Lettre 233 Un plan de paix sans Israël

 Ironie de l'Histoire....

Alors que le gouvernement s’apprête à s'engager dans une guerre totale contre le Liban, une coalition internationale se forme contre Netanyahu pour imposer un État palestinien avec Jérusalem Est comme capitale.

Mohamed Dahlan futur dirigeant de la Palestine ?

Il faut se souvenir qu’après les dernières élections, Biden avait mis Bibi au placard pendant de longs mois et que depuis le torchon brûle même si le soutien américain ne faiblit pas matériellement.

Jusqu'à quand?

Chaque proposition de Biden notamment sur l’aide humanitaire et la protection de la population à la frontière égyptienne est suivie d’une volée de bois vert sous couvert du refus d’immixtion, fut-ce d’un partenaire historique.

Netanyahu se comporte comme si Israël pouvait s’affranchir de l’aide américaine et s’asseoir sur les exigences légitimes ou non, du seul pays qui s’engage à nos côtés.

Où serions sans le discours et la visite historique de Biden en pleine guerre? Où serions nous sans la lourde flotte américaine aux portes du Liban?

Qu’aurions nous fait sans le pont aérien soutenu qui nous a permis de raser la Bande de Gaza et détruire les tunnels du Hamas?

Le Moyen-Orient est à feu et à sang mais Bibi ne veut en rien changer sa politique de « victoire complète » sans dévoiler en quoi elle consiste exactement.

Les Américains semblent avoir compris ce qu’en Israël on répète à l’envi: Bibi joue la montre pour préserver sa coalition et demeurer au pouvoir. Pour cela il lui faut une bonne guerre puisque visiblement personne ne peut lutter contre sa mantra: "On dégagera les responsabilités après la fin de la guerre".

Et cette stratégie politique fonctionne. 

Elle commence pourtant à se fissurer car les réservistes n’en peuvent plus. Ils perdent leur travail, leur affaires, parfois même leur maison qu’ils doivent hypothéquer.

N’a t on pas entendu qu’en cas de rappel sous les drapeaux, certains ont déclaré refuser pour ne pas mettre leur famille en danger.

Et les vieux démons d’avant guerre rejaillissent brisant la solidarité de façade. Car l’égalité des charges dans le service à la nation est une fois de plus en question: la loi sur la conscription.

Tsahal manque de soldats. Dans ce petit pays de 8 millions d’habitants, deux millions d’Arabes israéliens sont hors jeu. On ne demande pas à un soldat de tirer sur son frère. 

Pour ce même motif, cette population est forcément suspecte de constituer une cinquième colonne de sorte qu’elle est exemptée de service actif mais peut s’enrôler pour un service civil.

Restent 6 millions.

Depuis des décennies, la loi exempte les étudiants des Yeshivot (écoles talmudiques) et le nombre des exemptions est devenu exponentiel. Le cachet d’un rabbin est suffisant.

Chaque année, environ 10.000 jeunes religieux manquent à l’appel et cette dispense vaut aussi pour les périodes de réserve.

Pour pallier ce manque, un projet de loi va augmenter le temps de service militaire: de 30 mois à 36 mois et doublement des périodes annuelles de réserve.

Énorme!!!

Il y a ceux qui se battent au péril de leur vie et ceux qui vivent en marge comme s'il n'y avait pas de guerre.

La Cour Suprême vient d’exiger du gouvernement de prendre position sur cette exemption qui expirera le 30 mars.

Les partis religieux sont vent debout et exigent une légalisation de cette exemption et menacent de faire tomber la coalition.

Donc rien n’est réglé et la fracture sociale va « péter » à la face de Netanyahu.

Pourtant Netanyahu estime que sa position s'est renforcée. La Bande de Gaza est en voie de contrôle, le Hamas est considérablement affaibli et a cessé ses tirs. Pour les otages, seule une libération par la force armée l'intéresse pour s'en glorifier et prouver la justesse de sa stratégie.

Il n'a plus besoin de Gantz et Eisenkot  qu'il met sur la touche et attend leur départ. Ils ne sont plus consultés et leur position est ignorée.

Netanyahu estime que la participation de Gantz au gouvernement a permis à ce dernier de gagner des points dans les sondages (40 mandats contre 18 pour le Likoud!) et que son départ provoquera une inversion.

La situation au Nord est telle que l'entrée de Tsahal au sud Liban n'est plus qu'une question d'heures. Un sondage démontre que 71 % de la population y est favorable. Le plan de Netanyahu la encore fonctionne. Chef de guerre, il n'est pas prêt à démissionner.

