Lettre 213 Journal de guerre J 58 à 60

 La situation évolue, tant en Israël qu’à Gaza.

Les camions de l'aide humanitaire à la frontière égyptienne

En Israël, les familles des otages haussent le ton. Une réunion organisée avec le cabinet de guerre présidé par Netanyahu s’est transformée en critiques acerbes puisqu'il lui est reproché d’avoir abandonné trop vite la négociation et de s’occuper plus de « politique à la petite semaine » que du sort des otages .

En aparté, les otages libérés dévoilent les conditions de vie difficiles et les mauvais traitements, et c’est un euphémisme, que le Hamas leur fait subir. On estime que c’est pour que ces sévices ne soient pas révélés que le Hamas refuse de libérer les femmes qui demeurent entre ses mains.

Sur le front sud, Tsahal a repris le combat avec une force sans précédent. On entend de jour et de nuit le vol des avions qui partent bombarder la ville de Khan Younes dans la partie sud. Les destructions semblent massives et la ville refuge du commandement du Hamas est encerclée. Les tunnels sont systématiquement détruits et des pompes puissantes sont installées pour inonder le réseau souterrain. On sait que les otages y sont retenus, la prudence s’impose.

Le coût humain est lourd, très lourd. Près de 10 soldats sont tombés en 24 heures. Les affrontements face à face ne pardonnent pas.

Tsahal a poussé la population à migrer vers la frontière égyptienne pour ne pas servir de bouclier humain. Sa situation sanitaire est dramatique dans des camps de fortune où les réfugiés sont privés des besoins élémentaires. 

La stratégie de l’état major serait elle de pousser les réfugiés à la frontière égyptienne et par un effet de masse, le franchissement de cette frontière pour se mettre à l’abri des bombardements. 

Mais aussi échapper au régime totalitaire du Hamas qui ne fait rien pour protéger cette population.

L’Egypte est vent debout contre cette hypothèse et bloque la frontière faisant en cela le jeu du Hamas.

On assiste d’ores et déjà à des réactions violentes de la population contre le Hamas accusé de l’abandonner et de détourner l’aide humanitaire, laquelle entre massivement pour répondre aux exigences des Américains.

Les camions sont systématiquement pillés à leur arrivée avant que le Hamas n’y mette la main. Le chaos semble régner faute d’organisation.

Des cris comme « Mort au Hamas » sont proférés et des Palestiniens en viennent aux mains contre les terroristes.

Cette situation interroge sur le jour d’après. Si on peut affaiblir la force militaire du Hamas, voire le bouter provisoirement hors de Gaza, cette organisation terroriste demeurera. On ne combat pas une idéologie avec des chars d’assaut. Mais avec des moyens de contradiction et de persuasion. 

La population finira t elle de comprendre qu’elle n’est que l’idiot utile du Hamas dont l’idéologie détruit leur avenir. Leur souffrance doit les mener à s’interroger sur l’utilité de leur sacrifice.

Ce chaos sanitaire hypothèque le crédit accordé par Biden à Israël quant à la poursuite de l’action militaire. Mais tant que les otages ne seront pas libérés, la légitimité de l’action de Tsahal va perdurer. 

Pendant ce temps Hamas poursuit ses tirs de roquettes y compris sur Tel Aviv. Au nord, les confrontations avec le Hezbollah sont permanentes mais Tsahal ne veut pas ouvrir un second front terrestre. Combien de temps?

La vie reprend son cours mais l’économie souffre, surtout au niveau des petites entreprises individuelles dont les patrons et employés servent sous les drapeaux. Une démobilisation partielle est en cours remplacée par des troupes fraîches.

On sent bien que sur le plan international, la bataille médiatique que mène Israël pour dénoncer les atrocités commence à porter ses fruits. Mais le chemin est encore long.

Ce soir, au reproche fait à Netanyahu de n'avoir aucune politique quant à la solution à apporter au conflit, il a déclaré qu'après éradication du Hamas, seul Tsahal serait en mesure d'assurer la sécurité. 

On sait à cet égard que les instances internationales sont totalement déficientes pour l'avoir à maintes reprises prouvé par le passé. On s'orienterait donc vers une nouvelle occupation.

La nouvelle devrait réjouir la fraction dure de son gouvernement. Avant que cette patate chaude ne soit  à digérer, il y aura de l'eau qui passera sous les ponts.

Il faut bien avouer que personne ne se précipite pour se charger de ce cadeau empoisonné. Et en vérité il n'y a pas de sécurité sans occupation temporaire si on veut éviter un retour de la bête humaine.

Commentaires

  1. Merci Henri ,pour ce décryptage,qui me permet de voir un peut ....dans ce tumulte.
    Marcel G.

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  2. Plus de lieux sûrs sur la bande de Gaza si l'on comprend bien.
    L'Egypte redoute probablement ´l'infiltratiion de membres de Hamas à l'occsion d'une ouverture de la frontière.
    Comment trier dans cette foule affolée comme un trouoeau humain qui se heurte à une barrière desesperement fermée.
    Dans toutes les guerres quand les choses tournent mal les criminels essayent de se fondre dans l'anonymat pour s'échapper.
    Alors quoi ? Compter sur les gazouis piégés pour y remedier dans un ultime sursaut de survie?
    En tous cas une gigantesque nasse pour toutes les parties au propre comme metaphoriquement....


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