lettre 153 La Hatikva, hymne national aux racines profondes

Les mots ont-ils encore un sens?

Faut-il bannir ceux qui évoquent l'amour de la patrie, le patriotisme, l'hymne national, effacer les symboles nationaux. Le mot nationalisme est-il incompatible avec les valeurs humanitaires.


Menorah, chandelier à 7 branches, symbole d'Israël, situé face à la Knesset. Objet du culte présent dans le tabernacle contenant les tables de la loi (Décalogue) au coeur du Temple de Jérusalem, lequel fut pillé par les Romains et detruit en l'an 70. Cette épisode est reproduit sur l'arc de Titus à Rome.

Les Romains emportent les trésors du Temple

Certains prétendent que ce chandelier est caché dans les caves secrètes du Vatican. Allez savoir!

O tempora, o mores, autres temps, autres mœurs. 

En France, cette ère de l'amour national semble révolue. On se réfère à la république, à la démocratie, mais la France avec un "grand F" semble dématérialisée, comme stérilisée.

Israël, pays en pleine construction, vit encore sous l'enthousiasme de sa création.

Jamais peuple n'aura autant chanté son amour pour son pays qu'en Israël. Cet amour a eu un prix. Le prix du sang. Le prix de la bravoure, de l'acharnement, du renoncement. L'espoir d'une revanche sur l'adversité passée, la fin des pogromes, des humiliations, de l'extermination.

Avoir un pays à soi!! Un refuge. 

Un endroit pour se reconstruire après deux mille ans d'errance. Deux mille ans de négation, d'abnégation, de privation.

Il n'existe aucun exemple dans l'histoire des civilisations de dégradation perpétuelle des conditions de vie, de négation des droits, jusqu'à la négation du droit à la vie.

Alors il faut comprendre que la joie intense qui a suivi le vote de la résolution  181 du 29 novembre 1947 à l'ONU approuvant le plan de partage de la Palestine mandataire en deux pays, l'un juif et l'autre arabe, est demeurée intacte jusqu'à ce jour.

Que de chansons populaires vantent cet attachement à la terre ancestrale, à l'exhaltation d'un juif nouveau, libéré de ses entraves, cultivant sa terre, libre de choisir son destin.

Le monde est demeuré un temps ébahi devant ces pionniers faisant fleurir le désert. Ceux-là mêmes que l'on avait confinés dans la basse finance, l'usure, la bassesse.

Tout aussi ébahi devant les victoires cinglantes de ce peuple survivant de la Shoah face aux armées arabes très supérieures en nombre et en armes.

L'hymne national copié sur la Moldau de Smetana (Cliquez sur le lien) en dit long sur la mentalité qui présidait à la création de l'état qui a suivi en 1948.

HATIKVA

Paroles:

"Tant qu’au fond du cœur
l’âme juive vibre,
et dirigé vers les confins de l’Orient
un œil sur Sion observe.

Notre espoir n’est pas encore perdu,
cet espoir vieux de deux mille ans
être un peuple libre sur notre terre,
terre de Sion et de Jérusalem

être un peuple libre sur notre terre,
terre de Sion et de Jérusalem"

La Hatikva (Notre espoir) n'a qu'une strophe mais le dernier alinéa est repris deux fois. Un peuple deux fois libre, libre jusqu'à la dispersion de 70, et à nouveau libre depuis 1948.

Elle est issue d'une vieille prière datant du xve siècle de Juifs séfarades d’Espagne. Il s’agissait d’une prière pour l’eau écrite peu de temps avant l’expulsion des Juifs par Isabelle la Catholique en 1492

Elle fut chantée lors des congrès sioniste mondial depuis 1901 puis sera le chant officiel de la résistance du ghetto de Varsovie, et certains déportés entonneront ce chant lors de leur entrée dans les chambres à gaz.

Emotion intense chaque fois que les premières notes rententissent. On ferme les yeux et apparaissent alors le mur des lamentations, les camps de concentrations les soldats tombés au champs d'honneur.....

Un ange passe.

Dans quelques jours, Israël connaitra la composition de son nouveau gouvernement dont on voit se dessiner les contours au travers des négociations intenses du pacte de coalition.

Il sera plus nationaliste, plus religieux, plus sécuritaire avec des projets de lois donnant lui accordant des pouvoirs étendus.

Certains crient déjà au sectarisme et à l'atteinte aux valeurs démocratiques.

Après 70 ans de main tendue aux Palestiniens et face aux multiples refus nourissant la haine et les attentats, la population israélienne semble fatiguée.

Après avoir essayé les socialistes dans ses premières années, puis la droite, elle en vient à se réfugier dans l'extrême droite qui lui promet de remettre de l'ordre dans le pays.

Elle suit en celà une tendance bien marquée en Europe. Même causes mêmes effets.

Juifs religieux contre Islam conquerrant.

Une aventure politique inédite commence ici et maintenant.

Quant les minorités agissantes deviennent décisionnaires et imposent leur lois, les majorités molles n'ont plus voix au chapitre.

Il ne manque pas de "régimes forts" au Moyen-Orient et dans le monde.

Israël semble rejoindre ce camp.


« Sachent donc ceux qui l’ignorent, sachent les ennemis de Dieu et du genre humain, quelque nom qu’ils prennent, qu’entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit. »

Henri LACORDAIRE (1802-1861), Sermon à la chaire de Notre-Dame (1848)

 















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