Lettre 199 Journal de guerre J 23

 Nous sommes rentrés dans Gaza.

Les blindés entrent dans la bande de Gaza

Pourquoi, comment et pour quoi faire.

Et quid des otages.

Pourquoi.

Parce qu’un pays civilisé a le devoir de protéger sa population. D’assurer sa sécurité. 

Parce qu’aucun pays ne peut tolérer un voisin dont le but est son anéantissement. La négation du droit de vivre en paix. L’un des deux voisins doit disparaître.

Trop longtemps, Israël sous la direction de Netanyahu, a accepté les attaques du Hamas au prétexte fallacieux et trompeur d’une protection quasi totale du Dôme de Fer. En cela il a sacrifié pendant 15 ans les populations de Otef Aza dont la vie quotidienne était un enfer. Mais tant que Tel-Aviv et Jérusalem étaient épargnées, on s’est contenté d’opérations ponctuelles voire de rechercher un modus vivendi avec ces terroristes.

Cette politique de Bibi a gravement failli. On a fermé la porte au Hamas, il est passé par la fenêtre.

Il n’existe pas de frontière infranchissable, tôt ou tard se créé un trou dans la raquette.

En raisonnant par l’absurde, ce Dôme de Fer nous a coûté cher. Sans lui, Israël serait depuis longtemps entré dans Gaza pour éradiquer le Hamas.

Cette entrée dans Gaza tant décriée comme dangereuse, nous est imposée dans des circonstances très défavorables. On ne combat pas librement avec 230 otages.

Mais c’est aussi pour tenter leur libération que cette seconde phase est indispensable.

Nous le faisons contre l’avis des Américains et de la presque totalité des pays qui craignent tous une extension du conflit et surtout une exportation sur leur territoire. 

Et cette crainte est non seulement légitime, mais elle va se concrétiser. Eux aussi ont toléré une islamisation de leur pays. Ils en paieront tôt ou tard le prix. Chacun portera sa croix !

La communauté juive en premier lieu.

Comment.

L’incursion s’est faite avec un minimum de forces par touches successives pour « tâter » le terrain.

Voir la réaction de l’Iran et du Hezbollah libanais.

Puis, les blindés sont entrés hier avec des troupes qui vont aller en se renforçant. Mais sans affrontement direct. Il s’agit de faire reculer le Hamas vers la ligne de partage entre nord et sud et tenter une prise en tenaille ou un encerclement.

Le problème ce sont les tunnels d’où les activistes émergent par surprise. Mais l’aviation veille et détruit systématiquement ces installations.

On avance et en cas de résistance, on rase.

Les choses vont devenir plus délicates à l’approche de Gaza-ville qui se trouve au milieu de la partie nord. Elle demeure surpeuplée et le commandement du Hamas se trouve sous l’hôpital.

Malgré les demandes réitérées de Tsahal, la migration vers le sud tarde. Pourtant les mesures humanitaires accordées au sud (Eau, électricité……) devraient porter leurs fruits dès que Tsahal avancera sur Gaza-ville. Sinon ce sera Beyrouth. 

Pour éviter cela, L’état major applique un principe de sagesse : On avance avec détermination, mais lentement et sûrement. 

Cette campagne prendra environ trois mois pour conquérir un mouchoir de poche. Il n’y a pas le feu au lac.

Mais il y aura un prix à payer. 

Pour quoi faire.

On nous promet de « gagner la guerre » et d’éradiquer le Hamas.

Mais ce mouvement terroriste ne va pas disparaître de la surface de la terre. Ses dirigeants sont ailleurs (Qatar, Turquie, Iran etc….) et vont chercher à reprendre pied à une frontière. Déjà des pays comme la Jordanie et l’Egypte sont inquiets de la suite.

Des activistes vont chercher à fuir par la frontière égyptienne pour monter des bases dans le Sinaï.

