Lettre 246 Le bras de fer Iran-Israël


? מה נשתנה הלילה הזה

En quoi cette nuit est elle différente des autres? (Question posée le soir de Pessah’ fête commémorant la sortie d'Égypte)

Israël a répliqué de façon très mesurée mais avec détermination sur le territoire iranien par parallélisme des formes.

Pourquoi était ce important?

Pas simplement pour montrer les muscles. Mais pour mettre les points sur les i. Bien faire comprendre à l'adversaire que chaque attaque sera suivi d'une réplique. C'est important sur le plan stratégique face à l'Iran et le monde en général, mais aussi face Hezbollah du sud Liban lequel doit comprendre qu'il met ce pays en danger.

L'affaire n'était pas pliée!

Biden a annoncé dès la fin de l’attaque iranienne massive du 14 avril qu’il ne s’associerait pas à une contre attaque.


Anti missile israélien H'etz capable d'agir à 3.000 km

Il a réussi à persuader plusieurs pays de mobiliser leurs bases militaires locales pour défendre Israël. Cette coalition spontanée a peut-être sauvé Israël d’une véritable catastrophe.

Biden estime qu’elle constitue une dissuasion opérationnelle au moment même où le monde avait tourné le dos à Israël. La surprise fut de taille. Surtout en Iran et en Israël.

Biden démontre à nouveau combien il est attaché à la défense du pays et tient parole. Il a fait pour nous ce qu’il a refusé à l’Ukraine. Il est vrai que l’agresseur est d’une autre envergure.

Personne ne dénie à Israël d’exercer son droit légitime par une réplique militaire, à condition qu’elle soit proportionnée aux dégâts subits. Or ils sont insignifiants. 

Et c'est ici que ce conflit direct apporte un éclairage très intéressant.

Voyons les pièces de l’échiquier.
L’Iran a tiré 110 missiles balistiques mais la moitié a chut en route par défaillance technique. 
C'est un premier enseignement: l'arsenal iranien n'est pas d'une haute qualité et c'est un euphémisme!
Le deuxième enseignement tient de la haute qualité technologique de la triple défense anti aérienne israélienne. L'Iran voulait la tester "en live", il a été édifié par le résultat: seuls quelques missiles ont franchi la frontière causant peu de dégâts.
Ca peut en calmer plus d'un!
Quant à la réplique israélienne, elle est riche d'enseignements. 
Elle a visé une base militaire aérienne à Ispahan qui serait chargée de la défense aérienne de la base d'enrichissement de l'uranium de Natanz. (Aucune information ne filtre sur l’ampleur de l’attaque mais des avions israéliens auraient participé à l’attaque sur plusieurs cibles malgré la distance)
Bien qu'à son habitude, Tsahal n'a fait aucun commentaire, il semble selon sources bien informées que seuls quelques missiles ont suffit pour causer de gros dégâts.
De plus, cette réplique confirme que l'Iran ne dispose pas d'une protection anti aérienne sérieuse.
Voilà bien établit le rapport de force: si Israël lançait 110 missiles sur l'Iran, la totalité de son armée serait frappée.
En conclusions, l'Iran a commis une erreur stratégique énorme en donnant l'image d'un amateurisme militaire et d'un rapport de force totalement à son désavantage.
Les enjeux sont très importants. 
La distance entre l'Iran et Israël est d'environ 1.500 km.
L'arsenal dont dispose l'Iran est un véritable casse tête pour Tsahal et pour l'industrie de défense; et leur cause des nuits sans sommeil.
Les missiles tirés d'Iran étaient du type balistique piloté, capables de quitter l'atmosphère jusqu'à une hauteur de 150 km, couvrir une distance de 1.700 km, puis se diriger sur la cible en déjouant les défenses anti missiles. Ils portent une charge explosive de 750 kilos à 1.500 kilos et peuvent causer des dégâts redoutables.
S'ils avaient atteint leur destination, la base aérienne de Nebatim aurait été rasée par 60 tonnes d'explosifs!
Il faut bien avoir cette donnée à l'esprit et prendre conscience du danger majeur que représente cette menace existentielle.
Ainsi plusieurs missiles ont réussi à percer le dôme de fer et ont atteint effectivement cette base ne causant néanmoins que des dégâts mineurs.
Mais quand même!
Les Iraniens ont fait récemment des progrès significatifs sur la possibilité de déjouer les défenses, mais l'industrie israélienne dispose toujours d'une longueur d'avance avec ses anti missiles H'etz (Flèche) et Fronde de David capable d'intercepter jusqu'à 3.000 km.
Comme on le dit dans le monde du foot, 1-1 la balle au centre! Quelle sera la suite de ce conflit?
C'est ici que la réponse devient éloquente.
Si l'Iran lance une nouvelle attaque, c'est la guerre des étoiles. Personne n'en veut, surtout pas les Iraniens qui préfèreront agir par leurs proxys.
S'ils ne répondent pas, la coalition s'en trouvera renforcée car il sera démontré qu'elle a joué son rôle et que l'Iran est vulnérable, bien plus qu'Israël.

