Lettre 2014 Le danger vient du Nord

 Que se passe t il au front nord ?

מִצָּפוֹן תִּפָּתַח הָרָעָה, עַל כָּל-יֹשְׁבֵי הָאָרֶץ

Mi tzafon Tipatach' ha raha al kol yechouvey  aharetz (Livre de Yirmiyahu 14) C'est du Nord que vient le danger. Cette citation biblique de l'époque du prophète Yirmiyahu s'est révélée exacte dans différentes périodes historiques. 


Hassan Nasrallah, l'homme fort du Hezbollah

Le 8 octobre 2023 le Hezbollah stationné au Sud Liban a bombardé la Haute Galilée et attaqué la base militaire de Har Dov qui se trouve dans la mini zone contestée de la Ferme de Shiba.



Cette attaque venait en soutien au Hamas de sorte qu'Israël faisait face à un deuxième front. 

Cette situation présentait un danger manifeste d'intensification de la guerre déclarée par le Hamas si l'on admet que le Hezbollah, bras armé de l'Iran est une armée disposant de moyens de combat beaucoup plus importants.

Aussi Tsahal a limité sa réplique de façon très proportionnée sans pénétrer militairement si ce n'est par voie aérienne.

Les bombardements du Hezbollah s'intensifiant avec risque de pénétration de terroristes, les localités frontalières furent évacuées le 18 octobre sur une bordure de 5 km. Environ 100.000 personnes furent déplacées et logées essentiellement dans des hôtels.

La ville principale du doigt de la Galilée, Kiryat Shmona comptant 23.000 habitants, fut elle aussi complètement évacuée.

Environ 200.000 soldats sont déployés tout le long de la frontière avec le Liban, mais les combats terrestres se limitent à des escarmouches. 

Les bombardements qui étaient sporadiques en début de guerre, sont devenus quasiment permanents et le Dôme de fer est activé pour intercepter les missiles.

Si les dégâts sont importants, seuls quelques morts sont à déplorer parmi les civils et les militaires.

Au-delà de la bande de sécurité de 5 km, la population est contrainte de se protéger dans les abris et actuellement, l'intensification des attaques les contraint à y passer une partie importante de la journée. 

Il est clair que le Hezbollah ne veut pas entrer en guerre ouverte, mais contraint Israël à mobiliser des forces importantes sur le front nord et apporte ainsi son concours au Hamas de Gaza.

Le président Biden avait annoncé que les USA ne demeurerait pas les bras croisés si l'Iran activait le Hezbollah et on se souvient de sa formule "Don't" lorsqu'il avait annoncé l'envoi de deux porte avions sur le secteur.

Cette dissuasion a certes fonctionné, mais le Hezbollah repousse chaque jour la ligne rouge, sans que l'on sache à quel moment le conflit ne pourra que dégénérer en guerre totale.

Le but est d’obtenir le retrait de Hezbollah au delà du Litani afin de reconstituer la zone tampon.

De quoi se nourrit le Hezbollah.

Ce mouvement est né avec la guerre du Liban menée par Israël de 1982 à 1985 pour faire cesser les attaques terroristes menées par l'OLP basée à Beyrouth.

A la suite d'un accord, Israël s'est progressivement retirée du Sud Liban en conservant le contrôle d'une zone de sécurité de 4 à 12 km le long du fleuve Litani.

Depuis 1992, le Hezbollah devient parti politique influent du Liban avec 128 sièges au parlement mais depuis les élections de 2022, il a perdu la majorité et n'obtient que 13 sièges. 

Les attaques contre Israël étaient incessantes.

La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU du 11 août 2006 prévoit le renforcement  de la Finul forte de 15.000 soldats déployés au sud Liban avec désarment corrélatif au sud du Litani.

Mais depuis lors, le Hezbollah a repris position et occupe cette zone tampon.

Son chef est Hassan Nasrallah dont l'idéologie chiite est de libérer la Palestine de l'occupation israélienne par la voie armée.

Il sera la cheville ouvrière de l'attentat commis à Beyrouth en 1983 contre l'ambassade des Etats- Unis qui fera 63 morts.

La force militaire du Hezbollah est estimée à 40.000 à 60.000 combattants et dispose de 150.000 roquettes ou missiles de moyenne ou longue portée. Nasrallah affirme qu'il peut frapper Israël où il veut grâce à des missiles téléguidés, ou des drones iraniens.

Mais ils ne dispose ni de blindés, ni d'une armée de l'air.

Le Hezbollah a perdu en popularité et le peuple libanais est ouvertement hostile à une escalade, sachant que son économie exsangue serait frappée de faillite totale.

Que ce soit à Gaza, au Liban ou en Iran, le peuple semble déterminé à se débarrasser de la mainmise de l'idéologie chiite et n'adhère plus à cette idéologie de la destruction d'Israël.

Mais comme dans tous les régimes à connotation militaire, le peuple parait désarmé.

Dans l'immédiat, si la stratégie d'Israël est d'éviter à tout prix l'ouverture d'un second front terrestre, la situation des populations déplacées est précaire, tant au sud qu'au nord et celles-ci refusent tout retour vers leur domicile tant que la sécurité ne sera pas rétablie.

Voilà une équation bien difficile à résoudre.

En attendant, les pertes sont limitées. Une invasion du Sud Liban aurait un coût humain dont Tsahal voudrait faire l'économie. On sait aussi que Biden fera tout pour ne pas s'impliquer dans cet affrontement direct avec l'Iran.

Le cabinet de guerre avait déclaré s'occuper du Hezbollah dès que le Hamas sera éradiqué de la Bande de Gaza.

Wait and see!!

Commentaires

  1. Oui en effet c'est au jour le jour que tout se deroule donc sans savoir de quoi sera fait l'avenir.
    Au nord tout semble se passer à l'economie des combats des deux côtés si l'on peut dire mais la strategie d'obliger Israel à maintenir des troupes peut d'avérer très couteuse pour lui au fil du temps....si les US ont deplacé leurs navires on se demande bien pourquoi? Eviter le pire ? Peut être bien mais on voit bien que ce n'est pas une solution à moyen terme.
    L'iran a interet à ce que cela s'éternise.

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