Lettre 234 La stratégie du vide

 Le Manitoba ne répond plus!! (Hergé bande dessinée Jo, Zette et Jocko)

Sinouar, le chef de la branche armée du Hamas a disparu des radars. Il est possible qu'il se soit enfuit en Egypte emportant avec lui une brochette d'otages pour couvrir sa sécurité.

Info ou intox ?

Toujours est-il que la question des otages est plus que jamais en suspens et leur sort parait scellé.

Revoyons la stratégie d'Israël après la conquête assez facile et rapide du nord de la bande de Gaza.

Pour ce faire, Tsahal avait imposé à la population de gagner la partie sud et les réfugiés s'étaient massés dans une zone épargnée par les destructions savoir Rafah, près du point de passage vers la Sinaï.


Dans ce mouchoir de poche sont entassés près d'un million et demi (70%) de la population dans des conditions de promiscuité et d'hygiène catastrophiques.

Cette enclave est encore sous domination du Hamas où ses troupes sont planquées dans les tunnels ou parmi la population qui lui sert de bouclier humain.

Les Américains sont sont fermement opposés à une opération militaire dans ce secteur restreint sachant qu'elle provoquerait un carnage.

Mais le temps est compté. La sécurité de la distribution de l'aide alimentaire par les organisations humanitaires n'est plus assurée. Les camions sont pris d'assaut soit par le Hamas en armes, soit par des civils violents et affamés.

Sur le plan sanitaire, les hôpitaux peinent à être approvisionnés et le Hamas a n'est plus à même d'assurer un semblant d'organisation militaire ou civil.

Bref c'est le chaos!!

Selon Benny Ganz, membre du cabinet de guerre restreint, l'attaque de cette enclave aura lieu le 10 mars si les otages ne sont pas libérés.

Une forme de trêve.

Mais le temps presse. 

Qui prendra en main cette zone si Tsahal n'y pénètre pas. Et comment protéger la population si le Hamas s'en sert pour se défendre et si les organisations humanitaires jettent les gants?

Il ne reste qu'un dernier coup de pouce à donner pour faire tomber le Hamas, mais Tsahal est face à un défi impossible. Certes, il suffirait de déplacer à nouveau cette population.

Mais on crie au génocide.

Un mouvement vers le nord avait été pronostiqué. Mais Netanyahu avait mis son véto. 

Alors quelle stratégie serait possible?

Netanyahu est soupçonné de vouloir vider la bande de Gaza et il suffirait de quelques bombardements bien placés pour que le mur frontière cède et que la population se rue vers l'Egypte.

On sait que celle-ci refuse d'accueillir les réfugiés et met en place sur sa frontière un camp de transit entouré de murs de 7 mètres pour les empêcher de s'installer ailleurs.

Si les Américains concoctent un plan de paix, il est dépendant de la soumission du Hamas par Tsahal. Sinon c'est un plan de plus sur le papier.

Biden a donc mis ce jour son véto sur une délibération de l'ONU exigeant un cessez le feu immédiat. En cela il joue un jeu politique duplice pour satisfaire son électorat. Il est à la fois contre une action à Rafah mais pour l'éradication du Hamas. Une chatte n'y retrouverait pas ses petits!

Quant au président Macron, après avoir milité pour une force internationale pour combattre le Hamas, il a rejoint les soutiens inconditionnels du Hamas en exigeant un arrêt des combats. 

Car c'est exactement ce que les terroristes demandent.

Puis il s'est fendu d'une affirmation absconse dont il a le secret: "La reconnaissance d'un Etat palestinien n'est pas un tabou"

Il suffit de se rendre sur le site du ministère des affaires étrangères où il est rappelé que la France soutient depuis toujours la politique de deux Etats vivant cote à cote en paix et sécurité. 

Mais ce n'est pas un tabou d'affirmer que l'autre futur Etat ne prône ni la paix ni la sécurité.

Quant au Hezbollah, on vient d'apprendre que depuis 20 ans, celui-ci a creusé un réseau de tunnels dans la roche de 40 à 80 mètres sous terre bien plus important et sophistiqué que celui du Hamas. Il serait question de près de 1.000 km. On croit rêver!!

Une attaque était certainement programmée par ce biais mais le Hamas l'a pris de court.

Y a t il une lueur d'espoir dans cette apocalypse?

Les golfeurs connaissent la loi de Mulligan: "Aussi mauvais qu'ait été votre dernier coup, le pire reste toujours à venir".

Pourtant à y regarder de plus près, on peut affirmer qu'à Gaza, le pire est dernière nous. Et chaque jour qui passe, la force du Hamas faiblit.

Nos regards s'orientent vers le Nord. La vigilance s'impose.


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