Lettre 208 Journal de guerre J 41 à 45

 Au programme:

* Situation militaire

* Les otages

* L'après-guerre

Chacun voit midi à sa porte. Les opinions sont en totale opposition. Qui a raison, qui a tort?

Tsahal achève le nettoyage du nord de la bande de Gaza. Mais il y aurait sous les hôpitaux de Gaza-ville de vastes abris souterrains pour la fabrication et le stockage d'armements et où se terreraient encore des terroristes qu'il convient de déloger.


Tunnel de contrebande à la frontière égyptienne

Il y aurait même des ascenseurs permettant de relier entre eux les espaces profondément enterrés .

Quelques jours ou semaines seront donc encore nécessaires avant l'achèvement de la première phase opérationnelle. 

Les combats sont durs. Chaque jour nous apporte une liste de soldats tombés au champ d'honneur. Ce serait le prix à payer.

Tsahal s'apprête à pénétrer dans la partie sud mais le cabinet de sécurité n'a pas encore donné son feu vert.

Néanmoins, Tsahal diffuse déjà des tracts demandant à la population de quitter la ville Khan Younès. Reste à savoir quels sont les plans d'attaque. A priori, la même méthode devrait être appliquée : Bombardements ciblés mais lourds avec destruction massive.

Le massacre du 7 octobre a légitimé un changement radical de stratégie. La maîtrise du nord de la bande de Gaza n'a pu s'opérer dans un temps record que grâce à deux paramètres:

- Vider les zones de guerre de toute population

- Destruction systématique de tout bâtiment servant de poste de tir

Les Américains paraissent très hostiles à cette seconde phase en partie sud en raison de la concentration de la population. 

Les populations réfugiées (soit 900.000 personnes) ont été orientées vers une zone non habitée dans un immense camp improvisé où se poseront rapidement des problèmes humanitaires d'envergure avec l'arrivée de l'hiver.

Il faut comprendre que la partie nord ne représente que 25% de la surface de la bande de Gaza. L'essentiel des forces du Hamas et de son commandement a migré vers le sud où il masse son armement et poursuit les tirs vers Israël, même si l'intensité a diminué.

Ils ont emmené avec eux les otages, et le réseau de tunnels n'y est pas moins important.

La question de l'approvisionnement en carburant divise également.

On sait que Biden soutien Israël envers et contre tous, mais fait l'objet de critiques acerbes dans son propre parti. Il milite donc pour qu'Israël tempère sa position quant à l'aide humanitaire.

Pour exemple, Israël a fini par autoriser le passage de 60.000 litres de carburant par jours soit 10% des quantités usuelles, énergie qui permet de faire fonctionner les pompes à eau, les égouts, et les hôpitaux. Eviter ainsi qu'une pandémie ne se développe.

Mais d'autres estiment que c'est une erreur stratégique tragique. On se souvient que l'Allemagne nazie avait perdu en 1945 les champs pétrolifères de Roumanie, ce qui avait accéléré sa chute. Sans carburant, les chars s'arrêtent et les avions restent au sol.

Un général de réserve Giora Heyland explique que la conception occidentale se fonde sur une différentiation entre les terroristes du Hamas qu'il faut éliminer et la population qu'il faut protéger.  

Il soutient qu'Israël ne se bat pas contre une organisation terroriste, mais contre un pays ennemi dirigé par le Hamas.

Ce gouvernement a accaparé l'essentiel des ressources financières et humaines pour remplir ses objectifs idéologiques avec le soutien inconditionnel de sa population. 

La situation de Gaza ressemble en tous points à celle de l'Allemagne nazie de sorte qu'il faudrait appliquer les mêmes règles, pas seulement sur le plan militaire mais aussi économique.

Il faudrait donc imposer un blocus total, sachant que toute aide humanitaire recule la fin de la guerre et implique des pertes militaires.

Une autre affirmation voudrait que le sort du peuple importe peu au chef du Hamas. Cette acceptation parait exagérée puisqu'au contraire, les mères et familles des terroristes et la population en général sont le soutien sans lequel le régime tombera.

