Lettre 139 La police et le cercueil

 CRS = S.S.

Tel était slogan scandé en mai 1968 par les étudiants en butte à un "état policier".


L'image qu'il aurait fallu éviter

Personne n'aime la police, souvent considérée en France comme pourvoyeuse de recettes pour son employeur.

Et pourtant elle fait un travail remarquable de maintien de l'ordre, à condition d'avoir le soutien des hommes politiques et de la population.

En fait, c'est plutot du style "Je t'aime, moi non plus".

Israël vit des jours troublés par une recrudescence d'attentats que la police a du mal à juguler.

Le pays intra muros s'est vidé de toute présence policière. Ces forces sont concentrées dans les points de friction et ils ne manquent pas: Jérusalem, points d'infiltration depuis la Palestine, villes de cohabitation (Acre, Lod, Jaffa etc...)

Depuis un mois, dans la ville palestinienne de Jenine, les heurts entre les forces de l'ordre israéliennes et les activistes du 'Hamas sont quotidiens.

Cette ville qui se trouve sous autorité palestinienne depuis 1994 est un foyer d'activistes terrroristes lourdement armés, soutenu par le 'Hamas de Gaza et par l'Iran.

C'est depuis cette ville, hors de tout contrôle, qu'ont été perpétrés les récents attentats au coeur d'Israël.

L'autorité palestinienne de Mahmoud Abbas laisse faire, voire soutien les terroristes en leur versant  des salaires variant de 400 à 3.500 € par mois en fonction de l'importance de l'acte et du nombre d'années de prison à accomplir.

Il est bien évident qu'Israël ne peut laisser faire et l'arrestation de ces activistes donne lieu à des affrontements armés.

C'est au cours de l'un de ces accrochages que la journaliste d'Al Jazeera a été tuée lors de tirs croisés entre Tsahal et les activistes du Hamas.

La journaliste couchée au sol

Il a suffit que les Palestiens décrètent qu'elle a été frappée d'une balle de l'armée israélienne pour que la presse internationale prête foi à cette affirmation et la condamne unanimement .

Il serait même question de meurtre!

A-t-on entendu un seul média français supposer que le tir pouvait provenir des tirs nourris voire incontrôlés des terroristes. Ou qu'elle serait victime collatérale de balles perdues ? 

L'affaire est trop belle.

On se souvient du petit garçon arabe frappé par une balle dans les même conditions il y a environ 20 ans et dont le tir létal avait été attribué à un soldat israélien. Après enquête des angles de tir, il avait été démontré que de son pote, il ne pouvait atteindre le malheureux.

Malgré cela, il n'a pas été admis que l'auteur était un Palestinien. Et à quoi bon!

Israël supplie les Palestiniens de fournir la balle pour pratiquer une expertise ballistique indépendante sur les armes utilisées des deux côtés (Fusil d'assaut M16)

Abbou Mazen refuse ce qui ne heurte personne et n'enlève rien à la responsabilité présumée (voire avérée) de ceux-là mêmes venus mettre de l'ordre dans le chaos palestinien.

Il se trouve que le lendemain, un soldat-infirmier  d'une unité d'élite de la police, Noam Raz, a été tué d'une balle dans le dos, alors que son unité quittait un village arabe près de Jenine sous le feu nourri d'activistes palestiniens.

Personne n'en a parlé. Rien à signaler. La routine. 

Voila des soldats qui risquent leur vie au quotidien dans des opérations de maintien de l'ordre ou pour déjouer des attentats.

Il est évident que la tension est à son maximum et que chaque provocation peut déchainer des réactions incontrôlées.

C'est bien ce qui s'est passé lors de la procession funéraire du cercueil de Shireen Abu Akleh.

Le corps de cette journaliste a été transféré à Jérusalem, ville dont elle était native, pour y être enterré au cimetière chrétien.

Ce cortège, sorti de l'église de la Sainte Famille, a été l'occasion de troubles orchestrés par les mêmes activistes, peut-être responsables de son décès.

Pour exploiter si besoin était ce drame, des slogans ainti-israéliens ont été proférés, des drapeaux palestiniens arborés, des pierres ont été jetées sur les forces de l'ordre, lesquelles ont eut le tort de réagir à ces provocations.

On ne retiendra ici que l'incident navrant du cercueil vacillant et non des désordres insupportables générés en territoire israélien.

Le poids des mots, le choc des photos. Clic clac, merci kodak!!

Pour les Palestiniens ça vaut de l'or.

Quand la police française, excédée par les exactions sur les champs Elysées a chargé des gillets jaunes réfugiés dans un magasin, on n'a vu que les coups de matraques. Des poursuites ont été engagées contre les flics agresseurs. C'est du BAC NORD dans le texte.

Un professionnel devrait savoir en toutes circonstances se maîtriser. En théorie oui, même après un bon coup sur la caquette.

Et comme tout est filmé, même extrait du contexte, le métier de policier devient un numéro de funambule.

"Vous avez demandé la police, veuillez patienter!"

Mais en Israël, ceux qui risquent leur vie (Et la perdent) au quotidien sont respectés par une population qui voit les choses d'un autre oeil. Ils sont la pour assurer leur sécurité.

Sans vouloir minimiser le drame de la perte de cette journaliste habituée aux théatres d'opérations et au danger, voyons la situation globale, non pour relativiser, mais pour simple compréhesion des risques de ce métier.

Selon les chiffres donnés par la commission de la protection des journalistes CPJ, 1.442 jounalistes ont perdu la vie entre 1992 et 2022.

Vous avez bien lu 1.442. Grosso modo un par semaine!!

Lors du conflit irakien, 190 journalistes ont été tués, et 18 lors du conflit israélo-palestinien.

C'est trop, mais ce sont les chiffres.

Et comme disait Staline, Un mort c'est un drame, un million de morts c'est une statistique.

La paix n'arrive souvent qu'après des violences extrêmes. Mais pour le coup, nous ne sommes pas au bout de nos peines.

Ceci dit, contrairement à ce qui se passe dans certains pays en guerre, les Israéliens ne se sont pas réjouis de la mort de cette journaliste, bien qu'elle ne fut pas de leur côté sur le plan politique.

Elle faisait son métier. Elle en a pris les risques. Paix à son âme.


Commentaires

  1. Toujours plaisant de lire ta plume et comment ne pas être d’accord avec toi

    RépondreSupprimer
  2. L'injustice me révolte quelque soit le pays qu'elle touche

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Lettre 189 Journal de guerre J+8

Lettre 229 L’UNRWA au service du terrorisme

Lettre 193 Journal de guerre J13+14