Lettre 131 Israël messager de la paix

La guerre, ca n'arrive pas qu'aux autres!

Jusque alors, Israël avait le privilège et le monopole de la menace de destruction par l'Iran.

L'indifférence était générale. Voici que l'Europe découvre les affres de la menace nucléaire.

Après avoir douté de l'hypothèse folle d'une guerre à nos portes, l'Europe prend conscience de son égarement.

Les pays occidentaux, USA compris, se sont lancés dans une économie globalisée mâtinée d'une philosophie bienpensante de la démocratie qu'ils souhaitaient exporter urbi et orbi.

Et pendant que d'autres s'armaient, l'Europe s'est démilitarisée au point qu'elle serait dit-on, dans l'incapacité de faire face à la deuxième armée du monde.

La campagne d'Ukraine est une affaire entendue. Reste à inventer la suite. On nous promet un avenir sombre. Des lendemains qui déchantent.

En huit jours, on est passé de l'état de béatitude à celui de l'angoisse irrépressible d'une éventuelle troisième guerre mondiale. 

Et se pose l'éternelle question: Est-ce bon pour nous?

Biden a poussé Israël à  dénoncer l'agression russe et à se ranger aux côtés de la coalition anti-Poutine.

L'exercice était périlleux pour la simple raison que la Russie a un pied (voire les deux!) en Syrie et sans bonne entente, les multiples frappes contre le Hezbollah et contre les livraisons d'armes de l'Iran seraient impossibles.

Israël a besoin d’une liberté d’action que la Russie lui accorde dans l’espace aérien syrien. Mais comment ne pas répondre aux sollicitations de l'incoutournable allié américain.

Israël ne peut brader sa propre sécurité pour flatter l’égo exacerbé d'une Europe qui n’a cure des menaces existancielles que fait peser l'Iran.

Il lui fallait passer "entre les gouttes" selon l'expression adoptée par la presse israélienne.

Respecter son allié américain tout en ménageant Poutine: Un vrai numéro de funambule!

La déclaration de principe du ministre des affaires étrangères Yaïr Lapid, dénonçant une «violation grave de l’ordre international», était suivie par celle du Premier ministre Naftali Bennett, lequel estimait que la guerre était «une chose horrible», sans mentionner la Russie.


Zelenski l'a bien compris lorsqu’il a demandé l'aide d'Israël, pas tant sur le plan militaire que pour servir d'intermédiaire diplomatique.

L'Europe a cloué la Russie au pilori et l'a relégué au ban des nations. Même les pays à tradition de neutralité ont emboîté le pas faisant tomber un véritable rideau de fer sur le peuple russe.

Dès lors qui pourra proposer sa médiation lorsque le conflit aura atteint son point d'équilibre ?

Un Poutine ostracisé est devenu dangereux et ne parle plus qu’avec la Chine et accessoirement avec Israël.

Macron a brûlé ses cartouches et Poutine s'est moqué de lui. Leurs discussions ressemblent à un dialogue de sourd tant il est clair que Poutine entend prendre possession de la totalité de l'Ukraine laquelle ne peut lui opposer qu'une résistance certes héroïque mais à terme illusoire.

Le médiateur doit être indépendant des parties en litige. Il ne peut êre juge et partie.

On ne fait jamais la paix qu' avec ses ennemis et il faudra bien trouver un cadre propice dans un pays neutre sinon ami.

Y-a-t-il plus belle occasion que celle qui s'offre à BENNETT d'offrir ses services de médiation ? Y-a-t-il endroit plus propice que Jérusalem, ville trois fois sainte et symbole de paix ?


Jeu des sept erreurs:



Macron reçu par Poutine le 7 février


Poutine reçoit Bennett le 5 mars 

C'est la raison pour laquelle Israël ne doit pas s'engager davantage dans ce conflit, ni prendre partie et encore moins livrer des armes. 

Seule l'aide humanitaire doit être privilégiée.


Mais Poutine ne viendra à la table des négociations qu'après qu’il aura atteint son objectif et que Zelenski aura rendu les armes ou aura été arrêté.

Et dans cette hypothèse qu'y aura-t-il à négocier?

L'Europe ne peut continuer à ignorer la position de l' autocrate et se contenter de le sataniser.

Un nouvel ordre mondial se dessine lequel rétablit une fracture Est-Ouest que l'on croyait disparue. Elle peut mener à un conflit généralisé sur fond de crise économique. 

La société du 21ème siècle est fondée sur une communauté d’intérêts internationaux et suppose un consensus sur leur protection. Pousser Poutine dans les cordes du ring peut l'amener à porter une atteinte grave aux installations sensibles et vulnérables: Il lui suffirait de couper les câbles sous-marins internationaux pour mettre en péril durablement toute la communication et internet.

Les livraisons d’armes sophistiquées aux Ukrainiens freinent l’armée russe et Poutine pourrait l’interpréter comme une déclaration de guerre et élargir le conflit.

Peut-on se payer le luxe d'une guerre tout azimut.

Les français y sont-ils prêts ?

Il y a donc tout à négocier sauf à restaurer la guerre froide en attendant la chute du dictateur.

Il faut donc garder sous le coude la carte de Jérusalem.

Samedi 5 mars, enfreignant l'interdiction du shabbat pour raison d'urgence humanitaire, Naftaly Bennett s'est rendu au Kremlin et a rencontré Poutine. Cette rencontre gardée secrète s'est déroulée en accord avec Biden et les dirigeants européens. Il s'est ensuite envolé pour Berlin et a tenu Emmanuel Macron au courant des discussions.

Depuis lors, les contacts entre Zelinski et Bennett sont quotidiens.

Ce sont les prémices encourageantes d'une médiation dont les bases viennent d'être posées.

Au passage, Bennett fait mentir les thuruféraires de Netanyahu selon lesquels seul ce dernier est capable de s'entretenir avec les grands de ce monde.

Bennett vient démontrer qu'il existe une alternative efficace.

Mais un train peut en cacher un autre. Si les projecteurs sont braqués sur l'Ukraine, l'Iran qui est un danger autrement considérable que Poutine, va passer sous les radars et, devenue puissance nucléaire, risque de destabiliser la région et plus si affinité.

Sur la question iranienne, Poutine à son mot à dire et Bennett tente de lui faire entendre raison puisque le monde occidental est prêt aux pires compromissions.

L'Amérique nous laisse orphelin et, comme à son habitude hollywoodienne, n'interviendra qu'à la dernière minute, tel Zorro le sauveur.

Si on prête à Poutine l'intention de se servir de la bombe atomique, il est plus que jamais temps d'empêcher l'Iran de s'en dotter.

Sinon gare!



 


Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Lettre 189 Journal de guerre J+8

Lettre 229 L’UNRWA au service du terrorisme

Lettre 193 Journal de guerre J13+14