Lettre 155 Jérusalem capitale éternelle d'Israël

Emmanuel HALPERIN, journaliste israélien réputé visitant la Tour Eiffel, fut étonné de voir figurer sur la table d'orientation Tel-Aviv pour capitale dIsraël.

Il s'en ému auprès du directeur lequel lui conseilla d'écrire....à Monsieur "Tour Eiffel" Paris.

Ce qu'il fit sans ne recevoir aucune réponse à son grand désappointement.

Il y a fort à parier que la situation n'a pas changé à ce jour.


Cité de David (Reconstitution)

Ainsi, sur le plan international, Israël est affublée d'une capitale qui n'est pas la sienne. Pire, Israël serait le seul état au monde à n'avoir aucune capitale reconnue!

Faisons le point. 

Sur le plan historique, Jérusalem a toujours été la capitale du royaume antique d'Israël. La ville du roi David et de son fils Salomon lequel y construira le premier Temple pour recevoir les tables de la loi reçues par Moïse de la main de D.ieu.



Puis capitale du royaume de Juda où les juifs venaient accomplir leurs pèlerinages aux trois fêtes religieuses.

C'est la ville phare vers laquelle les Juifs de la diaspora ont adressé leurs suppliques et se tournent vers elle lors de leurs prières.

Exilés à Babylone (586 av. J.-C.), les Judéens font serment de garder le souvenir de Jérusalem : « Si je t'oublie, Jérusalem, que ma droite m'oublie; que ma langue s'attache à mon palais, si je ne me souviens toujours de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies » (Psaume CXXXVII, 5-6)

C’est ce même serment qui est répété sous le dais nuptial à chaque mariage juif.

Ville sainte, (Certains disent trois fois sainte pour amenuiser la préhension des juifs) c'est l'endroit où le Messi doit apparaitre. (Pas le joueur de foot, imbécile!!)

Pendant le mandat britannique (1920 à 1948) le siège du gouverneur militaire se trouvait à l'Hôtel King David, lequel sera partiellement détruit le 22 juillet 1946 lors d'un attentat attribué à l'Irgoun. (Organisation dirigée par Menahem Begin qui combattait la présence anglaise en Palestine)


Le King David en 1931, siège du commandement anglais

Après l'attentat

En 1947, le plan de partage adopté par l'ONU le  prévoyait que Jérusalem était placée sous administration et tutelle des Nations Unies. Drôle d'idée s'il en fût !!


La proclamation de l'indépendance de l'état d'Israël par David Ben Gourion le 14 mai 1948 ne mentionne pas sa capitale.

 https://mjp.univ-perp.fr/constit/il1948.htm

Par déclaration du 31 janvier 1950 le gouvernement proclame Jérusalem comme étant la capitale de l'Etat d'Israël. Mais à cette époque, la ville est coupée en deux, la partie Est étant occupée par la Jordanie, tout comme la Judée Samarie.

Après la guerre des six jours, en 1967, Israël en chasse les Jordaniens, et la loi fondamentale votée par la Knesset le 30 juillet 1980 est formelle : Jérusalem est la capitale éternelle de l'État d'Israël. Une et indivisible.

Evidemment, ça ne plait pas à tout le monde et c'est un euphémisme.

La résolution 476 de l'ONU du 30 juin 1980  déclarait nulle la loi de la Knesset (Qui sera votée un mois plus tard !!) et la résolution 478 mettait Israël en demeure de cesser son occupation des territoires arabes qu'elle avait pris en 1967, dont Jérusalem Est.

Donc aucune reconnaissance internationale.

Après la déclaration de Donald Trump reconnaissant Jérusalem comme capitale, d'autres pays ont franchi le pas, mais seuls quatre États ont établi leur ambassade à Jérusalem: les Etats-Unis, le Guatemala, le Honduras et le Kosovo.

Lors de la création de l’État d’Israël, Léon Blum avait milité pour que Jérusalem soit reconnue comme capitale du pays.

La position actuelle de la France mérite d'être analysée:

Même à terme, il n'est pas question pour la France de faire de Jérusalem la seule capitale d'Israël. Après avoir réaffirmé la solidité et l'ancienneté de ses liens avec l'Etat hébreu, le Quai d'Orsay explique en longueur sur son site: "La France est aussi l’amie de la Palestine et soutient la création d’un État palestinien, vivant dans des frontières sûres et reconnues, en sécurité au côté d’Israël, avec Jérusalem comme capitale de ces deux Etats."

Mais alors où se trouve la pierre d'achoppement? Tant que les Palestiniens n'auront pas d'Etat avec Jérusalem redivisée comme capitale, pas de reconnaissance.

