Lettre 99 Israël Start Up Nation

 

L'énigme qui hante les pays développés: 

Comment Israël est parvenue au rang de Start Up Nation ?



L'expression célèbre "En France on n'a pas de pétrole, mais on a des idées" a fait florès en Israël.

Le pays n'a ni pétrole ni richesses naturelles (Du gaz depuis peu) mais une volonté de survie ancrée dans ses gênes.

Ici, "innovation" n'est pas un vain mot.

Peu de terres cultivables, donc il est impératif d'augmenter le rendement. Peu d'eau donc une irrigation rentabilisée avec l'invention du "goutte à goutte". 

Terre convoitée et en guerre perpétuelle depuis un siècle, la technologie de pointe est devenue la clé de la survie.

En cas de guerre, la peur n'évite pas le danger mais elle pousse à la créativité par instinct de survie.

Mais la volonté suffit-elle ?

Les outils: Le Technion et le programme Yozma

Le Technion sur les hauteurs de Haïfa

Fondée en 1912 cette célèbre école publique est centrée sur la recherche technologique. Elle est classée comme la meilleure université du Moyen-Orient. Elle a formé des milliers d'ingénieurs  dont plusieurs titulaires de prix Nobel.

Bel outil, et alors ? A la question posée à un ingénieur du cru a donné cette réponse surprenante:

"Quand vous vous posez cette question, vous en venez en fin de compte à vous demander : pourquoi n’avons-nous (les juifs) pas disparu de l’histoire ? On aurait certainement dû. Mais je crois que c’est précisément ça, quand vous avez une telle histoire (avoir été chassé, persécuté et tué), vous développez en fin de compte ces facultés. Cela aiguise votre intelligence, vous développez aussi une capacité aiguë à anticiper de nouvelles opportunités, à résoudre les problèmes. Vous développez un sens de l’astuce."

A l'ère de la haute technologie, point de salut hors de la Silicone Valley. Mais Israël a refusé cette dépendance.

Le monde des "start up" ne se décrète pas. 

Le programme YOZMA (Création) comme nerf de la guerre de l'innovation.

Entre 1993 et 1998, le gouvernement a proposé de fournir 40% de l'argent offert par les investisseurs privés dans des fonds combinés, soutenant plus de 40 entreprises. Les fonds publics apportés par l'état sont passés de 100 millions de dollars en 1993 à 250 millions de dollars en 1996, et le projet est considéré comme un rare exemple de réussite du capital-risque du gouvernement.

Grace à ce concours, plusieurs sociétés de logiciels à succès émergent en Israël, notamment : Amdocs (établie en 1982 sous le nom d’Aurec Information), Cimatron (établie en 1982), Magic Software Enterprises (établie en 1983), Comverse (établie en 1983 sous le nom d’Efrat Future Technologies), Aladdin Knowledge Systems (établie en 1985), NICE Systems (établie en 1986), Mercury Interactive (établie en 1989) et Check Point (établie en 1993).

L'intervention de l'état a certainement instauré la confiance des investisseurs. Mais c'est la culture du risque, de la libre entreprise et le rôle de l'armée avec un service militaire long mais formateur dans la discipline et l'excellence qui ont été le catalyseur de la réussite.

L'insularité d'Israël pousse à l'internationalisation. Ici l'étranger est perçu comme un partenaire avec qui on peut apprendre et se développer et non comme un concurrent.

Les chiffres sont édifiants:

* 7 000 start-ups ont levé le montant record de 9 Mds USD en 2019 (contre près de 3 Mds USD en 2010) dans le cadre de 1 100 transactions. Les exits (rachats, introductions en bourse) se sont élevés à 21,7 Mds USD en 2019 (contre 2,6 Mds USD en 2010) pour 138 opérations.

* Une trentaine de licornes (dont 12 qui ont vu le jour en 2019), ainsi qu’une vingtaine d’entreprises dont la valeur oscille entre 500 M USD et 900 M USD.

* La cybersécurité (où il concentrerait 20% des investissements mondiaux), l’intelligence artificielle (technologies transverses à l’ensemble des secteurs d’application), la mobilité intelligente, la santé numérique, l’agrotech/foodtech et la fintech.

