Lettre 179 Jéricho ne renaitra pas de ses cendres

 Jéricho, ville neuf fois millénaire jouissant de sources abondantes, est une oasis situé dans la vallée du Jourdain au nord de la Mer Morte et à une encablure de Jérusalem.

Ville la plus basse du Monde (-240 mètres) elle est propice à la cuture de citrons, d'oranges, de bananes, de melons, de figues et de raisins. 





Palais d'Icham à Jéricho

Evoquée dans la Thorah comme la ville des palmiers, elle fut conquise par les tribus israélites après la sortie d'Egypte (Vers -1.300)

Josué envoie des espions s'informer sur Jéricho.

« D.ieu dit à Josué : Vois, je livre entre tes mains Jéricho et son roi, ses vaillants soldats. Faites le tour de la ville, vous tous les hommes de guerre, faites une fois le tour de la ville. Tu feras ainsi pendant six jours. Sept sacrificateurs porteront devant l’arche sept trompettes retentissantes ; le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville ; et les sacrificateurs sonneront des trompettes. Quand ils sonneront de la corne retentissante, quand vous entendrez le son de la trompette, tout le peuple poussera de grands cris. Alors la muraille de la ville s’écroulera, et le peuple montera, chacun devant soi. " »

— Josué 6,2-5

Suivant le récit, les murs de la ville s'effondrèrent le septième jour, et Jéricho fut rasée, sa population massacrée et le lieu maudit.

A l'époque du roi David, c'est une ville étape sur la route qui mène à Jérusalem. Puis sous le règne du roi Hérode le Grand, celui-ci y bâtit sa résidence d'hiver pour profiter de la douceur du climat.

Les Evangiles mentionnent plusieurs fois cette ville. C'est là que se situe la rencontre de Jésus avec l'aveugle Bartimée (Marc, X, 46) et le publicain Zachée (Luc, XIX, 1-10) ; la parabole du bon Samaritain commence ainsi : "Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho."

Cette ville située en Palestine (Judée-Samarie) passera sous domination israélienne après la guerre des six jours (1967).

Après les accord d'Oslo (1993) consacrant l'autonomie palestinienne, Yasser Arafat y fera construire un casino en 1998 (Hôtel OASIS) attirant les touristes principalement israéliens puisque les jeux d'argent sont interdits aux musulmans. Ce d'autant plus qu'il n'y a pas de casinos en Israël pour les mêmes raisons.

Les Israéliens allaient donc s'encanailler en Palestine.

Ce casino constituait une manne financière importante mais qui ne bénéficiait pas forcément autochtones pour cause de corruption.

C'était un gage de paix et de collaboration entre Palestiniens et Israéliens. Mais lors de la seconde Intifada en septembre 2000, ce casino sera fermé pour en plus rouvrir.

Faute de toute ressource sérieuse, la population est essentiellement employée par des entreprises israéliennes, soit sur les sites de la Mer Morte, soit dans l'agriculture.

La ville jouit également du tourisme palestinien en raison du checkpoint Allenby Bridge lequel permet d'accéder en Jordanie.

Pendant plus de 20 ans, Jéricho était considérée comme une ville calme dont les habitants s'abstenaient de toute allégeance aux mouvements terroristes.

Mais aux abords de la ville se trouvent deux camps de réfugiés dans lesquels ces mouvements se sont infiltrés et les services de renseignements sont inquiets sur l'évolution de la situation.

Ces mouvements terroristes ont migré des villes comme Djénine ou Sichem qui sont très surveillées pour gagner Jéricho où l'armée était moins présente.

De plus, l'autorité palestinienne a perdu tout contrôle effectif sur le secteur. Jusqu'en 2022, les touristes israéliens arrivaient en autobus sous la seule protection de la police palestinienne sans que l'armée n'ait à intervenir.

Mais au début de cette année, le risque terroriste du 'Hamas a sensiblement augmenté et plusieurs attaques ont eu lieu à partir de ces camps de réfugiés.

La série d'attentats qui ont endeuillés récemment la population juive qui vit en Palestine ou fréquente les villes palestiniennes semble mettre définitivement fin à la possible réouverture du casino et au tourisme israélien.

De plus, après chaque attentat, l'armée verrouille la ville et personne ne peut ni entrer ni sortir ce qui provoque des pertes financières puisque personne ne peut travailler.

L'antique Jéricho n'est plus.

Il apparait clairement que le 'Hamas ait déplacé ses activistes de Gaza vers la Palestine (Judée Samarie) qu'il cherche à enflammer pour rendre aux colons la vie insupportable. Les attentats quotidiens montrent à l'évidence cette nouvelle politique dirigée depuis Téhéran.

Reste à savoir comment le gouvernement actuel va gérer ces nouveaux affrontements qui se déroulent à l'arme lourde.

Il va sans dire que les déclarations cinglantes du ministre de la sécurité intérieure Ben Gvir ne sont pas de nature à favoriser l'apaisement.

C'est du bon pain pour ceux qui cherchent à allumer la mèche d'une nouvelle Intifada.

L'équation est claire: 500.000 colons déterminés face à 2.000.000 de Palestiniens désespérés. Combien de soldats faudra t il encore mobiliser pour protéger les uns comme les autres car le terrorisme juif soutenu par Ben Gvir ne reste pas bras croisés.

Sommes nous à la veille d'une guerre larvée qui reposera l'éternelle question de notre présence sur un territoire contesté.

La politique messianique de la tendance dure du gouvernement n'est pas du genre à quitter la place comme le fit Ariel Sharon avec GAZA.

Il est vrai que la Judée Samarie regorge des lieux sacrés pour le judaïsme.

* Tombeaux des Patriarches à Hébron(Abraham et Sarah, Isaac et Rebecca et Jacob et Léa)

* Tombeau de Rachel à Bethléem 

* Tombeau de Joseph à Naplouse

* Tombeau du roi David à Jérusalem

Tombeaux des Patriarches à Hébron
Pas moins de 6000 sites archéologiques de l'époque biblique sont répertoriés dans cette région dont le Palais des Hasmonéens à Jéricho.

Telle est la question.

Il y a plus de sainteté en Judée Samarie,  Jérusalem inclue que dans tout le reste du pays. C'est le berceau du judaïsme. 

Si Gaza n'avait aucune valeur symbolique, tel n'est pas le cas de la Judée Samarie.

Le jeu en vaut-il la chandelle?

That is the question.

Non-religieux contre religieux. 

Chacun voit midi à sa porte.

Oasis de paix et de douceur ou océan de larmes.

Jéricho, Jéricho, Jéricho morne pleine

Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,
La pâle mort mêlait les sombres bataillons.

(L'expiation de Victor Hugo)



Commentaires

  1. Merci Henri, même si il y a plus de Sainteté en judee samarie,je ne suis pas sûr que la mort de nos vaillants soldats soit légitime. Je souhaiterai y voir nos étudiants de yeshiva qui ne font pas l armée mais prient "pouréchapperàl armée".il me semble que Ben gvir n était pas << vraiment >> un soldat non plus

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