Lettre 210 Journal de guerre J 47 - 52

 

La guerre contre le Hamas est terminée. Elle s’est mutée en guerre pour la libération des otages et de façon presque surprenante, chaque jour est vécu comme une victoire.

Mais cette victoire ressemble fort à une victoire à la Pirrhus. Les otages sont notre talon d’Achille.

Si le peuple danse après chaque libération, c’est le Hamas qui compose la musique, une sorte de danse d’Esternach, deux pas en avant, un en arrière!



Le peuple prie pour le libération de tous les otages

Trois semaines après le massacre du Chabat noir, une lamentation de douleur incommensurable est montée du ventre de la terre et a renversé l’ordre des priorités, au moment même où le Hamas, pris en étau, a proposé une trêve que nul ne pouvait refuser.

Quatre jours contre 50 otages.

Et à chaque soir, après la libération d’une tranche,  le Hamas publie la liste des heureux gagnants du lendemain.

A tout prendre, c’est à chaque fois un soulagement, un drame qui prend fin. Comment ne pas s’en réjouir collectivement.

La joie, l’émotion, voire l’ivresse qui résulte des images médiatiques ne peut masquer la gravité de la contrepartie savoir le renforcement corrélatif des forces du Hamas et l’éloignement du but principal de cette guerre. On est très loin de l’éradication du Hamas promise par le cabinet de guerre.

S’il répète à l’envi que le combat reprendra dès la fin de la trêve comme une litanie, c’est pour renforcer la pression sur le Hamas et préparer la poursuite de la négociation.

Car tous l’appellent de leurs vœux.

Le monde arabe nous observe et doit être stupéfait par la vague d’empathie qui inonde la société israélienne considérée comme une faiblesse que le Hamas entend bien exploiter.

Soyons lucides.

Une partie des otages étaient retenus dans le nord de la bande de Gaza ce qui impliquait soit leur libération proche  par Tsahal, soit un usage comme bouclier humain.

Le Hamas a préféré la trêve.

Il saura la faire durer. Car il n’a pas besoin des 175 otages restants pour faire plier Israël.

Les 60 militaires faits prisonniers de guerre le 7 octobre lui suffiront. Et pour le coup on ne pourra rien lui reprocher car ce ne sont pas des otages.

Et ils sont hors négociation.

Lundi soir aura lieu la libération des 11derniers otages pour compléter les termes de l’accord initial.

Le gouvernement a fait savoir qu’il était prêt à prolonger la trêve pendant quelques jours, mais le Hamas ne veut pas donner de l’espoir sur une durée aussi longue et a limité celle ci à 2 jours soit 20 otages supplémentaires. 

Il aurait du mal a les localiser !

Le mécanisme diabolique est enclenché et aucun événement ne pourra l’enrayer tant que le Hamas le respectera peu ou proue. Refusera t on un jour supplémentaire même pour un seul otage. Il reste près de 20 enfants otages.

Car le Hamas est désormais le maître des horloges. Et Biden lui tient la main car il signerait des deux mains pour que tout s’arrête contre la libération de tous les otages, même s’il continue à prôner l’éradication du Hamas. Y croit il vraiment?

Et cette trêve comporte un autre corollaire appréciable : la liste quotidienne des soldats tombés s’est interrompue. Les bombardements ont cessé des deux côtés, y compris depuis le sud Liban.

Le prétendu retour à la guerre paraît illusoire. Et dans l’affirmative, le Hamas aura refait ses forces et se sera organisé dans la partie sud.

Le carburant afflue comme l’aide humanitaire et le tout profite au Hamas lequel se refait une santé.

Et deux paramètres viennent brouiller les cartes. Comment maintenir longtemps 200.000 personnes déplacées loin de leur home. Ils vivent dans des hôtels loin de chez eux en promiscuité, sans pouvoir travailler. Les enfants ne sont pas scolarisés.

Comment maintenir longtemps 400.000 réservistes l’arme aux pieds? L’économie va rapidement en souffrir et leur moral risque de sombrer.

Dans 8 jours, les soldats n'auront qu'une idée en tête: Rentrer chez eux.

Hamas sait tout cela.

Pour éviter de se perdre en longueur, seule la pression militaire par la reprise immédiate des combats permettrait d’obtenir un nombre important d’otages en quelques jours. Mais une armée ne se manœuvre pas sur le terrain comme sur des cartes d’état-major. 

Les slogans guerriers ne trompent personnes.

Le temps des otages n’est pas celui de la guerre, mais de la résilience. Du temps, de la patience.

On ne fait pas la guerre avec 250 otages aux mains de l’ennemi, en tout cas pas en Israël.

Prenons ce qu’on nous donne, puisque c’est notre oxygène.

Qui sauve une vie sauve l’humanité toute entière. (Parabole du Talmud que le mémorial Yad Vashem a gravé dans le marbre pour honorer les Justes parmi les nations).

Commentaires

  1. En effet le Hamas continue d'étaler au grand jour sa férocité en distillant son supplice à petit feu et sans complexe aucun.
    Séparant les enfants de leurs mères comme aux jours les plus sombres.
    Le criminel caressant la tête de l'enfant otage devant la caméra comme dans une scène de film d'horreur.
    Selon le dicton :
    "on ne soupe pas avec le Diable même avec une longue cuillère " mais cette fois ci c'est bien lui qui semble être du bon côté du manche.....

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