Sixième dans le Bloomberg Innovation Index, dixième le Global Innovation Index, premier pays au monde en nombre de start-ups par habitant, l’écosystème israélien se caractérise par une densité unique : 809 USD par habitant ont été investis dans les start-ups en Israël en 2018 contre 302 USD aux États-Unis, 58 USD en Chine et 41 USD en Europe.

Israël compte 300 accélérateurs, 200 fonds de capitaux risques et 350 centres de R&D appartenant à des multinationales. 

L’investissement privé et étranger (en particulier américain) y est abondant. Près de 90% des capitaux investis dans les start-ups israéliennes proviennent de l’étranger.

Si le secteur de la high-tech représente plus de 45% des exportations de biens et services, il ne contribue qu’à 9% des emplois et à environ 13% du PIB. Fort de sa productivité bien supérieure à celle des industries traditionnelles, le secteur offre des rémunérations très élevées (plus de 22 000 NIS par mois (6 000 USD), soit deux fois plus que le salaire moyen global), et contribue à l’exacerbation des inégalités. Ces entreprises sont essentiellement implantées à Tel Aviv ou dans un rayon de 20 km aux alentours (77%). 

L'armée israélienne "TSAHAL" n'est pas en reste et apporte sa part d'innovations révolutionnaires dans le secteur de l'armement. 

En voici 10 exemples pour les férus d'art de la guerre.


1. Le système de défense aérienne «Dôme de Fer»

Depuis de nombreuses années, des roquettes ont été lancées sur Israël depuis la bande de Gaza. En conséquence, un système de défense aérienne appelé «Dôme de Fer» a été déployé dans le sud d'Israël en 2011. L'objectif de ce système est de protéger les civils israéliens de cette menace constante en interceptant les roquettes.

Précision, vitesse et capacité sont les trois adjectifs qui décrivent le «Dôme de Fer». Avec une portée allant jusqu'à 70 km, il a été capable d'intercepter 692 roquettes durant l'Opération Bordure Protectrice. De plus, en novembre 2012, durant l'opération Pilier de Défense, 421 missiles ont été interceptés en seulement 8 jours, un nombre record.

Comment marche le système “Dôme de fer” ? Dès qu'une roquette est lancée par l'ennemi, le radar détecte et suit sa trajectoire, puis tire immédiatement un missile pour intercepter et neutraliser la roquette ennemie avant qu'elle ne cause des dommages aux civils ou des dommages matériels.Le système «Trophée»

2. Le système «Trophée»

Vous pensez qu'un char est un véhicule invincible ? Ce n'est pas le cas. Les missiles antichar sont capables d'endommager les chars d’assaut de manière irréparable. Le système «Trophée» a donc été établi pour contrecarrer cette menace.

Le système de détection «Trophée» crée un bouclier de protection à 360 degrés autour du char d’assaut. Quand un ennemi lance un missile contre un char équipé d'un «Trophée», le système détecte et neutralise instantanément la menace en tirant un missile qui lui est propre pour faire exploser le missile ennemi.

3. Le F-16I Soufa

Qu’y a-t-il de si spécial à dire au sujet d’un simple F-16 ? Certes, les aviations de la moitié des pays du monde occidental l’utilisent aussi. Oui, mais cet avion n’est pas un F-16 ordinaire. Il s’agit du F-16 I «Soufa».  « I » pour Israël car cet avion a été intégralement modifié et adapté au besoin spécifique de l’armée de l’air israélienne. Pour rendre le travail des pilotes aussi facile et efficace que possible, le F-16 I a été équipé des meilleurs systèmes d’armement, d’un système de radar conçu spécialement pour lui et d’un système unique de casque pour son pilote lui permettant de tirer sur l’ennemi par un signal oculaire. Il n’est pas étonnant que l’on ait attribué le surnom  «Soufa» à cet avion qui signifie «Tempête» en hébreu.

