical et du ministre de la santé lesquels craignent une intrusion de variants dont on ne connait pas actuellement leur viralité. 

Il s'agirait d'un variant new-yorkais.

Les thuriféraires de "la santé d'abord" lancent des cris d'orfraies et soutiennent  que cette invasion extérieure risque d'anéantir les efforts de vaccination et de confinement: "Tous nos efforts à la poubelle!"

Pourtant la quasi-totalité de la population à risque est vaccinée mais le virus demeure actif notamment au niveau des jeunes et dans les milieux arabes et juifs orthodoxes. L'immunité collective semble nécessiter une vaccination élevée à plus de 80 %.

La question est brûlante quand on constate que 20 % du corps médical et 30 % du corps enseignant rechignent à la vaccination pour des raisons aussi légitimes qu'évasives.

On sait déjà que le passage du confinement au retour à la "normale" implique une prise de risque mais est-il envisageable de s'affranchir de ce saut dans l'inconnu.

La privation de liberté c'est comme l'imposition fiscale: Trop d'impôts tue l'impôt. On ne compte plus les fêtes clandestines, les bars souterrains et la baisse progressive de la garde sanitaire.

Bizarrement le choix ne se fait plus entre santé et économie, mais entre santé et liberté. Et cette fois, le corps médical a perdu la bataille car la liberté c'est la santé, santé mentale, santé émotionnelle face à une maladie que la population doit finir par accepter; comme on accepte la mortalité routière ou celle liée à la cigarette.

Le politique a donc choisi la volonté populaire contre le dictat des médecins. Le pari réside cette fois non pas dans l'éradication du virus avant les élections, mais dans un retour courageux (ou dangereux) vers la liberté. Natanyaou change son fusil d'épaule et déjà la presse le juge comme irresponsable: Y a t-il un pilote dans l'avion ?

Le second écueil réside dans l'entrée quotidienne d'environ 100.000 Palestiniens qui viennent travailler sans avoir bénéficié de la vaccination. 


L'autorité palestinienne n'a pas obtenu de vaccins ce qui démontre que ceux qui les soutiennent se gargarisent de bonnes paroles.

Israël a donc décidé de vacciner ces travailleurs "migrants".

Il est clair que le virus rode et que chaque relâchement  sera suivi d'une nouvelle flambée.

Et devinez qui vient diner la semaine prochaine ?

Natanyaou a invité un certain BOURLA, Albert pour les intimes.



Il ne s'agit pas moins que du PDG de Pfizer, le sauveur, dont la famille juive est originaire de Salonique, ville martyr dont la population a été exterminée par les nazis.

Bibi là encore va s'en faire les gorges chaudes, mais la colère gronde et une pétition demande à BOURLA de reporter son voyage après les élections.

Vous voyez, au pays des merveilles la politique et le virus font bon ménage. 

Pour la bonne bouche que nous prédisent les sondages: 

Le bloc Natanyaou est crédité de 59 sièges et ses opposants de 61 sièges (Liste arabe inclue). Bref, un numéro d'équilibriste.

Mais le sort des alliances demeure figé et nul ne sait comment une coalition majoritaire pourra être constituée à droite comme à gauche.

Benny Gans, le co-premier ministre en second attend son heure. Si les élections ne dégagent pas une coalition, il sera nommé premier ministre de rotation en lieu et place de Natanyaou en novembre prochain jusqu'aux élections cinquième du nom ou plus si affinité.

Scénario totalement inédit!!

Le général de Gaulle doit se réjouir, lui qui avait réformé la France en 1958 grâce à la constitution de la cinquième république mettant en place un régime présidentiel. Et qui tient toujours!!

N'a-t-il pas dit dans une conférence de presse le 27 novembre 1967 au sujet des juifs : "Peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur".

Il est vrai que ces propos faisaient suite à la victoire écrasante de la guerre dite "des six jours" contre les armées arabes.

La sortie du tunnel est à venir. Le dominer sera une autre affaire.

Imaginez la situation dans le reste du monde surtout dans les pays économiquement faibles. Il sera impossible de leur ouvrir les frontières.

Le tourisme de masse n'est pas pour demain. Et chacun de redécouvrir les beautés de son pays. C'est un mal pour un bien.



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