Adolphe H. avait aussi déclaré que le peuple devait se sacrifier jusqu'au dernier puisqu'il n'avait pu gagner le guerre. Mais il n'a pas été suivi par les dirigeants militaires.

Toujours selon cette théorie Israël devrait s'isoler des critiques des médias internationaux car la souffrance du peuple palestinien ne serait pas le but mais le moyen de gagner la guerre ou d'accélérer la chute du Hamas.

La même théorie avait été suivie par les USA quant à l'usage de la bombe atomique. Le sacrifice du peuple devenait un poids insupportable.

Face aux critiques américaines, il faudrait opposer le principe incontournable: "Pas d'aide humanitaire sans libération immédiate de tous les otages."

CQFD

Parlons sans transition du sort des otages.

Selon Netanyahu, toutes les informations concernant les négociations sont sans fondement. Rien n'aurait été accepté par le Hamas lequel traine les pieds.

Cette guerre psychologique porte ses fruits puisqu'il est en permanence question des otages et que le pays est divisé sur les mesures à adopter.

Sans parler de l'opposition d'intérêt entre Tsahal et Biden lequel prétendrait négocier pendant une trêve qui pourrait bien sonner la fin des combats.

Car à supposer qu’un accord aboutisse, la libération se fera selon la méthode du salami: Quelques otages seront libérés chaque 48 heures.

Et certainement pas ceux auxquels on pense. D'abord les étrangers, puis il y aura une attente insupportable, chaque famille espérant voir libérer les siens. Chaque libération sera un calvaire pour les autres. Et la trêve devra être repoussée dans une attente interminable.

Dans ces circonstances, on ne pourra même pas se réjouir de l'arrivée des otages.

On ne pourra reprendre le combat et le cauchemar sera complet. Les famille avaient raison de réclamer la libération de tous ou rien.

Mais sur le papier, 80 même 50 ça n'est pas rien.

Par contre, il est certains que les soldats ne seront jamais libérés. C'est un capital trop précieux pour le Hamas et une prébende pour l'avenir.

Voici démontré qu'en s'écartant des principes, on se perd en conjectures et on fait le jeu du Hamas:

"On ne négocie jamais avec des terroristes"

"On ne mène pas une guerre avec 240 otages"

Venons en à l'après-guerre.

Elle suppose la chute du régime Hamas. Terme qui n'adviendra pas avant des mois. Surtout si on applique le principe du peuple innocent qui n'a pas à payer pour les horreurs commises par ses dirigeants.

Mais Biden a déjà une idée bien arrêtée sur la question. Selon lui, l'Autorité palestinienne serait la seule à même de prendre la suite du Hamas.

Cette solution s'inscrit naturellement dans le continuum de la création d'un Etat palestinien avec une direction unique entre la Judée Samarie et la bande de Gaza.

C'est oublier deux points importants:

- L'autorité palestinienne avec Abbou Mazen n'a plus le soutien du peuple palestinien et c'est au contraire le Hamas qui le supplante en Judée Samarie.

L'autorité palestinienne gouvernait déjà Gaza en 2005 lorsqu'Israël s'en est retiré, mais elle s'est fait éjecter dès après les élections.

Il n'y a personne en l'état pour reprendre la main, et le gouvernement a beau déclarer qu'il n'a pas vocation à occuper Gaza, on y va tout droit.

Ce serait donc un simple retour vers le futur 20 ans après. Comme dans le roman d'Alexandre Dumas où se reforme la bande des quatre mousquetaires, on va rejouer le même scénario.

Ceux qui avaient en son temps critiqué Ariel Sharon pour avoir quitté Gaza en 2005 devraient s'en réjouir. Ceux qui nous reprochent d'être des colonialistes auront du grain à moudre.

Commentaires

  1. En face d un ennemi comme le Hamas, pour avoir le moins de morts à צה"ל je n envoie plus de cartes prévenant que l armée arrive. Je lance les troupes pour achever le Hamas et les pauvres civils qui le soutiennent .De ttes façons Israël est honni

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  2. Tout est perdu fors l'honneur ?
    Avec l'energie du desespoir...
    Et en se souvenant que les conseilleurs ne sont decidemment pas les payeurs.

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