En parallèle, Biden veut s’affranchir des rodomontades de Bibi. En accord avec les pays arabes et occidentaux il met en place un plan Marshall prévoyant un État palestinien relooké et la reconstruction de Gaza. 

Pas moins que ça!

Il oublie simplement que Hamas et Hezbollah sous couvert de l’Iran ne veulent pas d’un État palestinien mais militent contre l’existence d’Israël.

Accessoirement s'ils ne peuvent s'y opposer, ils utiliseront la Palestine comme troisième front contre Israël.

Et comment Biden va-t-il s'y prendre?

L'idée est de mettre Bibi en difficulté. Il ne serait pas "the right man in the right place".

Il faudrait donc le déboulonner pour mettre en place une coalition moins hermétique et plus conciliante. Ce serait autant de messages adressés aux électeurs israéliens dont la majorité demande l'organisation d'élections.

Car dans le fond, les pays occidentaux craignent le pire et déjà, le canal de Suez n'est plus opérationnel. Ils verraient tous d'un bon œil que la guerre prenne fin, quitte à donner un bonus inattendu au terrorisme. 

Le crime odieux du 7 octobre serait ainsi récompensé par une avancée spectaculaire des intérêts palestiniens.

Voici le plan:

- Arrêt des combats pendant 6 semaines

- Libération des otages

- Nomination d'un gouvernement palestinien provisoire

- Evacuation des implantations en Judée Samarie

- Création d'un Etat palestinien avec Jérusalem Est pour capitale 

- Accords sécuritaires sous garantie internationale

- Normalisation des relations entre Israël et les pays arabes encore réticents dont l'Arabie Saoudite

Mais y a t il un pilote dans l'avion?

Le Hamas ne laissera quiconque qui n'est pas de son cru prendre la main en Palestine. Il ne renoncera pas à sa charte prônant la destruction du l'entité sioniste. Il sera soutenu en cela par la population, de gré ou de force.

Le plan occidental est une illusion. Mais parfois la fiction dépasse la réalité.

Rappelons que Kfar Saba est à 5 km et Tel-Aviv à 15 km de la Palestine. Ca promet de belles réjouissances pour le Dôme de fer.

Netanyahu a déjà affirmé que Kfar Saba ne serait pas Kfar Aza, ville martyre du 7 octobre.

Les Palestiniens ont toujours refusé tous les plans de paix et nul ne peut parier qu'ils accepteraient celui-ci.

Un homme aurait l'heur de plaire aux Américains pour diriger le futur Etat: Mohamed Dahlan. (Voir photo ci-dessus)

Né en 1961 (62 ans) à Khan Younes, diplômé en gestion, membre du Fatah, impliqué dans les accords d'Oslo et dans la création de l'Autorité palestinienne, chef de la sécurité; poste dont il va démissionner suite à un désaccord avec Arafat.

Il occupera divers postes de responsabilité dans l'Autorité palestinienne puis sera expulsé du Fatah pour corruption. Il est depuis lors réfugié aux Emirats arabes unis où il est conseiller sur la question palestinienne.

Il aurait déclaré: "Ni Abbas ni Hamas; il faut trouver de nouveaux dirigeants pour la Palestine."

Il serait le successeur privilégié aux yeux des pays du Golfe et des Occidentaux. Il serait également en intelligence avec des hommes d'affaires israéliens lui permettant de prospérer financièrement.

L'homme semble avoir de la bouteille et un profil intéressant. 

Dernière minute:

L'Egypte vient d'engager la construction d'une vaste zone tampon le long de sa frontière avec le sud de la Bande de Gaza. Cet espace entouré d'un mur de 7 mètres de haut serait de nature à accueillir plus d'un million de réfugiés gazaouis qui vivent sous des tentes près du passage de Rafah.

Zone frontière entre Egypte et Gaza

Israël est en passe d'entrer en action dans cette ville où le Hamas s'est enterré. L'Egypte craint une invasion des Gazaouis fuyant les combats et bombardements. 

Le plus grand secret semble entourer cette nouvelle construction sachant que l'Egypte refuse officiellement d'accueillir les Palestiniens sur son territoire et va donc les parquer dans une sorte de prison à ciel ouvert.

Construction du mur

Si ce serait un voyage sans billet de retour, cette population déracinée pourrait être absorbée par des pays qui ont manifesté leur soutien savoir le Canada, la Grèce, l'Espagne ou encore certains pays d'Afrique du Nord.

Ces travaux devraient être achevés sous 8 jours. (Avec quelles infrastructures?)

Est-ce la raison pour laquelle Netanyahu garde précieusement le secret sur le "jour d'après"?

Cette opération a bien sûr été décidée en accord avec les USA et Israël.

Affaire à suivre. 

(Sources: Middle East Eye)