Lettre 170 La bande de GAZA ou le caillou dans la chaussure

 Ce territoire d'une superficie de 365 km² (trois fois la ville de Paris) d'une longueur de 41 km est peuplé par 2 millions de Palestiniens.


Lieu de passage historique entre l'Afrique et l'Europe, la ville de Gaza semble avoir été créée en l'an 1500 avant notre ère et la Bible en fait de nombreuses mentions.

Cette bande côtière fut habitée par les Philistins dont le nom "Palestine" en est dérivé.

Elle passera successivement sous domination des Assyriens, des Egyptiens, des Babyloniens, des Perses, des Grecs, des Romains, des Byzantins et enfin de l'Empire Ottoman.

A la fin de la première guerre mondiale, et la chute de l'Empire Ottoman qui en suivra, l'Empire Britannique reçoit en 1922 mandat par la SDN (Devenue l'ONU pour les intimes) d'administrer la Palestine incluant la Bande de Gaza. 

Ce mandat prendra fin en 1948 et le plan de partage prévoyant la création de deux Etats intégrait Gaza  dans le futur Etat Palestinien.

Ce plan fut refusé par les Etats arabes et à la déclaration d'indépendance de l'Etat d'Israël, l'Egypte réagit en l'attaquant par le sud et envahit la Bande de Gaza.

Cette occupation durera jusqu'à la guerre des six jours (1967).

En 1950, la population est estimée à 254.000 habitants. Ce chiffre inclut 170.000 réfugiés arabes palestiniens qui ont fuit les combats et qui seront parqués dans huit camps financés par les instances internationales. 

Israël occupe donc la Bande de Gaza en juin 1967 et va favoriser l'implantation de colonies dans la zone tampon à la frontière de l'Egypte pour raison de sécurité.

Ces villages constituant le Gush Katif  comptant une population de 8.500 habitants ont été érigés dans une zone désertique par des juifs orthodoxes.

Points noirs: Implantations israéliennes

Pour des raisons évidentes de sécurité, l'armée est mobilisée pour défendre ces habitants lesquels vont y développer des activités agricoles en fertilisant le désert.

Le montant total des exports du Gush Katif atteignait 200 millions de dollars par an et représentait 15 % des exportations agricoles d'Israël.

Mais ces implantations étaient quotidiennement attaquées par les Palestiniens ce qui nécessitait un engagement militaire massif.

Yitzhak Rabin devait déclarer: "Je voudrais voir Gaza sombrer dans la mer, mais comme cela ne se produira pas, il faudra bien trouver une solution"

La gauche travailliste recommandait l'abandon de Gaza. 

Les accords d'Oslo de 1993 signés entre Palestiniens et Israël prévoient l'évacuation de certaines zones de la bande de Gaza avec administration par l'Autorité Palestinienne nouvellement créée.

Cette évacuation partielle aura lieu en 1994 mais le Gush Katif continuera à se développer sous protection de Tsahal.

Mais aucune solution pacifique ne sera trouvée et les affrontements entre l'armée israélienne et les groupes armés palestiniens causeront de lourdes pertes de chaque côtés pendant la seconde Intifada entre 2000 et 2005.

Le premier ministre Ariel Sharon décide alors un retrait unilatéral de la bande de Gaza. Le plan de désengagement prévoit le démantèlement des implantations du Gush Katif et l'évacuation des 8.500 habitants de ces colonies.

Ce plan sera approuvé par la Knesset en octobre 2004.

Sharon n'engage aucune négociation avec l'Autorité Palestinienne ce qui lui sera reproché.

L'évacuation manu militari des colons par l'armée israélienne laissera une plaie dont les séquelles sont encore palpables.



Cette évacuation est revendiquée comme une victoire par le Hamas devenu populaire dans la bande de Gaza au grand dam de l'Autorité Palestinienne en perte d'influence.

Le 25 janvier 2006, le Hamas remporte les élections législatives et Ismaël Haniyeh et nommé premier ministre. Une guerre fratricide s'engage entre le Fatah de Yasser Arafat et le Hamas, dont ce dernier sort vainqueur.

L'Autorité Palestinienne ne conserve son pouvoir d'administration que sur la Judée Samarie. La Palestine se trouve donc coupée en deux.

L'Egypte et Israël décide alors de placer Gaza sous blocus en 2007 et vous connaissez la suite des événements entre bombardements et accalmies.

Que fait-on de ce pataques ?

Voilà un territoire qui a changé mille fois de mains; c'est l'Alsace Moselle du Moyen-Orient !! 

Et après le départ de Mahmoud Abbas, il y a fort à parier que le Hamas de Gaza gagnera les élections et prendra le pouvoir en Judée Samarie, réunifiant ainsi à nouveau la Palestine sous un régime terroriste, ce qui signe sa fin définitive dans sa course vers un état indépendant.

Mais un léger changement de cap a été noté lors des affrontements de ce mois de mai 2023 déclenchés par le Hezbollah soutenu par l'Iran.

Si le Hamas au pouvoir a laissé faire, il ne s'est aucunement impliqué et n'a envoyé aucun missile.

Vous avez raison de penser que le Hezbollah y a pourvu largement (1.500 missiles). Mais c'est une première. 

Certains ont déjà estimé que le Hamas se comportait avec d'avantage de retenue pour préserver sa population et permettre un retour rapide à la normale, notamment et permettre aux Palestiniens de revenir travailler en Israël.

20.000 permis de travail leurs ont été accordés dans les secteurs de la construction et de l'agriculture où ils perçoivent des salaires cinq fois plus élevés qu'intra muros.

Nécessité fait loi. 

On dit que l'herbe est toujours plus verte dans le jardin du voisin. Ici elle est verte foncé.

Il s'en faudrait de peu pour que l'herbe reverdisse aussi à Gaza.

Mais pour ça, il faudrait changer de logiciel et accepter un partenariat avec "l'entité sioniste".

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. L'axe Sino-russe s'est associé à l'Iran et la Syrie est de retour dans ce clan. Même le prince héritier Ben Salman a tendu la main du côté où on ne lui reproche pas son acte barbare.

L'Amérique disparait progressivement de la photo de famille et l'Europe n'est que l'idiot utile d'une guerre dans laquelle on la pousse vers une généralisation du conflit.

Alors Gaza a-t-il un avenir ?

Va-t-il encore changer de mains.

Avec l'Iran future puissance atomique, c'est presque fait.

Un pessimiste est un optimiste bien informé. (Mark Twain)

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