Lettre 138 Le terrorisme s'installe

Le terrorisme est l’arme des faibles.

Depuis près d’un an, le Hamas qui gouverne Gaza ne tire plus une seule roquette sur les localités israéliennes.

C'est la paix froide.



Yahya Sinouar chef du Hamas à Gaza

En échange de ce calme relatif, Israël autorise l’entrée quotidienne de milliers de travailleurs gazaouis qui viennent gagner leur vie et réduire d’autant la misère qui sévit dans cette enclave où rien ne se construit.

Donnant-donnant ou gagnant-gagnant.

Mais voilà que le chien mord la main de celui qui le nourrit.

Yahya Sinouar, le dirigeant proclamé du Hamas à Gaza poursuit son combat en invoquant l’argument religieux: al Aqsa est en danger

Selon lui, Israël violerait le statu quo en autorisant les juifs à venir prier sur "l'esplanade des mosquées". (Voir lettre 136)

C’est un lieu commun mais ça marche à tous les coups!

Aussitôt des activistes islamistes se sont barricadés dans la mosquée sur le Mont du Temple provoquant des troubles obligeant les forces de l’ordre à les en déloger.

Cette intrusion a été considérée comme le franchissement d’une ligne rouge et Yahya Sinouar a exhorté les Arabes israéliens à tuer leur concitoyens juifs: « Notre peuple vivant à l’intérieur de l’État occupant.... tout ceux qui ont une arme à feu devrait la prendre, et ceux qui n’ont pas d’arme à feu devraient prendre un couteau de boucher ou n’importe quel couteau qu’il peut trouver ».

Tout un programme!

Une vague d'attentats s'en est suivie à Tel-Aviv, Beer sheva, Bné Braq et le dernier en date à Elaad où trois personnes ont été assassinées à la hache par deux jeunes illuminés laissant 16 enfants orphelins.

Cette ville ultra-religieuse est particulièrement vulnérable, cette population étant connue pour ne pas porter d'armes à feu.

Après une chasse à l'homme de 72 heures, ils ont été arrêtés sans opposer de résistance alors qu'ils se cachaient dans une forêt à proximité immédiate de leur forfait.

Un terrorisme ordinaire sur fond de guerre de religion.

La réaction populaire fut immédiate: Il faut éliminer celui qui attise la haine et appelle au meurtre.

Comment accepter moralement que celui qui est à l'origine de près de 20 meurtres en un mois demeure impuni et se pare d'une sorte de croisade dont il serait le héros.

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres.

Israël dispose certainement de la possibilité de procéder à une frappe ciblée même si l'homme se terre dans son bunker en attendant que l'orage passe.

On se souvient qu'en 2019, l'armée israélienne avait éliminé un dirigeant du Hamas, Hamed Khoudri cisculant dans sa voiture, engendrant une flambée de violence et une pluie de plus de 700 roquettes en deux jours sur le sud d'Israël et provoquant la mort de quatre personnes.

Mais après trois jours de réflexion le soufflet est retombé. Le Hamas a menacé d'une réaction foudroyante et le gouvernement a d'autres chats à fouetter.

Demain s'ouvre la cession parlementaire et le gouvernement Bennett n'a plus de majorité après le départ d'une députée de son groupe, et le parti arabe Raam est dans l'indécision face aux évènements nationalistes précités.

Le gouvernement pourrait ainsi tomber.

Si tu veux monter au cocotier, mieux vaut avoir le cul propre!! En s'alliant avec un parti arabe pour obtenir une majorité à la Knesset, le couple Bennett-Lapid était conscient de ce talon d'Achille.

Ainsi il suffit au Hamas d'agiter le guerre sainte pour mettre la coalition en danger. 

Les arabes israéliens et leurs représentants politiques sont à la croisée des chemins. Ils devront tot ou tard choisir entre leur origine palestinienne et leur qualité de citoyens israéliens.

Choix cornélien obscurci par la fibre religieuse.

Et comme toujours, pour acheter la paix sociale, il faut ménager la chèvre et le chou.

Eliminer le dirigeant du Hamas serait une vengeance qui aurait deux conséquences: Déstabiliser un calme précaire et comme l'hydre de lerne, faire monter un autre dirigeant pas moins dangereux que le précédent.



Donc ne rien faire, telle serait la voie de la sagesse.

"Il faut s'habituer à vivre avec un terrorisme ordinaire" entend-on ici et là. Car la violence appelle encore plus de violence.

On enterre les morts et on mange son chapeau.

Si le terrorisme est l'arme du faible, l'accepter serait ainsi l'arme du fort. L'arme puissante de la non-violence.

Le temps efface les plaies.

Dès le lendemain de l'attaque, les travailleurs palestiniens sont revenus à Elaad reprendre leur boulot!

Ils sont indsipensables pour la construction du pays.

Et personne ne les a inquiétés.

Nécessité fait loi, pour eux comme pour nous.

Dans un reportage, un ouvrier palestinien travaillant dans le bâtiment était interrogé sur le fait qu'il travaillait sur un chantier en Israël, contribuant ainsi au développement de "l'ennemi".

Il a to de go affirmé qu'il serait ravi qu'on lui remette une carte d'identité israélienne améliorant ainsi considérablement sa situation.

Parfois la paix est à portée de main, mais le chemin pour y aboutir emprunte les détours d'un labyrinthe qui n'en fini point.

Le bon sens n'est pas près de chez nous.



Commentaires

  1. Bravo je souscris à ton mail

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    1. Merci pour ton commentaire
      Tu apparais comme anonyme.
      Qui es tu?

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  2. Jean WERTHEIMER09/05/2022 21:46

    En tout point d'accord sur le fond et la forme

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