Lettre 118 Le gouvernement tient son budget

 La coalition formée par Yaïr Lapid donnait l'image d'un gouvernement hétéroclite dont les jours étaient comptés tant les idéologies étaient opposées.


Bennett et Lapid bras dessus-dessous après le vote

Netanyahou, relégué au rang peu prisé de chef de l'opposition attendait son heure pour faire tomber le gouvernement, dénonçant son penchant antisioniste, gauchiste et pro-arabe.

Il a tiré à boulets rouges sur le premier ministre Bennett dont le parti n'a recueilli que 6 mandats à la Knesset délégitimant son droit à gouverner. 

Des mots durs ont été proférés contre lui (Traitre, menteur ....) relayés par les membres du Likoud. Chant du cygne !!?

L'écueil principal résidait dans le vote du budget des exercices 2021-2022 lequel devait impérativement intervenir avant la date butoir du 14 novembre 2021 sous peine de dissolution automatique de la Knesset et retour aux urnes.

On se souvient que Netanyahou avait tardé à faire voter le budget précisément pour faire tomber son propre gouvernement et provoquer ainsi des élections en avril 2021.

Mal lui en a pris.

Pour torpiller le vote sur le budget, Netanyahou et son parti Likoud ont exercé des pressions exorbitantes sur des députés de la coalition gouvernementale susceptibles de les rallier avec promesse de postes importants dans un futur gouvernement dirigé par le Likoud.

Mais la manipulation a avorté.

Lors du vote qui s'est tenu le 4 novembre on s'attendait à ce qu'il sorte un lapin de son chapeau. 

Mais la coalition a tenu bon et les 61 députés ont voté comme un seul homme ce qui en dit long sur la fidélité de ses membres malgré leurs divergences idéologiques.

Les députés arabes ont tenu parole et font désormais partie du panorama politique.

Après trois années de gouvernance à vue et sans budget, Israël sort de cette impasse avec un gouvernement renforcé et stable.

Yaïr Lapid, l'artisan de cette coalition qu'il a formée en laissant la place de premier ministre à Bennett est assuré de lui succéder par rotation d'ici 18 mois sauf imprévu.

Les embrassades de victoire à la Knesset semblaient sonner la fin de l'ère Bibi lequel demeure englué dans ses procédures pénales qui ne présagent rien de bon pour lui.

Ses lieutenants affutent déjà leur langue pour prétendre à sa succession.

Mais le gouvernement ne s'est pas contenté du vote sur le budget, il a préparé une loi cadre réformant les règles sociétales:

* Augmentation des aides sociales

* Suppression du monopole du rabbinat sur la cacherout et ouverture à la concurrence

* Augmentation de l'âge de la retraite pour les femmes (65 ans au lieu de 62)

* Lutte contre la hausse des prix en facilitant les importations

Jamais un gouvernement n'avait mené de front de telles réformes. 

L'artisan de ces réformes n'est autre que le ministre du budget, Libermann, celui qui a juré de mettre les orthodoxes au pas.


Un ministre de choc, Avigdor Libermann

En politique étrangère, seule l'Europe demeure obsessionnellement propalestinienne prenant le relai des pays arabes lesquels, voire les plus farouches antisionistes (Soudan) nouent désormais des relations de normalisation avec Israël.

La présence de députés arabes dans la coalition gouvernementale n'est certainement pas sans relation avec ce revirement catégorique initié sous l'ère Netanyahou avec le soutien actif de Trump.

Il est vrai que la haute technologie israélienne fait rêver ces pays sous-développés. Les Palestiniens ne sont pas exclus de cette manne.

Israël vient d'accorder 500 autorisations de travail au profit d'ingénieurs palestiniens pour intégrer les start-up israéliennes en manque de main-d'œuvre.

La paix économique devance ici la paix civile.


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