Lettre 127 PEGASUS un ennemi qui vous veut du bien

 La police israélienne a mis le doigt dans le pot de confiture !

Jusqu'alors, ses techniques d'investigation relevaient du temps des barbouzes, écoutes téléphoniques, informateurs, filatures en tous genres.

En cas de nécessité absolue, elle passait par les organismes plus sophistiqués (Shabbak ou Mossad) lesquels jouissaient de moyens technologiques autrement avancés de lutte contre le terrorisme.

Et puis un jour, la police est rentrée dans un "magasin de jouets", et a fait son marché.

Elle y a trouvé un logiciel espion dénommé PEGASUS de la firme israélienne NSO. Au premier usage, elle a été éblouie par ses performances et a acquis une indépendance d'action, oubliant au passage qu'elle s'en servait contre des citoyens lambda en violation de leur droits élémentaires.

Et le scandale éclata au grand jour, une sorte de Watergate à la sauce piquante orientale.

Revenons à la source.

NSO GROUP est une start up israélienne qui a mis au point un logiciel espion capable de pénétrer discrètement dans tous smartphones sans laisser aucune trace et donc impossible à identifier.


Pégase, cheval ailé au service des dieux

Il peut être installé à distance en utilisant les failles de sécurité d'Appel ou Google sans une quelconque intervention de la cible.

Outre l'écoute téléphonique et l'activation de la vidéo, ce logiciel aspire l'ensemble des données du smartphone (Photos, adresse, codes..) mais aussi les messages chiffrés comme Signal ou Whatsapp. Sans parler du traceur permettant de suivre la cible.

Il met la cible à nu et siphonne toute sa vie privée.

C'est une affaire qui tourne puisque pas moins de 55 pays en ont fait l'acquisition avec l'autorisation préalable du gouvernement israélien.

La France avait entamé des discussions pour l'acquérir mais il semblerait que ce projet ait été abandonné. Démocratie oblige.

Une enquête approfondie démontre que les principales cibles concernent les hommes politiques, journalistes, rédactions. On cite les noms de Plenel et Zemmour et le journaliste saoudien Jamal Khashoggi entre cent mils autres.

Le tout en dehors de tout cadre légal puisqu'on est loin de la lutte contre le terrorisme ou le crime organisé.

On s'est ému en France d'apprendre l'été dernier que même Macron et Edouard Philippe en compagnie de 14 membres du gouvernement avaient été espionnés par les services de sécurité marocains.

Imaginez le siphonnage d'information en multipliant par 55 acteurs à travers le monde. Et pendant ce temps la vente continue rendant le dictionnaire Who's Who obsolète.

Au pays de la start up nation on n'arrête pas le progrès mais voilà qu'elle est prise à son propre piège.

Ici aussi les murs ont des oreilles.

Le journal israélien CALCALIST  révèle que la police a fait usage de ce logiciel espion contre différents responsables politiques et membres du gouvernement avec ou sans autorisation judiciaire.

La police nie farouchement mais a admis l'usage du logiciel espion contre des témoins essentiels du procès en cours contre Netanyahou. Le tribunal a aussitôt suspendu les audiences pour vérifier la légalité de la procédure.

Une commission d'enquête est en cours. Mais la surprise est de taille. Le logiciel espion efface toute trace derrière lui. Il fait le ménage de sorte qu'il est impossible de remonter vers la source. Le système dénommé Deniability permet l'intrusion dans un smartphone sans lien direct entre la cible et l'auteur. Une sorte de dédalle qui permet l'intrusion par des acteurs anonymes lesquels ignorent qu'ils sont impliqués dans l'intrusion.

Un vrai délire! Fallait y penser. Pas vu pas pris.

NSO donne donc à ses clients la garantie d'impunité. Mais où sont donc stockés les informations "pompées" sur les cibles ?

Il semble que NSO ait mis en place son propre "Claud" où les données sont cachées. L'intrus dispose de son code d'accès sans que l'on puisse l'identifier.

On peut aisément imaginer l'usage qui peut être fait de ce stock impressionnant d'informations privilégiées et sensibles.



NSO dispose à n'en pas douter de la faculté d'accéder à ces informations pompées par ses 55 usagers. Et si l'espion est lui-même espionné par NSO, c'est la plus gigantesque banque de données sensibles dont dispose NSO au travers de son cheval de Troie Pegasus.

Ces informations ont une valeur marchande inestimable. Il suffirait d'un code d'accès au claud de NSO contre rétribution et y faire son marché.

Ici on entre dans la quatrième dimension. Et il est vraisemblable qu'Israël dispose peu ou proue d'un accès. On imagine la suite.

L'enquête va donc aboutir à une impasse. Circulez y a rien à voir. C'est pire que le secret de la bombe atomique.

Oh my god !! Scandal in the family.

Mais tout n'est que façade, et ces cris d'orfraie cache une vérité flagrante: Nous sommes pistés, épiés, surveillés par divers logiciels. Pourtant certains n'hésitent pas à se découvrir volontairement et afficher leur vie sans pudeur dans la toile.

Puisque c'est pour notre bien, n'avons nous pas téléchargé le logiciel "Tous anti Covid" lequel cache peut-être d'autres fonctionnalités.

L'ère du nudisme public est en marche et rien ne l'arrêtera. Google annonce renforcer la sécurité de ses applications mais NSO travaille déjà sur une contre-attaque.

Des enjeux financiers démesurés passent sous les radars. Les chiens aboient, la caravane passe.

Au fait, souvenez-vous que Pégase n'était autre que ce cheval ailé de la mythologie grecque au service de Zeus. Enfourché par Bellérophon pour atteindre Zeus, il désarçonna son cavalier et finit comme constellation dans les cieux.

Le message est clair, a bon entendeur, salut!


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