Lettre 207 Journal de guerre J37- 40

 Faisons le point après 6 semaines de combat.

Sur le plan militaire

Tsahal avait pour mission de pénétrer par le nord de la bande de Gaza et de prendre Gaza ville en tenaille et de détruire tous les tunnels.

Il fallait au préalable vider cette zone de guerre de sa population. Un million de Gazaouis ont fini par migrer vers le sud après qu’un couloir sécurisé a permis de franchir le Wadi Aza.

A cette heure, Tsahal a pénétré au cœur du commandement situé sous les hôpitaux et on suppose que le Hamas s’est replié vers le sud avec les otages.

Gaza nord est aux mains de Tsahal.

La première phase est un succès manifeste avec tout de même 40 soldats tombés au combat.

Hôpital Shiba où sont retranchés les terroristes

La question des otages se place désormais sur le devant de la scène.

Il y a deux façons d’opérer leur libération: 

* Par la négociation

* Par la force des combats

Dans les deux cas rien ne garantie leur survie.

Le gouvernement avait choisi une voie mitoyenne qui en l’état n’a pas donné de résultat. En pénétrant dans l'hôpital Shiba, Tsahal espérait y trouver des otages. Seules des traces de leur présence ont été trouvées.

La position des familles a évolué.

Dans les premiers jours, sous le choc, elles s’en remettaient aux bons soins du gouvernement.

Après la libération unilatérale de quatre otages, l’espoir fut grand de voir qu’une négociation était possible. Cet espoir fut déçu lorsque Tsahal est entré dans la bande de Gaza et qu’il était évident que les combats devenaient prioritaires et la question des otages passait au second plan.

La stratégie a consisté à mettre le Hamas à genou pour le forcer  à accepter les conditions d’Israël et la libération d’une partie importante des otages.

A ce stade, les familles refusaient une négociation partielle au compte gouttes mais demandaient la libération de tous les otages. Tous, sans exception.

Les semaines ont passé et l’espoir d’aboutir semblait s’éloigner d’autant que sur le plan international la question humanitaire ne concernait plus que les Palestiniens. Les otages étaient passés à la trappe.

Biden exhortait le gouvernement à accepter une trêve  pour permettre de faire évoluer les négociations.

Mais Tsahal progressait en zone dangereuse et avait besoin de temps pour finir le travail et neutraliser la partie nord.

Cette action n’avait permis que la libération d’une otage, les autres étant exfiltrés par le Hamas en zone sud.

Depuis 6 semaines, aucune nouvelle n’avait filtré et La Croix Rouge était dans l’incapacité d’intervenir ce qui poussait les familles à agir, voir à s’agiter tous azimuts pour faire vivre leur message: la libération immédiate de tous les otages.

BRING THEM HOME NOW

La désolation des familles s’est mutée en colère. Les familles exigent désormais l’aboutissement des négociations de suite, sans attendre et quel qu’en soit le prix. Même de façon partielle.

Le ton a changé. Il monte dans les tours. Le message s'adresse principalement à ceux qui sont responsable de cette catastrophe: Netanyahu et Gallant (Ministre de la défense)

Les familles ne supporte plus l'inaction. Elles exercent une pression ferme sur le gouvernement et menacent même de se rendre à Gaza pour aller chercher leurs êtres chers!!

 Voilà donc deux clans opposés:

* Le clan de Biden qui veut donner suite à la demande de trêve du Hamas, clan auquel les familles désormais se joignent. Leur cri de désespoir « BRING THEM HOME NOW » revient ni plus ni moins à s’aligner sur la ligne du Hamas qui mène une guerre psychologique dont ils sont à leur tour les otages.

* Le clan des « Tous ou rien » qui craignent qu’une trêve suivie d’une libération partielle nous oblige à renoncer au but premier d’éradication du Hamas.

Le scénario pourrait être le suivant selon les conditions fixées par le Hamas:

Première trêve de 5 jours avec libération promise à terme de 30 otages. Mais rien ne prouve que cette libération sera respectée. Et après 5 jours on peut supposer que le Hamas demande une prolongation humanitaire et qu’à ce jeu la reprise des combats devienne impossible.

Le gouvernement veut échapper à ce piège et propose un deal « Enfants contre enfants » avec une courte trêve.

Il s’agirait d’échanger X otages en bas âge contre des prisonniers ou détenus des prisons israéliennes encore mineurs. Il y en aurait environ 200.

Tsahal a besoin de temps pour sécuriser le secteur nord, nettoyer les hôpitaux de toute présence terroriste et anéantir les tunnels.

Le temps de la négociation n’est peut être pas encore venu dans sa phase opérationnelle.

Contenir la pression des familles encore une semaine. Laisser l'opinion internationale se perdre dans ses incantations. Qu'en restera t il quand le Hamas sera éradiqué? Le chien aboie, la caravane passe!

Une pause serait peut être alors la bienvenue avant l’attaque vers le sud. Et c'est une autre histoire.

Libérer des otages sans mettre les soldats en danger. Tel est le maître mot.

Commentaires

  1. Les americains qui ne negocient jamais la liberation des otages auraient ils changé de dogme?
    Faites comme je dis ....

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Lettre 189 Journal de guerre J+8

Lettre 229 L’UNRWA au service du terrorisme

Lettre 193 Journal de guerre J13+14