Lettre 212 Journal de guerre J 55 à 57

Il reste 136 otages entre les mains du Hamas.

La trêve prenait fin vendredi matin à 7 heures.

Hamas devait remettre jeudi soir une liste d’enfants à libérer vendredi pour permettre le prolongent de cette trêve. Il ne l’a pas fait et vendredi matin à 6-30, il a repris les bombardements y compris sur la région de Tel Aviv.

Tsahal semble s’orienter vers une intrusion dans la partie sud de la bande de Gaza.

Les famille d’otages qui continuent à truster les médias soutiennent que la reprise des combats met les otages en danger.

On parle très peu des soldats tombés au champ d’honneur. Il est normal de s’intéresser aux vivants plus qu’aux morts. Dont acte.


Unité 8200 secrète chargée de l'information 

Mais ayons une pensée pour ces soldats qui depuis deux mois sont au front sous feu des balles et exposent quotidiennement leur vie. Ce sont souvent de jeunes soldats de 18-20 ans pour qui c’est la première expérience de la guerre, ou des pères de famille en charge de responsabilités.

Aucun d’entre eux n’ont connu les guerres précédentes sauf par le truchements du récit des parents et démontrent combien ils excellent dans leur mission.

Revenons à nos moutons.

Pourquoi les services de renseignements sont demeurés aveugles de sorte que l’invasion du 7 octobre fut une totale surprise.

Pourtant rien n’échappe à la surveillance qu’exerce Israël sur la bande de Gaza. La Start Up Nation possède les moyens les plus sophistiqués et une unité spécialisée dans l’analyse des mouvements.

L’unité 8200 (Shmoné méatayim).

Sa base se trouve dans le Neguev à Urim et elle est chargée de recueillir des renseignements par écoutes de communications, messages internet et surveillances électroniques. 

Cette unité est également chargée de la surveillance des territoires palestiniens et dispose de bases à proximité de la frontière.

Les massacres du 7 octobre ont été perpétrés par la section d'élite du Hamas, la Nukhba composée d'environ 3.000 terroristes formés idéologiquement.

C'est une forces armée importante capable de coups de force et faisait l'objet d'une surveillance permanente par l'unité 8200.

Tout service d'information militaire se doit de faire une appréciation des forces potentielles de l'ennemi et de sa capacité à agir de façon opérationnelle.

Au regard de l'armement limité dont dispose cette unité spéciale, l'estimation du caractère opérationnel de la Nukhba était fixée à 70 combattants qui pourraient tout au plus passer la frontière et attaquer une implantation israélienne.

C'est en fonction de ce qu'on a nommé la "conception" que des forces permanentes limitées ont été déployées sur la frontière.

Les plans d'attaque du Hamas étaient parfaitement connus et il ne s'en cachait pas: attaquer Israël par de multiples points de passage à travers la clôture de sécurité.

Et c'est aussi en fonction de cette même "conception" que ce plan a été considéré comme irréalisable et que les moyens de défense n'ont pas été renforcés. 

Le seul évènement historique d'une invasion massive par des forces de guérilla contre un bataillon lourdement armé remonte à la guerre d'Indochine en 1954 lors de la bataille de Diên Biên Phu. L'armée française fut submergée par des troupes légères et par effet domino, tous les bastions furent capturés.

Toute la hiérarchie militaire était convaincue du caractère opérationnel limité du Hamas.

Mais au seing de l'unité 8200, trois sous-officiers chargés de la surveillance avec une expérience de plusieurs années étaient d'un avis très différent. Ils avaient détecté des changements dans les moyens déployés, et les exercices d'intrusion se faisaient plus pertinents.  

A titre d'exemple, le Hamas avait reconstitué une clôture identique et un mini village juif pour simuler une attaque virtuelle.

Ces observateurs connaissent de façon presque intime les terroristes qu'ils surveillent, leur nom, leur adresse, leur fonction, et ils sont à même de mener une analyse fine de la situation et de son évolution.

Depuis quelques mois, ces analystes ont établi une succession de messages faisant état du changement dans la force opérationnelle et donc dans la capacité d'attaque qui remettait en cause la "conception" bien ancrée dans l'état major. 

L'une des analyste dénommée sous le vocable V était persuadée que le Hamas avait la capacité de concrétiser l'attaque telle qu'elle eut lieu le 7 octobre.

Il suffisait donc de suivre ses rapports et de mettre en place des forces conséquentes pour éviter le pire.

Mais ce n'est pas exactement ce qui s'est passé. Et pour cause!

Seule la date de l'attaque restait à déterminée, mais celle-ci fut garder secrète puisque même le Hezbollah du Liban semble l'avoir ignoré.

Mais l'officier supérieur chargé de l'unité qu'on nommera AVI, a balayé d'un revers de manche l'appréciation de V estimant qu'il s'agissait d'un scénario imaginaire irréalisable.

Bref, on ne changeait rien à la conception initiale.

Il y a ait un éléphant dans la chambre mais elle seule le voyait.

On se souvient qu'un mois avant le drame, le Hamas avait cessé ses attaques de ballons incendiaire contre une augmentation des autorisations de travail. La frontière était calme et l'état major était persuadé que le Hamas devenait modéré et se souciait enfin du bien être de sa population.

On sait que le Hamas a joué une partition sans fausse note. Israël a avalé la couleuvre!

Devant le caractère hermétique du commandement, certains politiques se sont empressé de lui rejeter la faute du désastre afin de disculper Netanyahu. Et surtout sur l'officier supérieur AVI.

Mais pas de chance, il se trouve que celui-ci est un proche de Netanyahu!

De plus il semble bien que le message a été transmis en haut lieu mais sans que personne n'y prête plus attention. C'est comme ça qu'on perd des guerres.

Et c'est de cette même façon qu'il y a 50 ans, l'état major avait ignoré les signes évidents de préparation à l'invasion du Sinaï par les troupes égyptiennes. Toujours selon la conception que l'Egypte avait reçu une raclée de 1967 et qu'elle ne s'en était pas relevée. 

La veille du 7 octobre, le chef du service de renseignements fut saisi des doutes quant à la possibilité d'attaque imminente en raison de mouvements de troupes détectés à Gaza. Encore un exercice de plus ? Ou le jour J ? 

Il avait hésité puis en pleine nuit avait fini par mobiliser l'unité "Tequila" spécialisée dans l'offensive contre les intrusions. Cette force d'une centaine d'hommes devait largement suffire contre 70 terroristes selon la conception habituelle.

Mais on sait que c'est bien 3.000 terroristes qui sont entrés par une douzaine de passages et qui ont envahi une vingtaine de localités.


Commentaires

  1. Par ailleurs développer des moyens high tech d'interception des communications tout aussi high tech ne sert à rien lorsqu'en face on utilise des canaux que l'on pourrait qualifier de pré-historiques... Espérons que le retour d'expérience sera efficace. cette fois ci.(pas sûr) Car il ne suffit pas de se croire très intelligent quand il faut surtout pour avancer "penser contre son cerveau....." et cela hélas n'est pas donné à tout le monde.

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