Lettre 204 Journal de guerre J 30-33

Wehn you have to shoot, shoot don't talk !! (Du film Le bon, la brute et le truand)

Dans l'immédiat, le cabinet de guerre restreint semble maintenir son refus de trêve sans libération des otages.

Et que se passe t il sur le terrain?

Après avoir crié victoire le 7 octobre face à une foule en délire, la situation du Hamas est critique tant pour ses activistes que pour la population.

Le Hamas est en passe de perdre pied à Gaza ville, dont l'encerclement est total et l'étau se resserre autour de l'hôpital Shiba où une foule considérable s'est massée.

La population fuit le nord drapeau blanc en tête
(Source Yediyot Haharonot)

Israël a sécurisé un passage vers le sud de la bande de Gaza où Tsahal ne bombarde pas, contrairement à ce que leur annonce Al Djezira.

Mais le Hamas use de tous les artifices pour empêcher la fuite de la population et provoquer ainsi un maximum de victimes collatérales pour encore mieux accuser Israël de crime de guerre.

Mais le flux vers le sud est incessant. On estime à 900.000 le nombre de Gazaouis qui ont quitté leur demeure de la partie nord.

Yahya Sinouar, chef du bureau politique du Hamas et dirigeant de facto de la Bande de Gaza, condamné pour acte de terrorisme, a purgé une peine de vingt-deux années de détention dans les geôles israéliennes, et a été libéré en 2011, dans le cadre de l'échange de mille prisonniers  avec le caporal Gilad Shalit.

Il est considéré par la rue arabe comme celui qui a réalisé l'attaque la plus sanglante de tous les temps contre Israël, mais aussi comme celui qui a mené "son" peuple dans une catastrophe identique à la Nakba de 1948.

En public, les gazaouis accusent Israël de leur triste sort, mais en aparté, ils osent parfois se retourner contre le Hamas. Une omerta pèse sur la rue, temps de guerre oblige.

Sur le plan stratégique, l'avance de Tsahal est surprenante et inattendue pour le Hamas.

La cause provient d'une part de bombardements lourds et ciblés comme jamais Gaza n'en avait connus. Et d'autre part la parfaite coordination entre les chars, l'aviation et les soldats.

Le Hamas avait préparé ses activistes à des combats de rue qui n'ont pas eu lieu. Lorsque les soldats sont confrontés à un nid de résistance, ils reculent et l'aviation les détruit dans les cinq minutes. 

Depuis lors, les terroristes du Hamas sont réduits à planquer dans les tunnels et tenter des sorties pour surprendre Tsahal, puis retournent dans leurs caches.

Mais ces tunnels sont détruits et peuvent s'avérer un piège fatal.

Dans l'immédiat, aucun de ces terroristes n'a hissé de drapeau blanc et le Hamas publie des vidéos montrant ses troupes tirant sur les tanks israéliens.

Mais la force d'action du Hamas est réduite, tant il a perdu en hommes du commandement et de la base.

Les tirs de roquettes se font plus sporadiques.

Reste à savoir comment l'assaut final sera donné sur le dernier carré du commandement sous l'hôpital.

C'est ici qu'il nous faut parler des otages.

Cinq en un mois, une goutte d'eau qui démontre que les fameux pourparlers étaient un simple bluff  dans le cadre bien orchestré de la guerre psychologique.

Les Américains pensent qu'une trêve permettrait d'entrer en négociation utile par le truchement du Qatar, celui-la même qui soutient financièrement le Hamas et héberge ses dirigeants.

Ils ont mandaté Amos Hochstein, diplomate américain né en Israël en 1973 où il a accompli son service militaire. 


Il a négocié avec succès l'épineuse question de la délimitation de la frontière maritime avec le Liban quant aux champs pétroliers.

Il a pu nouer ainsi des relations dans le monde arabe où il est bien reçu ainsi qu'évidemment en Israël, sa patrie d'origine.

Considérant la pression militaire dans laquelle se trouve le Hamas, les Américains sont optimistes sur la possibilité de négocier une libération partielle des otages contre un arrêt temporaire des hostilités.

Israël y serait prêt à condition que des propositions concrètes soient sur la table. Combien, contre quoi, et quid de ceux qu’ils retiendront en fin de combat?

Jamais le Hamas ne libèrera les soldats.

Et cette trêve permettrait au Hamas de migrer vers le sud et poursuivre le combat depuis cette zone surpeuplée.

Il sera quasi impossible d'aller les chercher. Et on sait d'expérience qu'une trêve se résout souvent par des arbitrages. Israël devrait renoncer à sa victoire et manger son chapeau.

Voila bien à quoi vont servir les otages: Garantir la survie du Hamas.

Et comme les Américains sont contre une occupation de la Bande de Gaza par Tsahal, et puisque personne ne veut prendre ce territoire en mains, la messe sera dite.

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