Lettre 110 Quatrième vague en Israël

Le modèle israélien battrait-il de l'aile?

Au mois d'avril, toutes les restrictions ont été levées et la pandémie semblait déjà derrière nous. Plus de masque, presque tous vaccinés, bref le retour à la normale.

Et brutalement le variant Delta a mis du sable dans les rouages. Il serait rentré par la seule porte possible: l'aéroport Ben Gourion. 

Pourtant l'ouverture au tourisme de masse avait été repoussée par le nouveau gouvernement et seuls les Israéliens pouvaient voler avec des contrôles très stricts par test PCR avant de monter dans l'avion et à l'atterrissage.

Au surplus de nombreuses destinations ont été déclarées interdites. 

Ca n'a pas suffit. L'épidémie repart de plus belle.

On recense ce jour 4725 nouveaux cas de contamination, 447 malades en situation grave et 71 sous respirateur. C'est peu, mais le chiffre a doublé en 8 jours et déjà il pourrait être question d'un confinement dès le premier septembre, rentrée des classes oblige.



Le pass sanitaire qui avait été relégué aux oubliettes est à nouveau en vigueur et comme en France se pose la question de l'immunité collective.

Le professeur Eren SEGAL chercheur à l'institut Weizman apporte une réponse éclairée à cette inconnue dans une interview publiée dans un journal israélien. 


Selon lui, les prochains jours vont nous éclairer sur l'efficacité des mesures prises. 

"Si le nombre de malades graves continue à doubler en huit jours, on ira certainement vers des mesures plus drastiques voire un confinement.

Mais l'augmentation des contaminations tend également vers une meilleure immunité collective en parallèle à la vaccination.

L'efficacité d'un nouveau confinement est dépendant de la discipline collective laquelle a été exemplaire lors des deux premiers confinements. Lors du troisième confinement, la population a montré un certain relâchement mais l'efficacité a été sauvée par le démarrage de la vaccination.

Le virus ne circulait plus et on pensait effectivement en être débarrassé mais le variant Delta a tout remis en cause.

La mesure urgente consiste à vacciner le1,1 million de personnes majeures récalcitrantes. On ne s'est pas suffisamment investis pour les persuader et les amener à la vaccination.

Nous n'avons pas suffisamment de renseignements sur les motifs qui les amènent à hésiter ou refuser. Les opposants par idéologie sont peu nombreux mais font beaucoup de bruit.

Pour les autres, nous n'avons pas fait assez d'efforts de persuasion par voie personnelle par exemple en leur fixant un rendez-vous d'office.

Il est vrai que des vaccinés sont affectés par la maladie, mais dans une moindre importance et de façon plus légère.

Le vaccin montre son efficacité et il faut généraliser la troisième dose. Mais je demeure pessimiste sur les chances d'amener à raison les réticents."

Le gouvernement a décidé d'administrer la troisième dose au plus de 60 ans  depuis le début du mois et au plus de 40 ans depuis dimanche.

Mais il semble que la nécessité de cette troisième  dose fasse question dans la population.

Interrogé sur la possible disparition du virus le professeur Eren SEGAL demeure circonspect.

" Le virus peut disparaitre sous quelques semaines ou se muter en nouveau variant. Dans cette hypothèse, il faudra habituer la population a se vacciner régulièrement et vivre avec le virus.

Un médicament serait le bienvenu, mais il faut avant tout se prémunir de la maladie par la vaccination.

Israël demeure le pays d'avant-garde sur la vaccination et les études d'efficacité que nous entreprenons. Les résultats du troisième vaccin seront utiles pour l'ensemble du monde.

Grace aux test rapides il sera possible de se prémunir plus facilement du virus et éviter ainsi sa propagation et un confinement".

"Pour ce qui concerne l'aéroport, les flux actuels sont mineurs et les contrôles permettent de limiter les risques."

(Sources: Yediot haharonot)

En résumé, vaccination, vaccination, vaccination....point de salut sans vaccination.

Mais on a bien compris que l'immunité collective ne pourra s'acquérir que par la contamination des non-vaccinés, donc dans un temps égal à celui que met le fut du canon à refroidir.

Il apparait que l'ampleur de la vaccination dépend de la confiance que la population accorde à son corps médical et ses politiciens.

En Israël, les secteurs arabe et bédoin sont en situation de défiance et atteignent le pourcentage le plus faible.

Une étude mondiale démontre qu'un Français sur trois estime que le vaccin est dangereux et 20% qu'il n'est pas efficace ce qui fait de la France le pays le plus sceptique du monde. 55 % des personnes interrogées pensent que la science et les technologies vont amener à des suppressions d'emplois dans leur région.

Vous avez dit confiance ?!

Nos hommes politiques ne sont pas exempts de critiques à ce sujet et le fait que le président MACRON s'investisse en VRP Provax ne va guère rassurer les refuzniks.

Plus de la moitié des Français ne va plus voter et ce sont précisément ceux-là qui ne se vaccinent pas.

Quant aux scientifiques il faut bien avouer que les  les plus éclairés nous donnent l'impression d'être dans un brouillard opaque digne d'une boule de cristal.

Au début il y avait le confinement.

Puis il y eut le vaccin.

Alors haro sur le baudet à qui s'y refuse.

La Corona a de bons alliés, donc comme dit populairement, on n'est pas sorti de l'auberge.

  

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