Lettre 195 Journal de guerre J+16

Vous avez le droit de savoir.

Vous avez le devoir de comprendre.

On parle déjà du jour d'après alors que rien n'est fait.

Et si on parlait du jour d'avant pour comprendre la suite.

Attention, ça va déplaire à certains.


Georges Bensoussan, historien et écrivain

Remontons à 1870, l'époque où la région se nommait la Syrie du Sud, et comprenait les territoires du Liban, de la Syrie, la Jordanie d'Israël et de Palestine.

Il n'est alors pas question du mot Palestine.

Vaste ensemble très peu peuplé (Environ 500.000 habitants dont une grande partie de nomades Bédouins) faisant partie de l'Empire Ottoman donc Arabe depuis la chute de l'Empire Romain.

La communauté juive très minoritaire y habite depuis toujours aux côté des arabes. 

Différentes vagues de migrations juives vont venir renforcer cette communauté à compter de 1880 dont certains pour fuir les pogroms qui sévissent en Russie.

Les communautés juives et arabes vont se confronter en raison des différences de conception sociétale, les juifs adoptant une vie moderne, lettrée, structurée (Ecoles, hôpitaux...) alors que les Arabes autochtones vivent de façon tribale et frappés d'analphabétisme.

Après la fin de la première guerre mondiale, les impérialismes français et anglais se partagent le Moyen-Orient après la chute de l'Empire Ottoman qui avait lutté aux côtés des Allemands.

Avant même que la SDN lui confie en 1923 mandat de gouvernance de ce qu'on nommera la Palestine (De la mer au Jourdain) l'Angleterre s'engagera envers les juifs à créer sur une partie du territoire, un foyer national (Déclaration de Lord Balfour de 1917)

On peut s'interroger sur cette décision unilatérale, mais elle sera confirmée par un vote de l'ONU en 1947, lors de la décision de partage et de création de deux pays.

Les pays arabes refuseront cette décision, non parce qu'ils la jugeaient  mal équilibrée, mais parce qu'elle valide la présence d'un état juif sur terre d'Islam.

Et toute la suite sera fondée sur ce principe du refus.

Leur idée n'était pas de permettre la création d'une nation palestinienne, mais de se partager le territoire qui était attribué aux Palestiniens, la Jordanie prenant la Judée Samarie avec Jérusalem, les Egyptiens s'attribuant le Néguev et Gaza.

Et en vérité, la Jordanie occupera ce territoire convoité de 1948 à 1967.

Il n'y avait à l'époque aucune revendication nationaliste d'un peuple palestinien qui n'existait pas.

Reste à savoir pourquoi ces deux pays ne veulent plus rien entendre, et ne revendiquent plus ces territoires alors que 70% de la population jordanienne est palestinienne.

Il y a deux peuples réfugiés: Les juifs qui ont fuit le Maghreb et qui ont été intégrés en Israël, et les Palestiniens qui sont restés parqués dans des camps et dont personne ne veut.

Nous en sommes après 75 ans à la quatrième génération de réfugiés pris en charge (Mal) par les pays occidentaux, ce qui est une exception de l'Histoire. Jusqu'à quand?

Si on voulait les prendre en otage pour accuser Israël d'être responsable de leur sort, on ne ferait pas mieux!

La réponse se trouve ailleurs, la où les occidentaux perdent leur latin.

Ce conflit oppose des Arabes en terre d'Islam face à des juifs dhimmis.  (Statut spécial des Non Arabes)

Que des dhimmis agissent d'égal à égal, réussissent à créer un Etat, deviennent des guerriers et de surcroit victorieux contre des musulmans, les dominent et les commandent, c'est totalement impensable anthropologiquement.

L'islam n'accepte pas l'égalité entre musulmans et non musulmans. Chrétiens et juifs ne peuvent occuper qu'une place subalterne.

C'est la clé du problème. Le poids des mentalités.

A toutes les propositions de paix, ils ont opposé un refus. C'est le refus de l'altérité juive. 

Côté juif, les victoires successives ont été considérées comme un message messianique.

Mais l'attaque du 7 octobre peut être considérée comme un rééquilibrage de la supériorité arabe ce qui pourrait à leurs yeux autoriser l'usage de méthodes extrêmes et inhumaines.

Quelle solution?

Déplacer les populations pour éviter des mélanges détonnant. Le "vivre ensemble" semble impossible. Les chrétiens en savent quelque chose dans le monde arabe.

Ces migrations massives ont eu lieu par le passé, elles existent aussi actuellement vers l'Europe.

Les pays arabes refusent à nouveau de prendre en charge la population palestinienne. Il laisse ainsi le conflit pourrir et sans issue.

C'est donc bien une guerre de religion et non de revendication territoriale. 

Et le temps importe peu. Comme le veut le dicton africain, "vous avez les montres, nous on a le temps".

(Sources: Les origines du conflit israélo-arabe (1870-1950) par Georges Bensoussan)

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