Lettre 111 Opération Murailles et tour
En 1936 précisément lors de l'accession d'Hitler au pouvoir, des troubles éclatèrent en Palestine mandataire dus au soulèvement des populations arabes qui voulaient s'opposer à l'immigration massive de juifs d'Europe fuyant le régime nazi.
Leur chef spirituel est Amin Al-Husseini grand mufti de Jérusalem.
Mohammed Amin al-Husseini (1895-1974), Grand Mufti de Jérusalem est la figure centrale du nationalisme palestinien des années 1920 à la fin des années 1940. En 1936, il devient président du haut Comité arabe. Son combat nationaliste se fonde sur un antijudaïsme musulman, tout en puisant largement dans une rhétorique antisémite européenne.
Le gouvernement de sa majesté tenta de rétablir l'ordre en répondant favorablement aux exigences arabes interdisant toute nouvelle implantation juive.
Alors qu'en 1917, après l'effondrement de l'empire ottoman, les Britanniques ont accepté de favoriser le retour des juifs dans leur terre ancestrale et la création corrélative d'un "foyer national juif ", dès 1922, ils appliquèrent une politique de limitation de l'immigration par la publication du "livre blanc".
Les autorisations d'entrée accordées étaient très insuffisantes face à l'afflux migratoire de sorte qu'une immigration illégale s'est largement développée.
Les émeutes qui se dérouleront de 1936 à 1939 et l'interdiction britannique rendront difficile toute édification de nouveaux kibboutzim lesquels avaient pour vocation notamment d'intégrer les nouveaux arrivants.
L'armée britannique veillait au grain et détruisait systématiquement toute implantation qui n'avait pas reçu d'autorisation.
Les organisations juives durent donc trouver une solution pour poursuivre le développement et accueillir les flux migratoires.
Ils exploitèrent une règle ottomane ancienne toujours en vigueur selon laquelle tout édifice couvert d'une toiture ne pouvait être détruit.
C'est ainsi qu'est née l'opération "Murailles et tour" laquelle devait permettre de contourner les interdictions de la puissance mandataire.
Mais ceci supposait qu'en un temps record des bâtiments soient implantés avant que l'armée britannique n'intervienne et que les occupants puissent se défendre contre les bandes armées arabes locales.
L'opération devait être planifiée par avance en étroite collaboration avec les kibboutzim voisins lesquels se répartissaient le travail.
Au jour dit, dès 3 h 00 du matin des camions chargés de matériels affluaient vers le site dont les terrains avaient été préalablement acquis par les organisations sionistes, tandis qu'une centaine d'ouvriers arrivaient en autobus.
Rapidement les baraquements en bois préfabriqués étaient montés et une tour de guet placé au milieu.
Une clôture de grillage barbelé entourait l'implantation et des tentes devaient servir au logement provisoire des premiers fondateurs de ce qui devait devenir un kibboutz.
L'opération devait s'achever au cours de la journée avant que les britanniques avertis ne puissent ordonner la destruction.
La nuit suivante il était fréquent que les bandes arabes se livrent à une attaque en règle, raison pour laquelle une équipe de gardiens entrainés de la Haganah (Armée secrète prédécesseur de Tsahal) restaient à demeure pour défendre ce bastion.
Rapidement les terres arides étaient amandées et les premières récoltes engrangées. Une étable était construite.
C'est ainsi qu'en trois ans, 52 kibboutzim vont être érigées généralement dans des zones rurales éloignées des grandes villes.
L'idée était d'occuper le terrain en vue de faire bouger les frontières pour la création d'un état juif aussi large que possible puisque l'idée de la partition en deux états était en gestation.
L'élan international pour la création d'un état juif refuge était né en réponse aux pogroms antisémites; mais ce n'est qu'après la Shoah et l'extermination massive des juifs que la légitimité d'un état indépendant sera reconnue.
Dans cette période intermédiaire, les kibboutzim ont joué un rôle prépondérant dans la marche du foyer national juif vers l'état-nation et l'indépendance.
Vous serez peut-être intéressés par l'histoire de la création du kibboutz Hanita et les combats qui ont eu lieu:
https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1977_num_24_2_974
Implantations tour et murailles classées par date :
- Kfar Hittim,
- Tel Amal (maintenant Nir-David),
- Sdé-Nahum,
- Shaar-Hagolan,
- Masada,
- Ginosar,
- Beit Yosef,
- Mishmar Hashlosha,
- Tirat Zvi,
- Moledet (nommé "Bnei Brit" et "Moledet-Bnei Brit" entre 1944-1957),
- Ein HaShofet,
- Ein Gev,
- Maoz Haim,
- Kfar Menahem,
- Sha'ar HaNegev (renommé Kfar Szold avant d’être transféré en Galilée en 1942; site réinvesti en 1944 et nommé Hafetz Haim),
- Tzur Moshe,
- Usha,
- Hanita,
- Shavei Tsion,
- Sde Warburg,
- Ramat Hadar,
- Alonim,
- Ma'ale HaHamisha,
- Tel Yitzhak,
- Beit Yehoshua,
- Ein HaMifratz,
- Ma'ayan Tzvi,
- Sharona,
- Geulim,
- Eilon,
- Neve Eitan,
- Kfar Ruppin,
- Kfar Masaryk,
- Mesilot,
- Dalia,
- Dafna,
- Dan,
- Sde Eliyahu,
- Mahanaïm,
- Shadmot Dvora,
- Shorashim,
- Hazore'im,
- Tel Tzur,
- Kfar Glikson,
- Ma'apilim,
- Mishmar HaYam (maintenant Afek),
- Hamadiyah,
- Kfar Netter,
- Negba,
- Gesher,
- Beit Oren,
- Amir,
Sources: Wikipédia
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