Lettre 119 Un terrorisme ordinaire

Faut-il différencier le terrorisme selon qu'il se produit en France ou en Israël ?

Son idéologie pour légitime qu'elle paraisse aux terroristes et à ceux qui les soutiennent, a-t-elle un fondement différent. 

Autrement dit, comment appréhender le terrorisme, le comprendre et le combattre ?

Regardons y de plus près à la lumière du tout dernier attentat qui s'est produit dimanche au mur des lamentations.

Fahdi Abou Chaiidam âgé de 42 ans, marié et père de quatre enfants était un enseignant résidant à Jérusalem et employé par le ministère israélien de l'éducation.

Le profil du parfait père de famille palestinien normatif à ceci près qu'il était membre influent du Hamas dans sa ville Shouhafat.

Mais il n'avait aucun antécédant à son actif qui aurait pu l'évincer du poste d'enseignant et ne souffrait d'aucune difficulté financière.

Il avait suivi un cursus universitaire à l'université palestinienne d'Abou Diss dont il était sorti avec un master "Religion et Islam", matière qu'il enseignait aux enfants palestiniens de Jérusalem-est.

Fahdi Abou Chaiidam fréquentait assidument la mosquée El Aqsa et encourageait ses élèves à y venir prier.

Les sources palestiniennes nous apprennent qu'il encourageait des jeunes à affronter la police israélienne à l'occasion des troubles qui se produisent régulièrement sur le Mont du Temple.

Il y a quelques jours, son épouse a quitté la Palestine pour rejoindre sa famille en Jordanie. Préméditation ?

Jusque la rien de très exceptionnel.

Pourtant cet homme respectable s'est procuré une arme automatique de type Carlo avec laquelle il mitraillé la foule qui revenait du mur des lamentations.


L'armée est intervenue très rapidement et l'a abattu.

On relève un mort et trois blessés.

Son fils ainé s'est empressé de déclarer: "Gloire au Chaiid, tu as vécu comme un lion et tu es mort en Chaiid comme un lion. Je suis fier de toi".

Tirer à l'arme lourde sur la foule n'est certes pas un acte de bravoure, mais faire dont de sa vie pour une cause, bonne ou mauvaise, certainement aux yeux de son fils. 

La victime est un guide touristique âgé de 26 ans originaire d'Afrique du Sud et qui est "monté" seul en Israël par conviction sioniste.


L'histoire d'Eli David Kay mérite d'être contée.

Il est arrivé en Israël à l'âge de 20 ans et comme tous les jeunes de son âge, a été enrôlé dans Tsahal pour une durée de 30 mois. Il a intégré une unité d'élite chez les parachutistes dont il est sorti avec le grade de lieutenant.

Le Hamas n'a pas encore revendiqué l'attentat terroriste.

On rétorquera certes que les palestiniens vivent sous occupation d'un état qui a pris leur place.

Mais que diable, pourquoi mordre la main qui te nourrit ! Ou faut-il admettre que comble de cynisme, l'enseignant appointé par l'état utilise cet emploi pour enseigner la haine à ses élèves.

Venons en à l'acte lui-même. Tirer dans le tas. Semer la peur mais Jérusalem en a vu d'autres et la vie continue.

En quoi la cause palestinienne en sort elle grandie ?

La réponse se trouve certainement dans la notion de Chaiid, l'exaltation du don de soi, une notion à laquelle la culture judéo-chrétienne est étrangère.

Mécréants que nous sommes pour ne pas être prêts au don ultime de soi pour "la cause".

Les attentats en France sont encore plus mal vécus. On est passé de l'attentat aveugle à l'acte atroce, la décapitation. Comme si la mort ne suffisait pas.

Frapper par la barbarie une société marquée par l'humanisme . Et la liste est longue depuis la bande dite des barbares, ceux-là même qui ont torturé Ilan Halimi pendant trois semaines, mort dans des souffrances inhumaines.

Les réponses telles que "Vous n'aurez pas notre haine" ou l'allumage des bougies avec marches blanches semblent montrer si nécessaire combien la France est désarmée.

Terrorisme vient de terreur n'est-il pas ?

Et les Polonais l'ont bien compris, eux qui ferment leur frontières en même temps que celles de l'Europe.


Sacrifier la vie d'un homme pour servir la cause ou sacrifier une foule d'innocents dont la vie ou les souffrances comptent pour du beurre, c'est une autre forme de terrorisme.

En Europe, le terrorisme frappe la où ça fait mal, au talon d'Achille, dans la négation de l'humanité. 

En Israël, le terrorisme frappe comme il peut; aveuglément mais sans véritable impact sur la détermination d'un peuple habité par une vision messianique.

La vision est donc différente. Ici c'est la guerre, là-bas c'est la contrition car la guerre est ailleurs et certainement pas dans les esprits.

Ce qu'on voit d'ici on ne le voit pas de là-bas.

        

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