Lettre 129 Une larme pour l’Ukraine

 Le président Macron a mis le doigt dans le pot de confiture. Sur le point d'endosser le costume de négociateur de la paix en Ukraine, il a été humilié et tient désormais un discours d'une fermeté de pure façade.


Le
scénario de cette farce était écrit de longue date et l'Occident  s'est éveillé ce matin avec la gueule de bois, ne pouvant imaginer qu'un chef d'état sérieux puisse tenir un discours d'apaisement et "en même temps" tromper ses interlocuteurs.


Fallait-il accepter de s'asseoir à cette table ! Elle préfigurait la distance qui existait entre les propos et les intentions.

La seule diplomatie que Poutine comprend c'est celle des divisions blindées à ses frontières. 

L'arme économique n'a jamais fait plier personne. Poutine a pris les devants et possède plusieurs coups d'avance dans cette partie d'échecs où il joue avec les blancs. C'est lui qui a le trait.

L'effet de surprise est le mot clé de toute guerre. L'Occident a été sa dupe consentante puisqu'aussi bien Biden avait clairement annoncé que l'offensive aurait lieu ce jeudi.

Et attendez vous à assister à une pièce de théâtre bien rodée. Celle du mari cocu qui jure ses grands dieux qu'il se vengera de la traitresse.

Vous serez abreuvés des mots les plus vengeurs avec le soutien inconditionnel à la pauvre victime ukrainienne qui n'aura d'autres ressources que d'appeler au secours et compter ses morts.

Les sanctions économiques sont à double tranchant. Déjà le baril flambe, itou les matières premières (Aluminium, blé ...) autant de ressources dont la Russie regorge et dont elle en retire les royalties immédiates.

On nous promet le litre d'essence à deux euros!! Mais, même à ce prix y en aura-t-il pour tout le monde?

Dans quinze jours, on ne trouvera plus une voiture électrique sur le marché. 

Cette guerre ne pouvait pas plus mal tomber pour Macron. Il l'a bien compris et s'est démené pour désamorcer la crise. Mais qu'avait-il a proposer à l'ours de l'Oural ? Faute de biscuit, la messe était dite par avance.

Et vogue la galère!

Poutine dispose lui aussi d'une arme économique redoutable. Il lui suffit de détourner le gaz vers la Chine. Ce même gaz que les Allemands prétendent ne plus vouloir acheter pour assécher l'économie russe.

Et on apprend que des accords ont déjà été signés avec la Chine !

Quelle pantalonnade

Si les pays de l'Union Européenne affichent une unité dans la dénonciation de l'agression russe, dans huit jours la real politique reprendra ses droits. Chacun verra midi à sa porte, et les pendules carillonneront de sons de cloches dissonants.

Car s'il est acquit que personne ne veut mourir pour l'Ukraine, quel pays voudra voire son économie s'effriter pour une cause dont la légitimité perdra chaque jour de son acuité.

On aura beau crier "Il faut sauver le soldat Ryan", la cause est perdue et nos dirigeants le savent. Mais toute vérité n'est pas bonne à dire.

Quand Biden a déclaré il y a huit jours qu’une intervention américaine était exclue, le message était clair: C’est une affaire européenne interne hors de l’OTAN.

Mais l’ E.U. n’était pas prête. En fait l’Europe n’a aucun plan alors que Poutine dispose certainement d’une stratégie édifiée de longue date, laquelle est de nature à mettre en péril l’équilibre mondial tel qu’il a été construit depuis la seconde guerre mondiale.

La question est là: Quel est le plan? Quelle est la ligne rouge ?

Et surtout jusqu’où s’arrêtra-t-il ? Les scénarios les plus fous doivent être envisagés.

Ce qui est certain, c’est que le monde occidental a d’ores et déjà abandonné la bataille en Ukraine et laisse ce pays se débattre seul, face à un adversaire qui l’écrasera sans coup férir.

Et dire que l’Ukraine, troisième puissance nucléaire après la chute de l’URSS a renoncé à son arsenal en échange d’une garantie éphémère de ses frontières par ceux-là mêmes qui l’abandonnent lâchement aujourd’hui.

Sans rougir.

Si Poutine n’est pas Hitler, nous sommes tous des Chamberlain!

Hic et nunc! Le combat c’est ici et maintenant. Ou jamais.

Quoi, va-t-on tirer sur Moscou si un membre de l’OTAN est attaqué ? Pas sûr. Personne n’est psychologiquement prêt. Et déjà des voix s’élèvent pour reprocher  à l’OTAN d’être à l’origine de ce conflit.

La guerre est bien là. La diplomatie a montré ses limites. Les armes financières ne valent pas mieux; on n’arrête pas des chars avec des boycottes.

Il y a deux types de dirigeants politiques: Ceux pour qui la vie a un prix et ceux pour qui elle n’en a pas et n’hésitent pas à les sacrifier pour servir leur cause, fut-elle personnelle.

Et comme disait Staline, un mort c’est un drame, un million de morts c’est une statistique.

Poutine aime les statistiques autant qu’il déteste la démocratie. Il semble que l’Occident ouvre les yeux mais n’ose envisager le pire. Demain nous regretterons d’avoir abandonné l’Ukraine comme nous avons abandonné la Crimée. 

Voilà le monde occidental uni; il lui reste à inventer un scénario propre à faire basculer le destin. 



 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Lettre 189 Journal de guerre J+8

Lettre 229 L’UNRWA au service du terrorisme

Lettre 193 Journal de guerre J13+14