4. Le char “Merkava IV”

À première vue, le «Merkava IV» est indiscernable de n'importe quel autre char, mais parfois les regards sont trompeurs. Actuellement, le "Merkava IV" comprend un système amélioré de contrôle du tir capable de se défendre contre les attaques d'hélicoptères, un système numérique de gestion du terrain et un système de repérage sans précédent sur les terrains les plus difficiles. Il n'est pas surprenant qu'il soit considéré comme l'un des meilleurs chars du monde.

5. Les drones, les yeux de Tsahal

Les “véhicules aériens sans pilote” (Unmanned Aerial Vehicle en anglais), aussi appelés drones, opèrent sur terre et en mer et sont devenus un outil indispensable pour contrôler les activités de l'ennemi. Leur principal avantage est qu'ils permettent de voir sans être vu. Ces robots sont contrôlés à distance par des soldats depuis un endroit sûr. Le "Eitan", par exemple, a une envergure de 26 mètres, semblable à celle du Boeing 737. Ce drone est capable d'effectuer des missions à longue distance et a une durée de vie de 36 heures dans les airs sans interruption. Le "Eitan" peut résister à toutes les conditions météorologiques, est équipé d'un système de dégivrage automatique, d'un système de décollage et d'atterrissage et peut être intégré à de nombreux capteurs.

6. Le “Skylark I-LE”

Le “Skylark I-LE” est un drone pratiquement indétectable dû au fait qu’il soit petit et léger. Il est suffisamment léger pour être transporté par une seule personne et peut être configuré en moins de 8 minutes. Le Skylark peut gérer 3 heures de vol avec une vidéo en direct de jour et de nuit et peu importe les conditions météorologiques. Aussi silencieux qu’une souris et à la vue comparable à celle d’un aigle, le Skylark se déploie et reprend rapidement sa forme d’origine.

7. Le “Tzefa Shirion”

Comment déminer un terrain efficacement? Avez-vous entendu parler du Tzefa Shirion ? Imaginez une chaîne de 120 mètres de long, puis attachez cette chaîne à un missile. Lorsque ce dernier est tiré dans les airs, la chaîne se détend et part avec le missile. Une fois la chaîne totalement déroulée, le missile tombe à terre, explose et détruit ainsi toutes les mines autour. Résultat : un chemin de 120 mètres de long sur 6 à 8 mètre de large où les troupes peuvent maintenant passer en toute sécurité.

8. Le système “EyeBall”

Imaginez qu’un terroriste se cache dans un bâtiment. Les soldats qui viennent l’arrêter ne savent pas à quel endroit de l’immeuble il se trouve et s’il est seul.  Un des soldats lance une petite boule noire à l’intérieur du bâtiment. Après quelques secondes, la boule se stabilise et transmet une vue à 360 degrés de la salle aux soldats restés à l’extérieur. Ils peuvent maintenant voir et entendre tout ce qui se passe à l’intérieur et avoir toutes les informations nécessaires pour entrer dans la maison en toute sécurité et arrêter le terroriste avec succès. Un petit peu plus grande qu’une balle de tennis et équipée d’une caméra infrarouge, le «EyeBall» améliore la performance des soldats.

9. The “Namer”

Le "Namer", également appelé Léopard, est un véhicule de combat d'infanterie lourdement blindé qui dispose d'un système avancé qui protège le véhicule et les soldats à l'intérieur. Il comprend le célèbre système de défense antimissile “Trophée” capable d'intercepter des roquettes antichars. Au sein du Namer se trouvent trois soldats importants: le commandant, le conducteur et l'opérateur d'armes.

10. Spike

Le "Spike" est un lance-roquettes qui a été développé spécifiquement pour les besoins de Tsahal. Le nouveau modèle dispose d'une réduction de poids de 40% par rapport au précédent. Le "Spike" peut être transporté rapidement et facilement, peut être porté à l’épaule et peut atteindre des structures précises à des centaines de mètres. Il est le premier de son genre avec des caractéristiques uniques et est le mieux équipé pour les opérations terrestres.

SOURCES: Site officiel de Tsahal

https://www.idf.il/fr/minisites/d%C3%A9fense-et-s%C3%A9curit%C3%A9/

Comme disait la mère de Napoléon avec son fort accent corse: "Pourvou que ça douré"





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