Lettre 135 Et si l'Ukraine sortait d'Egypte

 Il faut tordre le cou à deux fausses bonnes nouvelles.

L'Ukraine est encore debout et la Russie a renoncé à son invasion.


La famille juive lors de la célèbration de Passah'

Les médias ont bien fait leur travail. Ils ont réussi à nous faire vivre une guerre en direct mettant en exergue les actes de bravoure d'un peuple debout, puis les horreurs des crimes de guerre qui nous donnent le goût amère de l'impardonnable.

En réalité, cette guerre éclair se transforme en guerre d'usure avec mention qu'elle durait déjà depuis huit ans avec l'annexion du Donbass et de la Crimée. The show must go on. On prend les mêmes et on recommence.

Autres mauvaises nouvelles, et elles sont légions, les sanctions financières tardent à porter leurs fruits, voire paraissent inopérantes.

Par contre nous sommes partis pour un marasme économique mondial tel que décrit par certains économistes avisés: pénurie de matières rares, famine dans les pays pauvres, inflation galoppante, recours aux énergies polluantes....

A la guerre comme à la guerre!

C'est un recul de 77 ans. Tout ce que nous avons bâti depuis la seconde guerre mondiale vacille et menace effondrement.

Vous lirez que Poutine est seul responsable de ce catalogue de catastrophes à la Prévert. Mais on en vient à regretter que l'invasion qu'il devait réaliser en huit jours n'ait pas eu lieu.

Car cette guerre qui va s'éterniser risque d'engendrer des dommages collatéraux immenses et non prévus. Et qui plus est au détriment de populations qui n'ont rien à voir avec ce conflit.

Certes, une guerre à nos portes ne pouvait demeurer sans réaction. Et nos politiques sont montés aux crénaux, ils ont verbalisé, dénoncé, fustigé, récriminé, vociféré, aboyé. Mais le résultat est pitoyable. 

Si la troisième guerre mondiale n'aura pas lieu (Du moins pas tout de suite) le conflit provoquera des effets au moins aussi gravissimes.

L'Ukraine a d'ores et déjà payé le prix fort par destructions et mortalité. Et ce n'est qu'un début. En dénonçant les crimes de guerre, et il faut le faire, on ne fait que poursuivre ces litanies de lamentations.

Il n'y a pas de guerre propre, il n'y a que des vainqueurs et des vaincus. La loi du plus fort dicte les solutions. L'Occident a voulu l'oublier. Il devra réapprendre sa leçon à ses dépens.

Dura lex, sed lex!

Le pire du pire, c'est que, comme en Syrie, le dictateur demeuré au pouvoir après une victoire toute relative, soit réintégré dans le concert des nations.

Autre mauvaise nouvelle: La considération que Poutine fonctionne comme nos âmes occidentales bienpensantes et qu'il devrait s'interdire les excès dont on l'accuse. 

Il n'en a cure.

Et aussi de proclamer qu'en le menaçant de poursuite pénales, il va retenir sa main.

En Israël on nomme celà "conneries à la sauce tomate".

On ne discute pas avec un tyran, on le combat de toutes ses forces. C'est ce qu'il fallait faire au début de l'invasion, mais tous ont affirmé ne pas s'investir militairement.

La peur du nucléaire. La dissuasion a joué contre les faibles et au profit des forts. Pourtant la peur n'évite pas le danger.

Il faut mettre en perspective les bonnes nouvelles comme dans les enquêtes comodo-incommodo.

Et la ça coince.

Mais nous avons des principes, liberté égalité fraternité, et il faut se battre pour qu'ils triomphent, quoi qu'il en coûte.

Les Américains seront les moins touchés. Biden serait sénile, et ça suffit à les préoccuper.

L'Europe cherche des solutions alternatives à son approvisionnement, elle va les trouver au prix fort.

On fera marcher la planche à billets. Il faut bien vivre et les States le font depuis 100 ans.

Au final le rideau de fer que nous avons fait tomber sur la Russie va ressembler à une guillotine et il n'est pas certain que les victimes seront celles que l'on croit.

Et comme dans les fourberies de scapin de s'interroger "Mais qu'allait-il faire dans cette galère?"

La bonne nouvelle, c'est que la Russie est engluée dans un conflit que son armée poussive gère dans la douleur, ce qui met les autres pays satellites provisoirement à l'abri.

La doxa impose de ne pas se poser la question qui fâche: Fallait-il y aller ou laisser filer comme en 1939 ?

Pourtant cette question est sous-jacente et seule une naïveté irresponsable nous met des oeillères et impose une "fixette" sur la seule alternative. Celle de soutenir la guerre quoi qu'il en coûte..... aux Ukrainiens. Car nous sommes spectateurs comme dans les rènes romaines.

Aux échecs, lorsque la partie est perdue, le roi se couche. Mais Zelenski est debout et toujours vivant.

Somme toute, le conflit en est à ses débuts. Il n'y a pas le feu au lac!

Un examen sur le plus long terme mettra en perspective les difficultés à affronter par rapport aux chances de succès. Les grands principes qui nous animent reculeront car nécessité fait loi.

Il y a fort à parier que cette guerre d'usure usera nos convictions. Jusqu'à regretter notre inaction initiale ou notre soutien insffisant. 

Demeure une inconnue: la grande migration des populations en cas de famine en Afrique.

Les hébreux installés en Canaan (Israël antique) se rendaient en Egypte pour acheter du blé en cas de famine.

C'est ainsi qu'ils ont progressivement migré vers ce pays puissant où Joseph, fils de Jacob était devenu premier ministre après avoir interprété les rêves de pharaon. 

Finalement tombés en esclavage, ils furent libérés par D.ieu sous la houlette de Moïse et s'en retournèrent en Israël en traversant le désert où ils errèrent pendant 30 ans.

Une nouvelle génération se leva, qui n'avait pas connu l'esclavage, et qui seule pouvait avoir la capacité de fonder un royaume.

C'est toute l'histoire de la Pâcques juive (Pessah') que nous célèbrerons la semaine prochaine en lisant la Hagada, récit bilique qui relate cette sortie d'Egypte et le passage de la servitude vers la liberté. 

Sans oublier de boire les quatre verres de vin qui rappellent les quatre expressions citées par la Torah pour évoquer la délivrance (Exode, 6, 6-7).

Tout un programme.

Zelenski, le juif ukrainien y trouvera certainement des similitudes et y puisera la force de poursuivre le combat.

Souhaitons lui bonne lecture.

 

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