Et la diplomatie française d'ajouter:

"La France considère que le conflit ne pourra être résolu que par la création d’un Etat palestinien indépendant, viable et démocratique, vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël".

En précisant "démocratique, en paix et en sécurité", la France met des conditions certes louables, mais incompatibles avec la position mille fois réitérée des autorités dites palestiniennes.

Et pendant ce temps, Jérusalem se modernise tout en excavant les vestiges du passé. Ce que n'ont fait ni les Ottomans pendant des siècles, ni les Jordaniens pendant leur occupation de 1948 à 1967, ni les Palestiniens dans les secteurs qu'ils occupent.

Il y a lieu de rappeler que pendant les 20 années de l’occupation illégale de la Jordanie, la sacro-sainte liberté de culte et d’accès aux lieux saints n’a pas été respectée car les Juifs n’étaient pas autorisés a accéder au Mont du Temple ni même au mur des lamentations.

Jérusalem n'intéresse les Arabes que pour disputer aux Juifs leur emprise sur leur ville éternelle.

C'est de bonne guerre.

Mais selon le bon vieux droit ottoman, la terre appartient à celui qui l'occupe et la fait fructifier.

Jusqu'au retour des juifs au 19ème siècle, la terre sainte n'était que désolation, peste et choléra, marais où se propageait le typhus. (Voir le voyage de Lamartine en terre sainte en 1830)

Il serait bon de s'en souvenir!

Parlons d'actualité.

Le ministre de la sécurité Ben Gvir nouvellement nommé, s'est rendu mardi matin sur le Mont du Temple estimant qu'il n'y avait en Israël, aucun endroit d'où un Israélien devait en être exclu.

Cette intervention a été considérée comme une entorse grave au statu quo et le conseil de sécurité de l'ONU (Pas moins que ça !!) s’est réuni en urgence.

Mais l’administration Biden a décidé de mettre son véto sur toute décision anti israélienne bien qu’opposée à l’incartade du trublion. 

Il n’y a donc eu ni décision ni communiqué. L’affaire se termine en queue de poisson.


L'accès à l'esplanade des Mosquées est régi par un statu quo affirmé par le général Moshe Dayan en 1967 lors de la conquête de la vieille ville de Jérusalem par les Israéliens en 1967, confirmé dans le traité de paix israélo-jordanien de 1994 et interdisant aux Juifs de venir prier sur le mont du Temple. 

Son administration religieuse a cependant été confiée au Waqf, une fondation religieuse sous juridiction jordanienne.

De plus, le grand rabbinat d'Israël a interdit l'accès au mont du Temple à toute personne se réclamant du judaïsme de peur qu'il ne foule par ignorance le Saint des Saints où se trouvaient les tables de la loi.

D'autre rabbins non moins efficients estiment au contraire que les juifs doivent pouvoir y prier et Ben Gvir suit ces préceptes.

La polémique rabbinique mise à part, on ne peut que constater que les musulmans poursuivent cette politique de l'interdiction du culte et n'entendent pas respecter le lieu le plus saint de la religion juive.


Le mur occidental sous le Mont du Temple

Il faut donc se contenter du mur appelé Kotel Maaravi, mur occidental ou mur des lamentations, qui n'est autre que le mur de fondation de l'esplanade où se trouvait en son temps le Temple détruit par les Romains en l'an 70.

Il n'y a pas eu de trouble après cette incursion mais le monde arabe a protesté aux cris « Al Aqsa est en danger ».

Et Ben Gvir de répondre avec aplomb: « Le Mont du Temple est l’endroit le plus important pour le peuple d’Israël. Nous maintenons la liberté de mouvement pour les musulmans et les chrétiens, mais les juifs montent aussi sur le site, et ceux qui font des menaces doivent être traités avec une poigne de fer. »

Mais qui viole le statu quo sinon les musulmans qui ont construit plusieurs mosquées sur le mont du temple détruisant au passage des sites archéologiques remontant à l’époque du roi Salomon.

Cette polémique devrait demeurer sans suite. Mais elle donne un coup de projecteur sur le type de politique que le gouvernement entend développer.

Mais comme vous le savez, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Il n'y a pire conflit que lorsque les religions s'en mêlent.

Les guerres de religion ne sont si terribles que parce qu'elles ne peuvent se terminer que par l'anéantissement de l'adversaire.

Ernst von Salomonde 

Ernst von Salomon









 

Commentaires

  1. Toujours un plaisir de te lire et s’informer sur le passé qui dicte l’avenir ; à se revoir bientôt en chair en os en swing .. go on

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Lettre 189 Journal de guerre J+8

Lettre 229 L’UNRWA au service du terrorisme

Lettre 193 Journal de guerre J13+14