Lettre 108 Iran puissance nucléaire ? Niet !!

 L'Iran veut à tous prix se doter de l'arme atomique au grand dam des occidentaux lesquels pensent naïvement pouvoir l'éviter par le biais d'accords négociés.

Biden tente de raviver l'accord de 2015

Mais il est quasi certain que ce pays n'a jamais été aussi près de l'obtenir. (Pardon pour cette lapalissade).

Israël n'est pas partie à cette négociation de Vienne mais tente de peser de tout son poids pour éviter la levée des sanctions.

Si l'Iran a signé le traité de non-prolifération nucléaire du 1er juillet 1968, de l'eau a coulé depuis sous les ponts du Karoun.

Dès la révolution iranienne et la gouvernance des ayatollahs, le programme nucléaire à fin civile a été renforcé et une centrale atomique secrète construite à Natanz aux fins d'enrichissement de l'uranium.

Depuis l'an 2000, l'Iran a clairement annoncé sa volonté d'entrer dans le cercle très fermé des puissances nucléaires.

Depuis lors, elle s'est équipée des moyens pour enrichir l'uranium. 

Où en est-on 20 ans après ?

Pour construire une bombe atomique il faut plusieurs éléments:

* Des ingénieurs compétents

* Des centrifugeuses pour enrichir l'uranium à haut degré (90%)

* Des missiles balistiques capables de la porter


C'est ici qu'intervient le Mossad pour mettre le projet en échec.

Pour ce qui concerne les ingénieurs, on sait que pas moins de cinq éliminations ciblées ont eu lieu contre des scientifiques impliqués dans le programme nucléaire.

La dernière en 2020 contre Mohsen Fakhrizadeh Mahabadi, considéré par Israël comme le "cerveau".

En février 2021, le ministre iranien des Renseignements Mahmoud Alavi déclare qu'Israël a bénéficié de la complicité d'un membre des forces armées iraniennes pour les préparatifs de l'attentat. (Source: L'Orient-Le Jour

Pour les centrifugeuses, on sait qu'elles ont été sabotées à l'intérieur du centre nucléaire de Natanz il y a un an lors d'une explosion non-accidentelle là encore attribuée au Mossad.


Centrifugeuses d'uranium à Natanz

C'est donc une guerre ouverte entre Israël et l'Iran avec des complicités intérieures voire extérieures que l'on peut imaginer.

Last but not least, l'usine iranienne TESA où sont elles-mêmes fabriquées ces centrifugeuses près de Téhéran vient d'être attaquée.

L'Iran, une fois n'est pas coutume, n'a pas encore pointé Israël du doigt, laquelle s'empresse de garder son silence traditionnel.

Ce site figurait sur la liste des cibles israéliennes transmise en son temps au président Trump.

Et il est notoire que seul le Mossad dispose des moyens d'action pour agir au cœur de l'Iran.

L'attaque a été perpétrée au moyen d'un drone et son organisation a nécessité un temps de préparation de plusieurs mois, et devait certainement intervenir du temps où Trump et Netanyahou étaient encore au pouvoir. Ce dernier aurait-il retardé l'opération ?

L'ordre de bombardement a été donné par le nouveau premier ministre Bennett, ce qui en dit long sur son intention de poursuivre cette guerre ciblée contre le programme nucléaire iranien.

Reste à savoir si Biden a avalisé cette attaque voire s'il en a été prévenu, alors que son gouvernement tente de décrocher un accord de l'Iran pour un "retour vers le futur".

Le risque est de taille car ces interventions multiples et répétées en territoire ennemi risque d'engendrer des représailles proportionnées ou non.

D'autre part, il est bien évident qu'après la signature d'un accord avec l'Iran, les USA seront pieds et mains liées et ne pourront plus intervenir militairement contre l'Iran même s'il s'avère que cet accord est transgressé.

On peut aussi supposer que les USA et Israël agissent de concert, l'un par la voie diplomatique, l'autre par la force.

Sources: Journal Yediiot Aharonot du (25/06/2021)

Le message de Bennett est clair: "Nous n'hésiterons pas à agir en cas de besoin"

D'aucuns s'interrogent sur le danger réel que présente un Iran nucléaire.

La réponse dépend de l'endroit d'où l'on se trouve.

Les Européens des années 1960/70 en pleine guerre froide tremblaient face à la menace de l'URSS malgré le parapluie atomique fourni par les USA au sein de l'OTAN.


Missile nucléaire russe sur la Place Blanche

La dissuasion nucléaire est une arme redoutable aux mains d'extrémistes qui ne s'embarrassent pas de principes moraux.

Les pluies de missiles qui tombent sur Israël depuis Gaza en sont une illustration.

Les dernières élections présidentielles ont porté au pouvoir Ebrahim Raïssi, ultra-conservateur religieux désigné par les opposants en exil sous le vocable "Le bourreau" pour avoir siégé au tribunal révolutionnaire et condamné à mort 25.000 opposants au régime. 

Il figure sur la liste noire des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour "complicité de graves violations des droits humains". (Sources: France 24 du 19/06/2021)

Ce serait  sous ses fourches caudines que l'Europe et les USA devraient passer pour tenter de faire revenir l'Iran au ban des nations.

Le ridicule ne tue pas.



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