Lettre 98 Le Mossad frappe en Iran
A l'heure où Biden tente d'amener l'Iran à la table des négociations à Vienne pour l'empêcher d'acquérir l'arme atomique, le ton monte entre l'Iran et Israël.
Serait-on à la veille d'un conflit armé ?
On se souvient que l'accord signé en 2015 sous les bons auspices d'Obama souffrait de trous dans la raquette puisque l'Iran progressait à pas feutrés dans son programme nucléaire.
Trump l'avait dénoncé au grand dam des européens lesquels, l'Allemagne et la France en tête avaient commencé à y développer des relations commerciales et militaient pour son maintien.
De lourdes sanctions avaient été décrétées par Trump dont un embargo sur les ventes de pétrole, principales ressources financières du pays.
Mais l'Iran n'avait pas cessé son programme nucléaire mais au contraire, tentait par tous moyens de progresser vers l'acquisition de la bombe atomique.
L'Iran refuse de reprendre les négociations et exige comme préalable la levée totale des sanctions alors que Biden veut procéder par "petits pas".
A ce même instant, Téhéran annonce la mise en service de 164 nouvelles centrifugeuses de nouvelle génération, coup de poker menteur mettant les USA au pied du mur.
Israël a pris position contre la reprise des négociations tendant à ressusciter un accord qui n'a jamais été respecté et dont le contrôle est impossible au pays de la révolution islamique.
Pendant que l'Occident parlemente, le Mossad agit.
Il faut bien comprendre qu'un Iran nucléaire ne constitue un danger véritable que pour les pays du golfe persique et au premier plan, Israël.
L'enjeu est simple: Le retour de l'Iran sur l'échiquier oriental avec l'arme absolue comme joker et pour conséquence l'impossibilité de s'opposer à ses velléités hégémoniques.
Bien malin qui pourrait prédire les conséquence de cet enjeu.
La lutte d'Israël pour entraver la marche de l'Iran vers le club très fermé des pays détenant la bombe atomique est digne des scénarios les plus osés de James Bond.
Les premières centrifugeuses de type IR-1 d'origine pakistanaise étaient anciennes. En 2009, elles ont cessé de fonctionner. Après examen, il s'est avéré que les services secrets israéliens et américains les avaient endommagées par le biais d'une attaque cybernétique.
Depuis lors, l'Iran a a mis ses installations à l'abri en les enterrant profondément et en renforçant la protection informatique.
Le Mossad a trouvé d'autres axes d'intervention.
En novembre 2000, l'un des ténors du programme nucléaire iranien, le scientifique Mohsen Fakhrizadeh, a été abattu en pleine rue de Téhéran.
Cette élimination ciblée fait suite à une longue liste d'attentats attribués au Mossad.
"Entre 2010 et 2012, les agents israéliens ont été soupçonnés d'avoir liquidé plusieurs ingénieurs, alors que l'inquiétude grandissait sur des activités nucléaires clandestines. Le 10 janvier 2012, l'ingénieur en chimie Mostafa Ahmadi Roshan, directeur adjoint pour les affaires commerciales de la centrale nucléaire de Natanz, principal site d'enrichissement d'uranium du pays, périssait dans l'explosion d'une bombe magnétique placée par un motard sur sa voiture, alors qu'il circulait dans l'est de Téhéran. Le 12 janvier 2010, le physicien nucléaire Massoud Ali Mohammadi décédait après l'explosion d'une moto piégée devant son domicile à Téhéran. Le 29 novembre de la même année, Majid Shahriari, fondateur de la Société nucléaire d'Iran et chargé d'« un des grands projets de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique », était tué à Téhéran par l'explosion d'une bombe placée contre sa voiture à l'aide d'un aimant." (Source: Le Figaro International)
Natanyaou présente les archives volés aux Iraniens
En avril 2018 le Mossad avait pénétré dans un entrepôt secret et avait subtilisé 500 kg de documents constituant les archives du programme nucléaire iranien. Israël prouvait ainsi à la face du monde que l'Iran mentait sur ses intentions véritables.
Début juillet 2020, une usine d'assemblage de centrifugeuses perfectionnées située à Natanz avait été gravement endommagée par une mystérieuse explosion. Les autorités ont conclu à un "sabotage d'origine terroriste" sans autre commentaire.
Et pendant qu'on négocie à Vienne, le président Hassan Rohani a inauguré samedi la nouvelle usine d'assemblage de 164 centrifugeuses de type IR-6 et IR-9 capables d'enrichir l'uranium à haute densité à vitesse accélérée x 50 par rapport aux anciennes.
Deux jours plus tard, l'Iran dénonce une attaque de "piratage nucléaire" au terme duquel, les installations électriques auraient été détruites mais on sait déjà que le site de Natanz a été endommagé gravement, certainement par explosion de sorte qu'il est hors service pour une longue période.
L'Iran attribue cette attaque au Mossad et promet une vengeance proportionnée, mais Israël, selon son habitude, refusera d'en reconnaitre la paternité.
On a franchi un point de non-retour, tant il est évident qu'Israël fera usage de la force .
Jusqu'à présent, l'Iran et Israël se livraient à divers actes de piraterie maritime sans conséquence , chacun prenant soin de ne pas couler les navires et sans causer de victimes.
En février dernier, Israël a accusé l'Iran d'être à l'origine de l'explosion survenue à bord du cargo marchand « Helios-Ray » navigant dans le golfe persique, appartenant à un homme d'affaires israélien.
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