Et Biden qui veut absolument éviter d’être impliqué dans une nouvelle escalade parait bien conscient que cette réplique modérée d'Israël apporte des confirmations stratégiques déterminantes. 

Il ne faut pas oublier qu'il y a des milliers de soldats américains, français et anglais à portée de tir des Iraniens. Ne pas fixer clairement le rapport de force les mettait en danger.

La coalition est plus anti iranienne que pro israélienne en ce qui concerne la Jordanie et l'Arabie Saoudite.

La réplique israélienne les conforte et ils ne la quitteront pas.

L’histoire se répète ici.


Israël menacée en 1991 par des bombes chimiques 

On se souvient qu’en 1990 une coalition de plus de 30 pays était engagée dans une guerre contre l'Irak, pays qui avait envahi le Koweït. (Première guerre du Golfe)

Devant la puissance des forces en présence comprenant de nombreux pays arabes dont l'Arabie saoudite et l'Egypte, l'Irak avait tenté de briser cette coalition en tirant des missiles Scud sur Israël qui était demeuré neutre.

L'idée était de provoquer une réaction militaire d'Israël et de l'impliquer dans la coalition ce qui aurait eu pour conséquence immédiate de voir les pays arabes coalisés se retirer.

Yitzhak Shamir alors premier ministre avait été dissuadé de réagir à cette agression caractérisée qui avait causé des victimes (deux morts et 229 blessés) par des tirs de 39 Scuds sur Tel-Aviv.
Le pays était fortement traumatisé.
En contrepartie, les États-Unis déployèrent des batteries d'anti-missiles Patriot pour protéger Israël des missiles Scud dont l'Irak le menaçait. 
Depuis lors, cette défense aérienne a été renforcée pour être réputé comme la meilleure au monde. 
Plus que jamais l'adage "si tu veut la paix, prépare la guerre" se révèle exact.
Au Moyen-Orient, ne pas répondre aurait été considéré comme une lâcheté.
La population iranienne qui n'en peut plus de ce régime totalitaire appelait cette réplique de ses vœux.
Il semble finalement que tout le monde soit satisfait, y compris le régime iranien lequel redoutait une attaque autrement musclée.
On saura dans les prochains jours quelle est l'ampleur des dégâts causés. 
Dans l'immédiat c'est le silence radio des deux côtés. La balle est dans le camp iranien.
Ce qui semblait une escalade dramatique vient au contraire fixer les nouvelles règles du jeu.
La période du poker menteur est terminée.
Chacun sait désormais à quoi il s'expose.




Commentaires

  1. Ttès mesuré c'est le moins qu'on puisse dire !! Il y aurait mieux valu être plus mediatique,,,
    Changer les responsables de communication comme ceux du gouvernement parait s'imposer....

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