Le Liban demeurera aussi une base idéale, sans parler de la Judée-Samarie déjà infestée par cette peste verte.

Mais l’impératif est de mettre l’enveloppe de Gaza à l’abri des attaques perpétuelles. On ne peut laisser 250.000 personnes vivre à portée de mortier d’un ennemi implacable. 

C’est précisément ce que le monde ne veut pas comprendre.

Mais c’est ici oublier que Tel Aviv est à une portée identique (15 km) et que Jérusalem est sur la frontière avec cette Palestine qu’on nous reproche tant d’occuper.

Mettre en place un régime pro israélien est une lubie. 

Quelle est la solution? Ceux qui craignent que la bande de Gaza devienne un vaste parking n’ont pas tout à fait tort. Mettre en place un no Man’s land.

Dur dur!!!

Voyons la question des otages.

Jamais un tel scénario ne devait se produire. Même dans ses pires cauchemars, le peuple d’Israël n’imaginait devoir se confronter à ce dilemme: Sacrifier 250 citoyens, dont des enfants et bébés.

Pourtant en se laissant emmener en captivité par des bouchers, ils ont signé leur arrêt de mort. Mais que pouvaient ils faire?

Le soldat Gilda Shalit est resté 5 ans captif. Il en est revenu comme un zombie.

Mais attention, si le pays n’est pas encore en danger de survie, le contrat sécuritaire implicite entre l’armée et les citoyens a été rompu.

Jamais Israël ne s’en remettra si la menace n’est pas éradiquée. Il y aura une Yerida (départ) massive de la jeune génération qui ne pourra pas accepter que ses enfants soient perpétuellement en danger.

Le pays de « l’enfant roi » a reçu un coup d’épée qui va faire trembler ses fondements.

La première secousse vient de se produire avec les appels incantatoires des familles qui exigent la libération immédiate de tous les otages.

Vous avez bien entendu: « immédiate » et « tous ».

A qui donc s’adresse cette supplique? Cette exigence douloureuse qui démontre que l’insupportable s’est produit; comme si on pouvait remonter le film en arrière.

Mais ils ne disent pas « allez les chercher ».

Ils disent au contraire qu’il faut tout arrêter pour obtenir leur libération quel qu’en soit le prix. Même au prix de retirer nos troupes et revenir au jour d’avant.

Mais on ne confie pas à la victime le jugement de son agresseur, on ne confie pas aux familles d’otages le soin de déterminer la stratégie.

Il reste à espérer que les services de renseignements savent où ils se trouvent pour tenter de les libérer quel qu’en soit le coût humain. Sinon, on leur ment au visage en affirmant que la campagne de Gaza permettra leur libération.

Elle les met en danger manifeste.

Mais comment faire autrement.

Il y aura tant de morts qu’il faudra trancher.

Comprenne qui pourra.

Ce qui est certain c’est que le Hamas a mené une guerre psychologique pendant 8 jours en libérant 4 otages pour raison « humanitaire ». 

Mais pas les pauvres enfants otages privés de leurs parents.

Tremblez braves gens pour la suite. Avec de telles monstres il faut s’attendre à tout. Des hypothèses qu’il est difficile de décrire ici.

Le pire c’est qu’eux-mêmes ignorent où sont tous les otages. Comment parler de leur libération totale.

Et il y a d’autres monstres dans le monde qui ne versent des larmes que pour une population en difficulté dont le décompte des morts est falsifié. Des morts devant les caméras qui se relèvent dès la prise terminée.

Cette guerre sera soit horrible et détruira Israël de l’intérieur, soit vaine et donnera le même résultat.

Ce scénario ne devait jamais se produire.

Les otages sont leur arme atomique.

La tête du serpent se trouve à Téhéran.

C’est la bas qu’il faut frapper.

Sans attendre qu’il possède l’arme convoitée.

Gouverner c’est prévoir.

Et notre grand timonier avance dans les ténèbres à reculons.


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