Lettre 124 Pas de prison pour Netanyahu

 Alors que dans le procès pénal l'accusation marque des points grâce à l'audition de témoins essentiels, contre toute attente le procureur général de l'état propose au staff d'avocats de la défense un accord surprenant: Le retrait de Netanyahu de la vie politique pendant 7 ans contre une sanction pénale légère.



Avishaï Mandelblit, l'homme choisi par Netanyahu pour occuper ce poste hyper sensible, celui même qui a signé l'acte d'accusation contre son mentor, va cesser ses fonctions dans 15 jours et sera remplacé par un procureur à la dent dure.

Il se livre à une course contre la montre pour négocier une sortie honorable supposant que Netanyahu reconnaisse sa culpabilité et accepte une sanction entrainant son inéligibilité pendant 7 ans.

Autant dire une sortie de route définitive de la vie politique. Mais dans l'immédiat, Bibi encore investi des fonctions de chef de l'opposition, joue la montre. Il serait prêt à signer mais sans inéligibilité.

Décidément, dans le pays biblique où coule le lait et le miel, inattendu toujours arrive.

En coulisse, on s'affaire pour faire échouer cette manœuvre de dernière minute. Elle fait la part trop belle à celui qui a dit pis que pendre de la police, des juges et a bloqué les institutions provoquant quatre élections avec une instabilité préjudiciable.

Et il faudrait l'absoudre au moyen d'une peine de 6 mois de travaux d'intérêt général!

D'autres hommes politiques pour des dossiers moins lourds ont purgé des peines importantes. Souvenez-vous de Ehud Olmert, ancien premier ministre condamné à 18 mois de prison ferme pour corruption.

Mandelblit estime que le procès et son retentissement international cause un préjudice grave et divise le pays qui a d'autres chats à fouetter. 

Après tout, le but de cette affaire n'était-elle pas d'éloigner Bibi du monde politique.  

Netanyahu, perpétuel magicien, voudrait renoncer à son mandat de député avant de signer cet accord de sorte que la question de l'inéligibilité serait reportée au jour de son retour dans de prochaines élections.

Mais Mandenblit refuse dans l'immédiat de céder sur l'automaticité de cette déchéance des droits civiques.

Au Likoud, les prétendants à sa succession éventuelle fourbissent leurs armes. La déchéance de Bibi aiguise les appétits. 

Le gouvernement de coalition actuel quant à lui, voit cette médiation pénale d'un mauvais œil

On sait que le premier ministre Bennet et le ministre de la justice Gideon Saar, tous deux de droite, préféreraient revoir la copie en se coalisant avec un Likoud expurgé de Netanyahu et pourquoi pas avec les partis religieux, assurant une confortable majorité à une telle coalition.

Exit la gauche et le parti arabe.

Ce serait un retour en arrière et une claque au pluralisme parlementaire.

En réglant un problème qui divise le pays, on tomberait dans une autre césure mais entre deux maux il faut choisir le moindre.

Ce qui est sûr c'est que peu nombreux sont ceux qui ont couru au secours de Bibi lequel ne prône plus que la justice lui taille un costume sur mesure. Il serait prêt à reconnaitre sa faute pénale au grand dam de sa femme Sarah, laquelle n'a pas encore digéré sa rétrogradation.

En vérité rien n'est fait. Si cette médiation pénale aboutit, avec ou sans déchéance de droits, encore faudra-t-il que la cour suprême donne son aval et valide l'accord.

Or il est de règle que la médiation pénale n'a de sens que si l'accusation peine à prouver la culpabilité, laquelle en l'espèce semble en bonne voie.

Un témoin décisif doit être entendu prochainement, ce qui explique que le procureur général de l'état voudrait aboutir avant que la cause ne soit entendue.

Les avocats de Bibi sauront-ils le bien conseiller.

Comme le dit si bien mon ami J.W. lorsque l'avocat n'est pas cru, son client est cuit!

CQFD.

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