Lettre 232 Quatre mois de combat pour quel résultat

 Les deux équipes pénètrent sur le terrain. Le match va commencer.


Soldats pénétrant dans un tunnel du Hamas

Les deux commentateurs mythiques Thierry Roland et Jean-Michel Larqué présentent les équipes aux téléspectateurs.

Thierry: « C’est un match historique. A droite, l’équipe d’Israël donnée vainqueur sur le papier. Elle dispose des meilleurs attaquants, surentraînés, soutenus par un peuple d’élite, fier et sûr de lui. Son sponsor lui accorde un crédit illimité.

On voit mal comment lui résister. 

De l’autre côté, une équipe palestinienne improvisée, équipée de bric et de broc, très critiquée sur le plan international et n’étant soutenue que par deux sponsors eux-mêmes marginalisés. Ses résultats jusqu’alors sont truffés de défaites."

Jean-Michel: "Alors quoi? Le match paraît plié!!!"

Thierry : « Réservons notre pronostic, ce n’est pas la ligne droite de Lonchamp. Sinon l’équipe d’Israël aura fait le voyage pour rien, et ces deux là ne passerons pas leur vacances ensemble. Certes les attaquants de l’équipe palestinienne risquent d’être fauchés comme un lapin en plein vol, et leur capitaine d’avaler la trompette. Mais attendons l’épilogue. Si les Israéliens iront dans le zig, les Palestiniens irons dans le zag ».

Jean-Michel: "Tout à fait Thierry!! Des forces souterraines insoupçonnées peuvent déstabiliser la meilleure équipe du monde. Il suffit de savoir contourner les règles du football. Quelques crocs en jambe bien placés et les buteurs sortent en brancard."

Pardon de plaisanter sur un sujet aussi dramatique.

Après quatre mois de combats acharnés, il est grand temps de faire le point à la mi-temps.

Où en sommes nous dans la Bande de Gaza?

Qui la dirige?

Quelle est la stratégie?

Elle se résume à un simple mantra de Netanyahu: « Victoire totale ».

Rien ne filtre sur la stratégie du cabinet de guerre. Censure oblige.

Les réservistes ont été démobilisés, et Tsahal a quitté le nord de la Bande de Gaza. Le Hamas qui ne l’avait pas vraiment quitté s’y renforce et continue à y régner en maître, au grand dam d’officiers supérieurs qui implorent le gouvernement de ne pas détruire les succès obtenus au prix du sang.

Il faut admettre que le réseau de tunnels est encore partiellement fonctionnel entre le nord et le sud et que les milliers de terroristes du Hamas circulent à leur aise.

Les combats se poursuivent avec succès dans le sud autour de Khan Younes mais l’aide humanitaire est toujours détournée par le Hamas lequel revend les produits et renforce sa trésorerie.

C’et ainsi que s’explique l’exigence du Hamas quant à la libération d’otages (une partie seulement) contre un retrait total de Tsahal et fin de la guerre. Du moins la notre.

Il n’a que faire d’une trêve dans une guérilla qu’il risque de perdre à terme, après quelques mois. Il joue donc le tapis, le tout pour le tout.

Mais progressivement une souricière se met en place laquelle va confiner la population dans un mouchoir de poche. Cette population risque de franchir la frontière égyptienne pour fuir les combats.

C’est un autre aspect de la stratégie.

Netanyahu se bat contre un autre mantra: on ne gagne pas une guerre avec 250 otages en face.

A dire vrai, Tsahal ne domine totalement aucune partie de ce petit territoire. 

La stratégie paraît très simple: capturer Sinouar pour casser la dynamique et soumettre les terroristes pour libérer par la même occasion les otages, ou ce qu’il en reste.

Oplà!!! (Expression alsacienne)

La seconde option proposée par le Hamas et soutenue par les familles d’otages est rejetée de plano. Ce serait renoncer à la sécurité du territoire pour sauver peut-être la vie de 130 otages.

Première inconnue de l’équation: quelle solution de gouvernance à Gaza pourra garantir la sécurité de localités placées sur la frontière.

Aucune qui soit acceptable sur le plan international. La déviance de l’UNRWA en est la preuve. L’idéologie islamique ne disparaîtra pas tant que l’Iran ne changera pas.

Question: pourquoi placer des localités pile sur la frontière? Dans quel but? 

Historiquement, l’idée était d’occuper physiquement et de cultiver chaque espace jusqu’au confins des territoires qui devaient entrer dans le plan de partage dessiné par la commission Peel et voté par l’ONU le 29 novembre 1947.

Est-ce bien raisonnable aujourd’hui après les événements du 7 octobre de reconstruire les villages dévastés au même endroit. Alors que les populations refusent d'y retourner sans garantie de sécurité absolue.

Iriez vous construire en zone inondable, en zone séismique, de glissement de terrain?

La bande de sécurité d’un kilomètre dans la Bande de Gaza aura t elle les vertus que la clôture antérieure n’avait pas?

La même question se pose au Nord face au Hezbollah. Lui non plus ne disparaîtra pas.

La bande de sécurité est en Israël et le demeurera. Sinon ce qui a eu lieu se reproduira tôt ou tard.

Pas une bombe sur Netanya, presque rien sur Tel-Aviv. Mais une pluie continue sur la périphérie de nos voisins.

Einstein disait…….vous connaissez la suite: la folie c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent.

Il faut cesser de se raconter des histoires et vivre avec les réalités. Rien ne justifie de reconstruire ces localités et surtout pas pour prouver notre courage «  même pas peur!!! »

Et ce sera pareil en Judée Samarie.

Sinon ce sera la guerre de cent ans; pardon, la guerre de mille ans.

Comme disent les Africains: « vous avez les montres, nous on a le temps. »


Commentaires

  1. Cher Henri ton talent de visionnaire devrait te permettre d aller sur les plateaux (pas les plates eaux) Tv.Au plaisir de te voir sur une plate-forme pour enfin dire des paroles sensees

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  2. Autre proverbe africain qui pourrait illustrer le " principe de réalité" auquel il faut bien chaque fois revenir :

    " Même la tempête la plus violente ne arracher les tâches du Léopard"

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