Lettre 220 Journal de guerre J 85 = Tsir Philadelphie

תציר פילדלפי = TSIR PHILADELPHIE

Apprenez ce mot nouveau. 

C'est le nom de code qui apparaissait sur les cartes de l'état-major israélien sans aucun rapport avec la ville éponyme. 




La route (ou axe) de Philadelphie, également appelée corridor de Philadelphie, est une étroite bande de terre de quatorze kilomètres, qui sépare l'Égypte et la bande de Gaza et qui s'étend de Kerem Shalom à la mer. 

Après la guerre des six jours, le Sinaï et la Bande de Gaza tombent sous contrôle israélien.

Dans le cadre du traité de paix de 1979, le Sinaï a été restitué à l'Egypte mais Gaza restera sous gouvernance israélienne.

Dès 1982, une zone tampon est mise en place sur la frontière avec l'Egypte contrôlée et patrouillée par les forces israéliennes. L'un des objectifs de la route de Philadelphie est d'empêcher la circulation de matériel illégal (y compris des armes et des munitions) et de personnes entre l'Égypte et la bande de Gaza. 

En 2005, le gouvernement d'Ariel Sharon décide de quitter la Bande de Gaza en raison des difficultés d'administration et de sécurité pour les colonies qui y sont implantées.

La route de Philadelphie sera désormais sous le seul contrôle égyptien.

L'autorité Palestinienne en prend aussitôt le pouvoir, mais lors des élections législatives du 25 janvier 2006, le Hamas obtient la majorité des sièges.

Le poste-frontière de Rafah est contrôlé par l'Égypte laquelle limitait drastiquement le passage dans le cadre de l'embargo international frappant le Hamas.

C'est la raison pour laquelle le Hamas, en coopération avec certains Égyptiens, a construit des tunnels de contrebande sous la route de Philadelphie pour acheminer des matériaux et des armes.

Il faut se souvenir que par ces tunnels, creusés en territoire égyptien puis franchissant la frontière israélienne des attentats furent commis. 

La ligne rouge du tunnel passant sous les frontières

A l'époque, la frontière israélo-égyptienne de Gaza à Eilat était poreuse de sorte qu'une barrière fut construite. (Une de plus mais pas infranchissable)

Actuellement, toute l'aide humanitaire qui passe par le poste-frontière de Rafah est aussitôt accaparée par le Hamas lequel continue à diriger la partie sud de la Bande de Gaza, ce qui lui permet d'être approvisionné en nourriture et en carburant.

On sait que ce carburant est indispensable pour faire fonctionner les pompes à air des tunnels. 

Par ailleurs, ces tunnels de contrebande peuvent aussi servir aux dirigeants du Hamas pour fuir en emportant avec eux les otages.

Ils disposent de complicités dans le Sinaï auprès des tribus de bédoins ce qui leur permettrait de rejoindre l'étranger.

C'est la raison pour laquelle il ne peut y avoir d'éradication militaire du Hamas sans prise de possession et de contrôle de l'axe de Philadelphie où se concentre une partie importante des forces du Hamas.

C'est par ces passages souterrains que le Hamas continue à s'armer.

Les norias de camions qui entrent à Gaza sont vendus par le Hamas aux commerçants sur lesquels il perçoit en outre des impôts. Ainsi ses ressources financières sont intactes.

Il est donc impératif d'assécher ces ressources, d'occuper rapidement ce secteur, et de mettre en place une administration civile efficace.

Il faut se souvenir qu'il y a encore 200.000 gazaouis qui vivent au nord et au centre de la bande de Gaza désormais sous contrôle militaire de Tsahal. Il faut donc éviter que l'aide alimentaire soit sous contrôle du Hamas.

Mais jusqu'à ce jour, le gouvernement n'a pas dévoilé quelles étaient ses intentions (sauf à considérer qu'elles sont inavouables) et même au seing de Tsahal on demande que le plan soit clairement établi.

On sait que les extrémistes du gouvernement verraient d'un bon œil que tout soit rasé pour mettre à la place des colonies comme au bon vieux temps du Goush Katif. (Colonie israéliennes évacuées en 2005.)

Colonies israéliennes dans la bande de Gaza évacuées en 2005

Selon la thèse la plus courante, il serait simplement question d'une occupation militaire provisoire sans autre explication sachant que Bibi ne veut en aucun cas que l'Autorité Palestinienne ait voix au chapitre.

Il faudra bien que quelqu'un apporte de l'eau au moulin. Mais attention, le Hamas ne disparaitra pas.

Même s'il perd le contrôle et son pouvoir de nuisance contre Israël, il demeurera présent sous forme de force terroriste qui pourra perpétrer des attentats contre les soldats à l'instar de ce qui se passe en Judée Samarie.

Retour vers le futur?

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