Lettre 222 Gaza le petit Singapour du Moyen-Orient

Tout le monde s'accorde à dire que si le Hamas n'avait pas détourné les fonds de l'aide internationale pour ériger un réseau de tunnels invraisemblable, cette petite enclave jouirait d'une économie à faire pâlir ses voisins arabes.


Gaza, un champs de ruines

Et de s'interroger sur le destin de la population du "jour d'après".

On sait que le nord de la BdG (Bande de Gaza) est quasiment totalement détruit. Tout sera à reconstruire. 

La partie sud à également souffert, mais dans une moindre mesure.

On estime le déblaiement à un an et la reconstruction à cinq à sept ans au moins. Le coût est estimé à la louche (Une grosse louche) à 100 milliards de dollars.

Qui paiera?

On en n'est pas encore la mais déjà deux thèses s'affrontent en coulisses.

Celle, politiquement incorrecte qu'Israël ne peut ouvertement soutenir, milite pour faire de la BdG un No Man's Land avec transfert de la population ailleurs.

Le départ volontaire ne pose pas de problème, il est déjà en cours pour ceux qui le peuvent. Une très faible minorité. L'idée de Ben Gvir serait de la favoriser.

L'Europe œuvre déjà en ce sens. En France, L’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) accorde des aides variant selon les cas de 300€ à 2500 € y compris au profit de ceux qui font l’objet d'une OQTF.

Encore faut-il trouver un pays d'accueil pour les palestiniens.

Mais on n'imagine pas que les campements de fortune actuels puissent dégénérer en bidonvilles avec les problèmes sanitaires qui se développent.

A y regarder de plus près, il faut bien convenir que le retour immédiat vers des champs ruines n'est pas plus envisageable. 

La reconstruction des infrastructures prendra un  temps certain. En attendant, il faudra bien mettre en place des camps de réfugiés aux bons soins de l'aide internationale qui semble ne pas avoir pris la mesure de l'urgence et de l'ampleur de la tragédie.

Mais tant que le Hamas contrôle une partie du sud, il est difficile de faire des plans avant la totale pacification.

Les Américains sous la mandature de Biden veulent ressusciter le projet de "deux peuples, deux pays". Biden était à deux doigts d'assurer sa réélection en amenant l'Arabie Saoudite à la signature des accords d'Abraham et à la normalisation avec Israël.

L'attaque du 7 octobre aurait été déclenchée pour anéantir cet espoir qui faisait la partie trop belle pour Israël. 

Les élections qui auront lieu en novembre prochain peuvent remettre en question ce plan si Trump est éligible et élu.

Netanyahu a donc préféré s'abstenir et retarder sa prise de position, ce qu'il sait si bien faire.

Mais l'état- major de Tsahal a exigé qu'un cap clair lui soit donné: "La guerre doit avoir un objectif défini, sinon c'est faire du surplace!"

C'est donc une esquisse compatible avec la pensée occidentale dominante que Netanyahu et son ministre de la défense ont développé quant à la politique à mener.

1) La gouvernance par l'autorité palestinienne est rejetée de plano pour deux raisons compréhensibles:

* Dans son état actuel, elle n'assure plus la sécurité en Judée Samarie. Comment pourrait-elle éviter le retour du Hamas dans la BdG.

* Elle soutient et finance les familles de terroristes. Elle est donc hors jeu.

En cela, il se soumet au dictat de ses ministres de droite extrême qui ne veulent pas entendre parler d'un renforcement de l'autorité palestinienne.

Cette dernière a donné son accord pour prendre en main la BdG mais à la condition que s'ouvrent de suite des négociations sur l'indépendance de la Palestine et qu'elle obtienne versement de tous les fonds actuellement gelés.

Exigences, encore et toujours, mais sans lendemain.

Pourtant au cœur même de Tsahal, on est persuadé que l'autorité palestinienne est la mieux placée pour faire le sale boulot. 

2) L'administration civile serait confiée aux fonctionnaires en place sous l'autorité des chefs de clans qui rassemblent les différentes tribus de la BdG.

Diviser pour régner, on ne fait pas mieux.

On ne sait trop de quoi est fait ce patchwork.

Par contre Netanyahu explique qu'en aucun cas Israël ne devra s'immiscer dans les affaires civiles ou occuper la BdG. Par contre une présence militaire devra pouvoir intervenir pour éviter tout retour de bandes terroristes.

Le retrait n'est donc pas pour demain. Une occupation devra forcément s'installer dans la durée, même si les campements militaires seront essentiellement hors des murs.

Voyons les choses clairement et sans parti pris politique.

Démilitarisation 

Il faut que la BdG soit entièrement désarmée et que Tsahal assure le retour au calme même si cette mission sera qualifiée d'occupation.

Zone de sécurité

En raison des risques d'infiltrations, Israël a évacué sa population en danger.

Une bande de quelques kilomètres a été déclarée zone de guerre au nord d'Israël et autour de la BdG.

Il faut inverser la situation.

Pour faire revenir les populations déplacées (Environ 200.000 personnes) il faut qu'une bande de sécurité soit imposée dans les territoires de l'assaillant.

* Au-delà du Litani au sud Liban

* Une bande de 1 km dans la BdG avec déplacement de la clôture de sécurité, celle-là même qui a subi l'attaque du 7 octobre.

Un gouvernement provisoire international

 Avec un financement massif pour la reconstruction par tous ceux qui sont les soutiens habituels des Palestiniens.

Tout un programme.

Il faut éviter ce qui s'est passé jusque la. La BdG était totalement dépendante d'Israël à tous points de vue, énergies, alimentation, travail.....

Sur le plan commercial, la BdG a besoin d'un port véritable, d'un aéroport international, de structures industrielles.

Sinon ce ne sera qu'une principauté "croupion" à la remorque d'Israël qui ne sortira jamais de l'état de peuple réfugié à la charge du reste du monde.

Le défi est de taille.

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. 

Si le Hamas refuse toute négociation pour l’échange des otages, c’est que son plan est tout autre. Il espère s’allier avec l’autorité palestinienne pour réformer l'OLP afin de diriger Gaza et forcer Israël à se retirer pour obtenir la libération d’otages.

Ce serait arriver à la dernière marche pour redescendre au point zéro. Mais les Américains sont très sceptiques sur la possibilité d'éradiquer le Hamas et veulent à tous prix décourager Israël d'envahir le Sud Liban.

Ils n'hésitent pas à soutenir que Netanyahu mène une politique guerrière pour servir ses intérêts personnels et éviter d'avoir à rendre des comptes à la nation.

Ils ont déjà retiré un porte-avions. C'est un signe de leur désengagement.

En attendant, la guerre va encore faire des ravages pendant une période estimée à un an! Et au Nord, le torchon brûle.

On est réduit à tirer des plans sur la comète.

Dicton israélien: Les hommes font des plans et D.ieu en rit!!

האדם מתכנן תוכניות, ואלוהים צוחק

Commentaires

  1. Magnifique vision de l instant présent et d un incertain futur .jj

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  2. Bel article, seul l avenir nous dira..

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  3. Belle synthèse ! Bravo !

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