Lettre 150 Elections cinquièmes du nom

 

Le peuple a voté.

On supposait qu'il était lassé de ces élections à répétition, cinq en trois ans, mais la forte participation a été la première surprise.

Et il y en a d'autres!

Le gouvernement sortant Bennet/Lapid porteur de changement après 14 années de domination du Likoud et de son dirigeant Netanyahu, s'était distingué par sa faiblesse car perpétuellement tiraillé par les partis arabes dissidents et une gauche en survie.

Chacun voulait faire entendre sa voix et sa différence.

Il n'y avait aucune unité. Bref un gouvernement certes du changement mais contraint au grand écart.

Bennet s'étant retiré de la vie politique après le désaveu de ses colistiers, dont la trop belle Ayelet Shaked, il apparait que les 6 mandats que ce parti Yamina avait apporté au gouvernement actuel devait manquer.

Les voix devaient se reporter vers la droite, vers le Likoud ou l'extrême droite, tout deux promettant de mettre en place une coalition stable, sioniste et assurant le maintien de l'ordre.

Il faut avouer que l'année qui vient de s'écouler n'a pas été de tout repos. Si le calme est revenu du côté de Gaza, c'est parce que ce régime terroriste a envoyé ses sbires en Palestine (Judée-Samarie) pour y semer la terreur.

Ainsi le mois d'octobre a été marqué par plusieurs attentats perpétrés par des terroristes palestiniens outre les attaques répétées d'un groupuscule d'activistes armés, "la fosse aux lions" qui a affronté l'armée quotidiennement.

Le dépouillement est en cours. Selon une première estimation, la droite obtiendrait 62 sièges soit une majorité confortable.

Les premiers résultats voient la percée des partis d'extrême droite dirigés par Itamar Bengvir et Smotrich lesquels obtiendraient 15 sièges à la Knesset.


                  Itamar Ben Gvir                                    Bezalel Smotrich

Et quoi de plus naturel puisque dans l'ensemble des nations européennes l'extrême droite progresse en raison de l'insécurité et de la monté des sentiments nationalistes.

Cette ambiance angoissante a certainement favorisé l'extrême droite laquelle promet de remettre de l'ordre dans le pays et de mettre fin aux atermoiements avec les Palestiniens.

Le Likoud dirigé par Netanyhu répète son score antérieur et le premier ministre Lapid et son parti Yech Atid progresse très largement.

Par contre la gauche a quasiment disparu du panorama.

Reste l'inconnue de dernière minute: Savoir si l'un des partis arabes passera le seuil d'éligibilité auquel cas les cartes seraient rebattues et se dessinerait un probable 60/60 avec de nouvelles élections dans environ 6 mois et Lapid comme premier ministre de transition.

Mais la coalition qui serait menée par Bibi n'aurait plus la même coloration. Elle s'enrichit sur sa droite par deux partis extrêmistes anti-arabes qui auront des exigences que Bibi ne pourra repousser.

Les électeurs étaient face à deux options:

* Une coalition libérale intégrant les partis arabes et la gauche avec l'instabilité qui a caractérisé le gouvernement actuel.

* Une coalition de droite avec les partis religieux et l'extrême droite dont les tendances politiques sont plus homogènes mais à connotation nationaliste.

Le peuple a fait le choix de la stabilité car il faut bien l'avouer, cinq élections en trois ans affaiblissaient le pays. 

Son message est clair pour ce qui concerne la question palestinienne: Une main de fer va tomber sur ces "territoires disputés". La palestine va rester ce qu'elle était à l'époque romaine, une simple province délaissée.

Et de s'interroger sur la motivation de ces mêmes Palestiniens d'avoir provoqué le chaos un mois avant les élections, ce qui était la meilleure façon de pousser les Israéliens à voter pour un parti qui leur dénie leur droit à un état.

Mais avec les nations arabes, on est habitué à ces contradictions comme si le salut devait sortir de l'affrontement des extrêmes.

Dans un monde instable, où la guerre menace, ce sont les extrêmes qui mènent le bal.

L'extrême droite israélienne, ce golem fabriqué de toute pièce par Netanyahu pour renforcer sa coalition, risque d'apporter au pays bien des tourments.

Les premières mesures prévues par Ben Gvir annoncent la couleur: Réduire conséquemment la compétence de la cour suprême et faire voter la "loi française", cette disposition qui accorde au dirigeant du pays une immunité judiciaire pendant son mandat.

Ainsi le procès Netanyahu en cours serait renvoyé aux calendes grecques. 

La roue tourne...la bête avance. Cette fois encore nous sommes à la croisée des chemins. Beaucoup ont décrété "Tout sauf de nouvelles élections".

Si leur voeux est exhaussé, ils devront manger la grenouille et avaler des couleuvres. Indigestion assurée.

D'autres vont boire du petit lait.

Comme à l'accoutumée, chacun verra midi à sa porte.

Que D.ieu protège Israël.

Résultats définitifs sous 48 heures.


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