Lettre 113 La grande évasion

 L'occasion fait le larron.

Un évènement totalement inattendu s'est produit le soir de Rosh Hachana, le nouvel an juif.

La tradition juive veut qu'entre les 8 jours qui séparent Rosh Hachana de Yom Kippour, les portes du ciel s'entrouvrent et les prières s'élèvent en ligne directe entre les fidèles et le Juge Suprême. 

C'est précisément ce qui s'est passé dans la prison de haute sécurité du Gilboa où les portes des geôles se sont ouvertes permettant à 6 dangereux terroristes du Jihad Islamique de recouvrer la liberté.


Prison de haute sécurité au pied du mont Gilboa

Dans cette prison sont détenus environ 400 activistes de différentes branches armées, condamnés généralement à la prison à vie pour crimes terroristes.

Une évasion suppose une chaine de défaillances dans les systèmes de sécurité en place.

En l'occurrence, rien n'a fonctionné.

Les six détenus ont pu creuser la dalle de leur cellule sous l'évier, s'introduire dans le vide sanitaire et passer sans encombre sous le mur extérieur pour sortir à l'air libre sous la tour de contrôle demeurée vide à cette heure tardive de la nuit du nouvel an juif.


Passage creusé vers le vide sanitaire

Curieusement, les plans construction de cette prison sont librement consultables sur internet.

Le gardien chargé de la surveillance vidéo des caméras extérieures devait être occupé ailleurs. Aucune alerte n'a donc été déclenchée.

Un taxi circulant à proximité a vu les fuyards prendre la poudre d'escampette et a alerté la police; mais le planton de service n'avait pas le nouveau numéro de téléphone de la prison qui venait d'être changé.

La prison se trouvant à un jet de pierre de la Palestine, les six évadés on disparu soulevant une vague de soutien dans la population palestinienne qui les considère comme des héros.

La série israélienne Fauda ne manquera pas de se servir de cette "Grande Evasion" pour nous délecter du savoir faire du Shabak, service de sécurité intérieur chargé de les retrouver.

La chasse à l'homme déployée par toutes les forces de sécurité, police, armée, gardes frontières, agents infiltrés soulève un fronde en Palestine et risque de causer de graves incidents voire une nouvelle escalade de tirs de missiles et de ballons incendiaires.

En parallèle, l'enquête sur les causes de l'impéritie du corps carcéral démontre que les détenus font la loi dans cette prison par le truchement de leur délégué lequel négocie avec la direction toutes sortes d'aménagements de confort, cantine, cuisine dans les cellules, libre circulation, téléphones cellulaires, télévision, choix des compagnon de cellules.

Bref la vie de château. Et pourquoi? Pour acheter la paix et la calme. 

Mais ce relâchement coupable donne aux détenus un avantage de domination sur le personnel lequel doit se plier au "dictat" sous peine de soulèvements collectifs, feux dans les cellules et agressions diverses contre le personnel.

Car ce ne sont pas de simples détenus de droit commun, mais des activistes et chaque litige interne se répercute à l'extérieur par des actes terroristes contre les populations civiles.

Ce dilemme est insoluble.

Les dirigeants politiques savent que si ces évadés sont repris ou abattus, l'embrasement en Palestine, à Gaza, ou les deux, sera général.

La paix sociale. A tout prix, quoi qu'il en coûte!!

Choisir entre main de fer et gant de velours.

En réalité, si ces détenus ont parfaitement orchestré leur évasion de l'intérieur, il s'avère qu'arrivés à l'air libre, rien n'avait été prévu, ni voiture, ni armes, ni vêtements, ni nourriture.

Pire, n'ayant aucune connaissance des lieux et livrés à eux-mêmes, ils ont pris la mauvaise direction et au lieu de s'orienter vers le sud et franchir facilement la frontière palestinienne, ils ont marché vers le nord à la recherche d'un village arabe.

Ils se sont séparés par groupe de deux.

Après quatre jours de marche sans manger, quatre d'entre eux sont arrivés harassés à Nazareth, ville à majorité arabe distante de 25 km où ils n'ont obtenu aucune aide de la population.

Au contraire leur présence suspecte a été dénoncée aux services de sécurité permettant de les localiser et ils ont arrêtés sans opposer de résistance.


Les deux autres semblent s'être orientés vers Jenine, ville palestinienne proche et la chasse à l'homme se poursuit.
La crainte, c'est que n'ayant rien à perdre, ils s'arment et commettent une attaque terroriste.
Quant à l'autorité palestinienne, elle a annoncé son refus de collaborer avec les forces de police israéliennes.
Mais on sait qu'en coulisses, les services de renseignements ont leurs sources et qu'ils sont liés par des intérêts communs.

Souvenez-vous de Guantanamo.

A tous, le chana tova tikatevou ve tah'temou.

Bonne année 5782 et bon jeun de Kippour





Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Lettre 189 Journal de guerre J+8

Lettre 229 L’UNRWA au service du terrorisme

Lettre 193 Journal de guerre J13+14