Lettre 144 Gaz offshore; for sure

 Les fêtes de Tichri (Rosh hachana et Yom Kippour) auront lieu à compter du 25 septembre prochain.

Ces événements religieux risquent de coïncider avec la mise en fonction de la plateforme Karish au large des côtes libano-israéliennes sous menace du Hezbollah lequel a averti qu'il ne laisserait pas faire.

Sommes nous à la veille d'un conflit ouvert avec le Liban dominé militairement et politiquement par le Hezbollah ?


Carte de la répartition des zones maritimes internationales

On sait que depuis 2013, Israël exploite le champ gazier offshore de Tamar (Voir la carte) par le truchement de la société Noble Energy.

Un second gisement destiné à le remplacer après épuisement de ses ressources, Leviathan d'une énorme capacité, est en exploitation depuis le 31 décembre 2019.

Depuis cette date, Israël est exportateur de gaz naturel vers divers pays arabes (Egypte notamment) et Chypre.

Mais le Bassin Levantin est prometteur et des quantités "Kolossales" restent à découvrir.

Si depuis 2001 le Liban prospecte au large de ses côtes, il n'a pas réussi à détecter un gisement exploitable et il s'avère que celui-ci se trouve en limite des eaux territoriales disputées avec Israël.

Pour mieux comprendre, il faut revenir à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982. 

Aussi appelée Convention de Montego Bay, cet accord autorise un pays à exploiter le sous-sol marin en dehors de ses eaux territoriales, à condition qu’il déclare l’espace d’exploitation pétrolière comme une «Zone économique exclusive» (ZEE). 

Cette zone peut être d’une largeur maximale de 370 km (200 miles) au-delà de la côte, alors que les eaux territoriales s’étendent à seulement 12 miles (22 km) de la côte. 

Dans ce cas, l’Etat côtier dispose de «droits souverains aux fins d’exploration et d’exploitation, de conservation et de gestion des ressources naturelles, des eaux surjacentes aux fonds marins, des fonds marins et de leur sous-sol», comme le stipule le texte de la Convention.

Encore faut-il que la limite de eaux territoriales puisse être fixée en accord avec le pays voisin.

Or le Liban est toujours officiellement en guerre avec Israël et les diverses réunions organisées à cette fin sous l'égide de l'ONU ont échoué.

Et c'est précisément dans la zone disputée que se trouve le champ gazier de Karish en limite du bloc n° 9. C'est dans l'épaisseur du trait que la discorde se loge.


Israël a fixé la limite de ses eaux territoriales au droit de celles fixées en accord avec Chypre. Mais la zone figurée en rouge (Plan du ci-dessus) est revendiquée par le Liban qui voudrait y interdire à Israël toute exploitation.

        Gros plan sur la zone contestée

C'est précisément sur cette plateforme qui doit entrer en exploitation en septembre prochain que le Hezbollah a envoyé plusieurs drones d'avertissement (non-armés) que Tsahal a aussitôt abattus.

La marine israélienne patrouille intensivement dans ce secteur hautement stratégique.

Pour ne rien simplifier, dans ce même secteur se trouve un autre champ gazier potentiel nommé Qana que les deux parties se disputent.

En théorie, il devrait y avoir assez de gaz pour tout le monde, mais les enjeux financier sont tels que nul n'a l'intention de "lâcher le morceau".

Mais dans l'immédiat, le Liban n'a pas sa part du gateau et cette manne arrangerait bien ses affaires financières.

C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre le passage de Biden en Israël dans sa quête d'énergie, car il faut impérativement augmenter la production de gaz pour chauffer les chaumières cet hiver et faire tourner les usines allemandes.

Macron qui avait tenté de s'immiscer dans la politique libanaise après l'explosion au port avait rapidement déchanté tant celle-ci est fagocitée par l'Iran par Hezbollah interposé.

Les négociateurs libanais ont lancé un ultimatum: "Pas de Gaz de Karish pour Israël sans gaz de Qana pour le Liban".

Israël a répliqué en affirmant qu'elle ne pomperait le gaz que de son côté sans toucher à celui situé côté libanais. Tout corps plongé dans un liquide....et qui ne réapparait pas après cinq minutes peut être considéré comme perdu!!

La tension est à son zénith, mais dans les coulisses, il est évident que l'Occident attend ce gaz salvateur comme d'autres attendent le messi.

Et à nouveau Israël se trouve au coeur d'intérêts internationaux et on voit mal le Liban se lancer dans une offensive militaire alors qu'il vit sous respirateur financier de l'Occident. 

Le Hezbollah en a-t-il cure ? 

Il est certain que le gaz qui va jaillir de l'eau est déjà vendu et qu'une attaque d'une plateforme mettrait le Liban au ban des nations.

On sait que l'UE est en pourparler pour acheter le gaz israélien via l'Egypte laquelle est reliée par gazoduc et possède des usines de liquéfaction. Le gaz liquéfié serait alors acheminé d'Egypte vers l'Europe en bateau.

C'est ce que fait actuellement le Liban.

Madame Van der Leyen qui avait proposé un embargo sur les poduits russes n'a d'autre choix que de mouiller sa chemise pour trouver d'autres sources.

Le gaz du nouvel an juif tombe fort à propos, comme un cadeau avant noël.

Encore faut-il que l'organisation terroriste ne mette pas du sable dans les rouages. 

Comme toujours, le monde se divise entre ceux qui paient tribut à une énergie chère, très chère, trop chère; et ceux qui se remplissent les poches.

Pas de chance mais Poutine fait partie de la seconde catégorie.

Madame van der Leyen, vous avez dit sanctions financières! Mais pour qui ou plutôt contre qui ?

Petite blague pour finir.

Un général russe passe les troupes en revue. S'adressant au premier soldat au garde à vous:

- Etes-vous bien traité?

- Oui mon général. Mais la soupe manque de viande.

Le général prend de la neige au sol et forme une boule qu'il lui remet avec ordre de la transmettre à son voisin puis de mains en mains.

En bout de file, la boule se transforme en petit glaçon ridicule.

- Vous voyez soldat, la boule c'est la quantité que je commande, et voilà ce qui reste en fin de compte dans votre soupe! Chacun se sert au passage.

Moralité: C'est toujours les mêmes qui souffrent et les mêmes qui en profitent.

Le malheur veut que nous soyons en bout de file. Et c'est pas prêt de changer!

A bon entendeur, salut!


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